Frotter frotter : l'histoire vraie derrière la mini-série de France 2

Frotter frotter : l'histoire vraie derrière la mini-série de France 2 "Frotter frotter, Faut que ça brille !" met en lumière en 4 épisodes le combat de femmes de chambre exploitées, qui vont décider de se révolter. Fiction ou histoire vraie ?

Frotter frotter, Faut que ça brille ! est une mini-série événement réalisée par Marion Vernoux, diffusée les mercredis 19 et 26 février à 21h10 sur France 2. Composée de 4 épisodes de 52 minutes, elle est également disponible en avant-première sur la plateforme france.tv depuis peu. Le scénario nous plonge dans le quotidien difficile de Solange, Michèle et leurs collègues femmes de ménage de l'hôtel "NowHere", à Lille. Écrasées par des cadences infernales et maltraitées par leur employeur, un sous-traitant peu scrupuleux, elles décident de se mettre en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et la reconnaissance de leurs droits.

Pour les épauler dans cette lutte, elles peuvent compter sur Fanny, une avocate récemment séparée vivant dans le quartier, qui leur propose son aide pour impressionner son fils. Au fil des épisodes, le combat de ces femmes invisibles et précaires, souvent issues de l'immigration, va prendre de l'ampleur. Portées par la force du collectif malgré les difficultés, elles vont tenir tête à leur direction pour obtenir des avancées sociales.

Avec un casting impeccable mené par Eye Haïdara, Émilie Caen et Karole Rocher, la série rend un vibrant hommage à ces travailleuses de l'ombre, essentielles à un pan considérable de l'économie. Sur un ton de comédie sociale, mais sans édulcorer son propos, Frotter frotter aborde aussi des thèmes pas si souvent présents dans les fictions grand public : précarité, racisme, luttes sociales, sororité...

Frotter frotter, inspiré d'une histoire vraie

Mais l'intérêt de la série va au-delà de la fiction. Le scénario de Frotter frotter, Faut que ça brille ! est directement inspiré d'une histoire vraie : la grève des femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles, à Paris, qui a duré 22 mois entre 2019 et 2021. Comme dans la série, une vingtaine d'employées, principalement originaires d'Afrique, s'étaient alors mobilisées contre leur sous-traitant STN et le groupe Accor, pour dénoncer leurs conditions de travail dégradées.

Épaulées par la CGT-HPE, elles ont réclamé des hausses de salaire, une baisse des cadences, de meilleures tenues, l'arrêt des mutations abusives... Des plaintes seront aussi déposées pour travail dissimulé. Malgré la précarité et le coût de cette longue lutte, elles camperont sur leurs positions pendant plus d'un an et demi, avec un piquet de grève devant l'hôtel. Leur mobilisation emblématique a recevra un large soutien, de personnalités politiques comme de simples citoyens.

Si la fiction s'éloigne en de nombreux points de la réalité, le happy end a aussi eu lieu à Batignolles. Après une médiation supervisée par l'inspection du travail, un protocole d'accord sera finalement trouvé et signé le 25 mai 2021. Si l'intégration au sein de l'hôtel n'a pas pu être obtenue par les femmes de ménage, celles-ci obtiendront la réduction des cadences de 3,5 à 3 chambres par heure, une pause de 30 minutes, le passage de sept personnes à temps complet, mais aussi des revalorisations salariales de 250 à 500 euros, une prime de panier repas à 7,30 euros et une augmentation des qualifications.