Cyril Hanouna sur le banc des accusés, mais pas seulement... Voici pourquoi C8 a été virée de la TNT

Cyril Hanouna sur le banc des accusés, mais pas seulement... Voici pourquoi C8 a été virée de la TNT Les véritables raisons de l'éviction de C8 de la TNT ont été dévoilées cette semaine. Cyril Hanouna est pointé, mais pas que...

C'est officiel depuis des mois désormais. La chaîne C8 cessera d'émettre sur la TNT le 28 février. La chaîne du groupe Canal+ a perdu la bataille face à l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), le régulateur de l'audiovisuel, qui a décidé de ne pas renouveler sa fréquence au profit de deux nouvelles venues : Ouest France TV et T18, issue du groupe CMI France de Daniel Kretinsky.

Cette décision choc, annoncée il y a six mois, commence à livrer ses véritables motivations. Jusqu'ici, il était principalement question des nombreux dérapages de l'animateur vedette de la chaîne, Cyril Hanouna, et de son talk-show Touche pas à mon poste. Une émission qui détient le triste record de 7,6 millions d'euros d'amendes cumulées pour ses excès à l'antenne.

Mais selon des éléments publiés dans la presse, notamment dans Les Echos, Le Point et 20 Minutes, l'Autorité avait d'autres griefs à l'encontre de C8. Certes les frasques de Hanouna et de TPMP sont pointées. Le violent clash entre Cyril Hanouna et le député Louis Boyard, qui a valu à Canal+, propriétaire de C8, une amende de 3,5 millions d'euros à lui seul est souvent rappelé.

Cet homme fait aussi partie des accusés (ou presque). © © 2020 Bernard FAU/JLA Productions, via PhotoTélé

Dans un document relayé par Les Echos, l'Arcom mentionne une proposition tardive de Canal+ de diffuser TPMP en léger différé pour une meilleure maîtrise de l'antenne. Une proposition tardive, "sans précisions suffisantes sur les modalités", qui "n'a pas mis l'Autorité en mesure d'apprécier la portée réelle".

Mais dans ce même document, l'Arcom déplore aussi le manque de programmes inédits et de directs sur la chaîne détenue par Vincent Bolloré. "Cette programmation ne constitue pas un élément permettant au service C8 de se différencier de ceux retenus", affirme le gendarme. Il égratigne au passage l'offre culturelle de l'antenne, qui se limite trop souvent à des programmes de lecture nocturne, et qu'il juge insuffisante.

Enfin, l'Arcom cible la programmation des fictions, parmi lesquelles des séries comme Commissaire Magellan ou Mongeville, qu'elle estime trop redondante et pas assez originale. "L'offre de fiction s'appuie essentiellement sur la rediffusion de séries précédemment proposées par d'autres chaînes de télévision", pointe le régulateur. Un constat qu'il pourrait appliquer à des concurrentes comme TMC et ses rediffusions de l'increvable Colombo, comme le rappelle 20 Minutes.

Quoi qu'il en soit, en condamnant C8 à la peine de mort, l'Arcom a voulu rappeler aux chaînes la nécessité de respecter les obligations de pluralisme, de déontologie, de maîtrise de l'antenne et de proposer une offre de programmes diversifiée et singulière. Et gare aux chaînes qui s'écarteraient du cahier des charges.