Alzheimer : un nouveau traitement controversé autorisé par l'UE, seulement pour certains patients

Alzheimer : un nouveau traitement controversé autorisé par l'UE, seulement pour certains patients Un traitement très attendu de la maladie d'Alzheimer vient d'être autorisé par la Commission européenne.

Un espoir immense pour les patients atteints d'Alzheimer. Un traitement des stades précoces de la maladie vient d'être autorisé par la Commission européenne ce mardi 16 avril 2025. Cette autorisation vaut pour l'ensemble des États membres de l'Union européenne. C'est une étape de plus vers sa commercialisation en France, qui doit désormais décider s'il sera remboursé ou non. Ce traitement était très attendu des patients et des associations. Il s'agit en effet "du premier médicament de ce type à être autorisé dans l'UE", a précisé la Commission européenne dans un communiqué de presse. 

Mais ce traitement, appelé Leqembi, est loin d'être sans risque. C'est pourquoi il sera soumis à "des conditions strictes". Il sera en effet uniquement destiné à certains patients : ceux qui "n'ont qu'une seule ou aucune copie du gène ApoE4 et qui présentent des plaques de bêta-amyloïde dans le cerveau", a précisé la Commission européenne. D'après un porte-parole de la Commission européenne que Linternaute a contacté, "Leqembi sera disponible dans le cadre d'un programme d'accès contrôlé afin de s'assurer que le médicament n'est utilisé que dans la population de patients recommandée". Les patients qui n'ont pas ces caractéristiques risquent d'importants effets secondaires du médicament, comme un gonflement et une hémorragie cérébrale.

Ces effets secondaires ont d'ailleurs provoqué le décès de 7 personnes aux États-Unis, où il est autorisé depuis 2023 dans des conditions moins strictes. Le Leqembi, mis au point par le laboratoire japonais Eisai et le fabricant américain Biogen, est également autorisé dans d'autres pays, comme le Japon, la Chine et le Royaume-Uni.

La Commission européenne a malgré tout décidé d'accorder son autorisation, en prenant en compte "l'évaluation scientifique positive de l'Agence européenne des médicaments, qui a conclu que les bénéfices de ce médicament l'emportaient sur les risques". En novembre 2024, l'Agence européenne des médicaments (EMA) avait en effet donné son feu vert à l'autorisation du Leqembi, après un premier avis négatif. Les études ont mis en évidence d'importants bénéfices, en particulier un ralentissement du déclin cognitif.