Depuis le lancement et le succès
tonitruant de l'iTunes Music Store, la cyber boutique
musicale d'Apple aux Etats-Unis, les géants de
l'industrie discographique et les spécialistes
du commerce en ligne semblent enfin croire à
l'opportunité de proposer des offres de téléchargement
"légal". Ainsi, tour à tour,
deux ténors du secteur, Real Networks et Roxio
se sont lancés dans ce qui ressemble fort aux
prémices d'une gigantesque foire d'empoigne.
Le premier en ajustant les conditions d'utilisation
de son service, Rhapsody, le second en réouvrant
les portes de Napster, cette fois dans un cadre tout
à fait légal.
Seul iTunes Music Store s'est
frayé un chemin en Europe en débarquant
en Allemagne, au Royaume-Uni et en France en juin
dernier. Nous ne nous attarderons pas sur ses modalités
d'accès et nous vous proposons de consulter
notre test du disquaire en ligne d'Apple.
En
savoir plus : iTunes
testé pour vous
En substance, on retiendra
simplement qu'Apple doit le succès de sa boutique
à sa grande simplicité d'utilisation,
à la relative liberté d'usage des morceaux
téléchargés et au prix unique.
Bref, pour la première fois, les internautes
américains et quelques européens privilégiés
se sont vus proposer une formule de téléchargement
musicale bien pensée.
Après la cyber boutique musical d'Apple, c'est
désormais Napster qui est attendu de pied ferme.
Ce dernier n'a pas encore indiqué quand il
arrivera, et a fortiori sous quelles conditions. Tractations
serrées avec les majors du disque qui négocient
les droits de diffusion de la musique en ligne, pays
par pays.
Si nous avons choisi d'évoquer le sujet avant
l'entrée en piste de ces ténors, c'est
parce que l'offre est en train de se structurer sur
le marché français. C'est aussi et surtout
parce que de gré ou de force, il faudra bien
que les adeptes du téléchargement de
musique en peer to peer, gratuit et illégal,
changent leurs habitudes.
Désormais, tenez-vous le pour dit,
pour écouter de la musique en ligne, il vous
faudra payer. Pour rapatrier des titres sur votre
ordinateur, il vous faudra débourser un peu
plus encore. Rebelote bien sûr, sur la base
d'un euro par titre environ pour graver vos propres
compilations ou pour transférer les morceaux
sur votre baladeur numérique.
Côté législation, les vents ont
aussi tourné puisque, sous la pression de l'industrie
discographique, l'Union Européenne a tranché
en 2001 (soit dit en passant, c'est Madame Fourtou,
parlementaire française et épouse de
Jean-René, qui présentait le projet..).La
directive n'a pas encore été transposée
en droit français, mais le projet de loi l'an
passé présenté devant le conseil
des ministres par Jean-Jacques Aillagon, l'ex-ministre
de la Culture promet des sanctions particulièment
sévères en matière de violation
de la propriété intellectuelle. Il est
question d'amendes et même de prison ferme.
Une bonne raison d'examiner l'offre légale
non ?
Et puis, même si les services
de téléchargement payants sont encore
assez loin de la perfection, tant en terme de
choix musical que de simplicité d'utilisation,
force est de constater que leur offre n'est pas si coûteuse,
et que les sites fonctionnent bien. C'est en tout cas
le cas des cinq que nous avons visités : VirginMega
et e-Compil qui ont considérablement étoffé
leurs offres depuis leur ouverture (passant de 40 000
titres à plus de 300 000 morceaux); la FNAC,
MSN et Tiscali dont l'offre repose sur la même
plate-forme od2 et son catalogue de 350 000 titres et
plus, mais suivant des modalités tout à
fait différentes.
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