Kaboul : sur fond d'histoire vraie, la nouvelle série de France 2 est-elle pour autant basée sur des faits réels ?
C'était en plein été, au milieu du week-end du 15 août, il y a quelques années. Après des années de guerre et de présence américaine, Kaboul était reprise par les talibans. Un séisme mondial, provoqué par la décision de Donald Trump, suivie par Joe Biden, de se retirer d'Afghanistan. Alors que les talibans prennent le contrôle de la ville, une course contre la montre s'engage pour évacuer un maximum de personnes par les airs depuis l'aéroport, encore tenu quelques heures par le G.I. Diplomates européens, militaires et agents secrets tentent de se coordonner dans une situation explosive et chaotique, sous la menace permanente d'un attentat de l'État islamique.
France 2 lance ce lundi 31 mars la diffusion de Kaboul, une série événement en 6 épisodes qui revient sur ces événements dramatiques survenus dans la capitale afghane, en août 2021. Écrite par Olivier Demangel et Thomas Finkielkraut, et réalisée par Kasia Adamik et Olga Chajdas, cette coproduction européenne suit le destin d'une famille afghane et d'autres protagonistes, pris dans la tourmente après le retour soudain des talibans au pouvoir.
Au casting, on retrouve des visages connus comme Jonathan Zaccaï (Le Bureau des légendes) dans le rôle de Gilles, en charge de la sécurité de l'ambassade de France, Darina Al Joundi et Vassilis Koukalani dans les rôles des parents, Zahara et Baqir, ou encore Eric Dane (Grey's Anatomy) en agent de la CIA. Tous devront prendre des décisions lourdes de conséquences pour sauver des centaines de civils afghans et occidentaux.
Kaboul, une fiction inspirée de faits et de témoignages réels
Si la série Kaboul prend quelques libertés pour construire une dramaturgie prenante, elle s'inspire très largement de faits réels. La débâcle occidentale en Afghanistan et l'évacuation in extremis de l'aéroport de Kaboul en août 2021 ont marqué les esprits, après 20 ans de guerre contre les talibans, entamée après l'attentat du World Trade Center et permettant la mort de Ben Laden. Les mises en scène saisissantes de Kaboul rappellent les images d'archives sidérantes de ces civils afghans s'accrochant aux avions dans un ultime espoir de quitter un pays livré aux islamistes radicaux.
La série Kaboul a néanmoins créé des personnages de toutes pièces, certes inspirés bien souvent de destins réels ou de témoignages authentiques. Rencontres avec des membres de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), mais aussi avec des locaux... La fiction s'appuie sur des situations vécues par les uns ou des autres. Ce qui en fait un complément utile au livre et au documentaire Kaboul Chaos, de David Martinon, ancien ambassadeur de France en Afghanistan de 2018 à 2021, diffusé fin janvier sur Canal+, ou à l'ouvrage "13 jours, 13 nuits dans l'enfer de Kaboul", du commandant Mohamed Bida (Denoël).
Chacune des scènes, certes fictives, vise à explorer sous différents angles les enjeux géopolitiques et les dilemmes moraux auxquels ont été confrontés les véritables protagonistes de l'histoire. A rendre hommage, aussi, aux femmes afghanes, premières victimes du retour de l'obscurantisme. La tension qui régnait à Kaboul dans ces heures tristes est elle aussi restituée, même si certains événements ne se sont pas produits "dans le même ordre chronologique ou dans les mêmes circonstances", comme l'a précisé Jonathan Zaccaï sur France Info.