37 secondes : une série inspirée de l'histoire vraie du Bugaled Breizh, un drame humain et une affaire retentissante
Le 15 janvier 2004, au large des côtes anglaises, le chalutier breton Bugaled Breizh sombre brusquement par 80 mètres de fond, entraînant la mort des 5 marins à son bord. Malgré des conditions météorologiques idéales et aucun obstacle apparent, le navire coule en seulement 37 secondes. Très vite, des doutes émergent sur les causes du naufrage, d'autant que des exercices militaires de l'OTAN avaient lieu dans cette zone le même jour.
Ces "37 secondes" qui ont marqué deux décennies ont donné leur nom à la série qui débute sur Arte, jeudi 3 avril. Un programme créée par Anne Landois et Sophie Kovess-Brun, qui s'attache à raconter, en 6 épisodes de 52 minutes, le drame, ses zones d'ombre, mais aussi le combat des familles des victimes pour la vérité. La série 37 secondes se focalise en effet sur le combat de Marie (interprétée par Nina Meurisse) et la difficile enquête judiciaire menée par Maître Costil (campé par Mathieu Demy). La série, tournée en Bretagne, met en scène de nombreux visages connus comme Jonas Bloquet, Anna Cervinka ou Antonia Buresi.

37 secondes prend quelques libertés avec les faits
Si le scénario de 37 secondes s'inspire très largement des faits réels ou de ce qu'on en connait, les créatrices ont pris quelques libertés pour des raisons dramatiques et par respect pour les familles. Certains personnages ont été créés pour les besoins de la fiction. Mais l'essentiel est là : retracer au plus près la lutte exemplaire de tout un village de pêcheurs, la peine immense des proches et le sentiment d'injustice face à une vérité qui semble leur échapper. Malgré deux non-lieux prononcés par la justice française puis britannique, le doute persiste en effet sur les causes du drame, notamment la thèse d'un accrochage avec un sous-marin, qui reste privilégiée par les familles.
Portée par une réalisation soignée de Laure de Butler et des acteurs investis, sans jamais tomber dans le sensationnalisme, 37 secondes, déjà disponible depuis quelques jours sur la plateforme Arte.tv, rend un bel hommage aux disparus du Bugaled Breizh. A l'heure du complotisme débridé, elle parvient aussi à poser les bonnes questions, sans apporter de réponses définitives. Une façon de maintenir le suspense pour la fiction et de pousser le spectateur à s'interroger sur les faits.