Les rizières de l'intérieur

S'alignant par centaines sur les flancs verdoyants des montagnes intérieures de l'île de Luzon, les rizières de Batad et de Banaue méritent leur surnom de "Huitième merveilles du monde". Classées au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, elles révèlent non seulement l'incroyable beauté issue d'une communion entre la nature et le travail de l'homme, mais aussi l'ingéniosité et l'acharnement spectaculaire dont les hommes ont fait preuve pour bâtir, à plus de 1 200 mètres d'altitude et sur des pentes vertigineuses, une civilisation florissante.
Un ensemble complexe de terrasses et d'irrigation
Faites de pierres à Batad ou de terre à Banaue, les rizières forment un ensemble complexe et harmonieux. Captant les eaux coulant des sommets montagneux, les hommes ont construit un système d'irrigation dignes de travaux d'ingénieurs. Chaque terrasse est ainsi parfaitement irriguée, recevant de l'eau selon un roulement périodique permettant la maîtrise des cultures. Et chacune verse ainsi l'eau reçue à sa voisinne, jusqu'à la dernière stratte. Entre chaque palier, une système d'évacuation permet de maîtriser le niveau de l'eau et de bloquer l'écoulement si nécessaire. Au bord des terrasses, les pierres plates assemblées une à une permettent d'y circuler à pied.
Le peuple des montagnes

Si le village, logé au centre des rizières, révèle ici ou là quelques habitations en dur, de nombreuses maisons répondent encore au modèle d'habitation ancestral : des huttes faites de bois et de paille, montées sur pilotis et construites sans aucun clou. Tout est parfaitement ajusté et peut recevoir à la fois le gîte et le couvert. Monté sur un premier étage extérieur, qui a pour coutume d'accueillir les hôtes, la hutte proprement dite se compose d'un étage pour faire la cuisine et dormir, d'un grenier pour entreposer le riz, qui reste ainsi à l'abri des bêtes et de l'humidité. Outils de bois, de pierres, couvertures tissées, squelettes de bêtes tuées et autres éléments traditionnels font partie du décor.
Au dehors, la vie suit son rythme millénaire, avec des chiens, des coqs ou des cochons grognant chacun son tour, de vieilles femmes tissant, des enfants traversant les terssases et quelques hommes rénovant, plantant ou remuant la terre à l'aide des boeufs. Un spectacle d'une vie répétant à l'envie les mêmes gestes harmonieux depuis des sciècles. Comme échappé d'un monde où tout devient standardisé, rapide et éphémère, le temps des Ifugaos est comme supendu, accroché au flanc de montagnes abruptes, telles des marches s'élevant avec lenteur, mais détermination, vers le ciel nuageux.

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