"Ce n'est pas que ça me gonfle, mais..." l'arbitre Stéphanie Frappart règle ses comptes
L'arbitrage en France est en pleine crise et les polémiques s'enchaînent, notamment avec l'Olympique de Marseille. Balayés par Auxerre en championnat la semaine dernière (3-0), les Marseillais, par l'intermédiaire de son président Pablo Longoria, s'en sont pris une nouvelle fois à l'arbitrage, offrant une séquence assez lunaire avec le président marseillais qui accuse les arbitres de corruption et offrant ses services à la Super Ligue (ce championnat avec les meilleures équipes européennes pour concurrencer la Ligue des champions...). S'il est revenu sur ses propose quelques jours plus tard, le mal a été fait.
Ce dimanche, la rencontre des Olympiens face à Nantes au Stade Vélodrome, sera particulièrement scrutée car l'arbitre du match sera Stéphanie Frappart, souvent critiquée par les supporters et les clubs. Celle qui a perdu son titre de meilleur arbitre au monde, devra faire face à la pression d'un Vélodrome bouillant qui n'en loupera pas une pour exprimer sa colère face à l'arbitrage.
Dans une longue interview pour So Foot il y a quelques semaines, l'arbitre féminine s'était confiée sur les nombreuses critiques acerbes qu'elle reçoit très souvent, souvent bien différentes de celles que reçoivent ses confrères masculins. "Ce n'est pas que ça me gonfle, mais je me dis qu'il y a encore du travail à faire, qu'il faut continuer à faire changer ces mentalités là. Une erreur d'un de mes collègues masculins, on ne la mettra pas au même niveau que mon erreur. À l'inverse, mes bonnes performances peuvent être mises plus en lumière que celles de certains de mes collègues hommes. C'est tout ou rien, en fait."
"Va faire la vaisselle"
La Française reçoit aussi très souvent des remarques misogynes, pas forcément des acteurs sur le terrain, mais plus dans le public qui n'hésite pas à balancer des "va faire la vaisselle". Assez éloigné des réseaux, des menaces ont toutefois été bien reçues et la Fédération surveille de près toutes les rencontres. "C'est assez suivi par la Fédération à ce niveau-là –, j'ai reçu des menaces de mort sans être touchée directement. Les gens sont assez lâches, en fait, car c'est facile de se lâcher sur les réseaux sociaux. En revanche, en face à face, j'ai toujours eu des relations très bienveillantes avec les gens qui étaient contents de ce que je faisais".