Accident Jules Bianchi : une succession de malchance et de maladresses
Le crash de Jules Bianchi sur le circuit de Suzuka, au Japon, dimanche, restera dans les annales de la F1. En premier lieu en mémoire de la victime de l'accident, toujours entre la vie et la mort à l'heure d'écrire cet article. Mais aussi pour l'incroyable conjonction de malchances et d'erreurs supposées. Sur des circuits de plus en plus sécurisés, il est en effet de plus en plus rare aujourd'hui de voir des pilotes mettre leur vie en danger. Jules Bianchi aura été la victime d'un typhon, qui sévissait au large du Japon en plein grand prix, du crash d'un concurrent juste avant son passage, mais aussi de choix discutés de la direction de course.
Le grand prix du Japon s'est en effet déroulé à Suzuka alors que le typhon Phanfone sévissait dans la zone. Des conditions météorologique exécrables donc pour les pilotes sur une piste si détrempée qu'elle rendait quasiment inutile l'usage des pneus pluie. La preuve : la course avait débuté au ralenti et avait été stoppée après deux tours seulement avant de repartir. L'état de la piste et les conditions de visibilité pour les pilotes, très altérées, auraient dû provoquer l'annulation de la course estiment ainsi certains médias japonais ce matin. Une première mise en cause de l'organisation du grand prix.
Jules Bianchi a ensuite subi l'enchainement d'une série d'événements terrible, à commencer par le crash de l'Allemand Adrian Sutil, qui a perdu le premier le contrôle de sa F1 et est venu s'encastrer contre le mur de protection. Le pilote de Sauber s'en sort sans égratignure, mais une dépanneuse est dépêchée sur la piste de Suzuka. La direction de course décide alors de ne pas interrompre de nouveau le grand prix en faisant entrer sa voiture de sécurité. Une décision très contestée aujourd'hui. Car quelques minutes après l'accident de Sutil, c'est Jules Bianchi, au volant de sa Marussia, qui se présente dans le virage. La visibilité est mauvaise, la piste toujours aussi glissante. Le pilote français connait le même sort que son prédécesseur allemand et perd le contrôle de son bolide, exactement au même endroit. Sa F1 va venir s'enfoncer dans la dépanneuse présente sur le bord de la piste. Une scène qui a échappé au réalisateur, concentré sur la tête de la course.
Les téléspectateurs, eux, ne verront que les images des commissaires de courses paniqués à l'endroit du crash, l'arrivée de la voiture médicalisée et la fumée sortir du flanc de la dépanneuse sous la quelle gît le véhicule de Bianchi. La FIA a en effet décidé de ne pas montrer la vidéo de l'accident de Jules Bianchi, trop violente.
Mais les déboires du pilote français ne s'arrêtent pas là. Jules Bianchi doit être évacué par hélicoptère, mais le typhon Phanfone empêche tout survol de la zone et la nuit approche. Le pilote sera finalement évacué en ambulance vers l'hôpital de Yokkaichi où il sera opéré d'un hématome à la tête.