9 millions de Français prennent ce traitement, mais il est prescrit trop longtemps pour 40 % d'entre eux
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9 millions de Français prennent ce traitement, mais il est prescrit trop longtemps pour 40 % d'entre eux

Ce traitement ne doit pas être pris plus longtemps qu'une certaine durée, faute de quoi le risque d'effets secondaires augmente.

Même prescrits, les médicaments ne sont pas sans risque pour la santé. Ils peuvent en effet provoquer des effets indésirables, parfois graves, qui ne doivent pas être pris à la légère. C'est notamment pour cette raison que les doses et durées recommandées doivent être respectées à la lettre.

Pourtant, dans certains cas, les patients prennent des médicaments pendant plus longtemps qu'ils ne le devraient. Ce n'est pas toujours de l'inattention : il arrive aussi que les professionnels de santé qui les prescrivent ne précisent pas la durée à ne pas dépasser. Cette situation inquiétante concerne notamment les benzodiazépines, des médicaments prescrits contre l'anxiété et l'insomnie. 9 millions de Français en ont consommé en 2024, d'après l'Agence de sécurité du médicament (ANSM).

Malgré des recommandations claires depuis de nombreuses années et des campagnes régulières de communication sur le sujet, une importante partie des patients se voient encore prescrire des benzodiazépines "sur des durées trop longues non conformes aux recommandations", s'inquiète l'ANSM. Cela concerne 40 % des patients, soit 3,6 millions de personnes, d'après une enquête menée par l'Agence du médicament.

Les benzodiazépines doivent être prescrites pour "la durée la plus courte possible et sans dépasser 12 semaines" pour l'anxiété, et 3 semaines pour l'insomnie, rappelle l'ANSM. Car "plus la durée du traitement est longue, plus le risque d'effets indésirables est important". Ces médicaments, comme le Xanax, peuvent en effet provoquer une somnolence, une capacité altérée de conduire, des chutes, des troubles de la mémoire, ou encore une dépendance.

En plus de prendre ces traitements trop longtemps (en particulier les personnes âgées), les patients ne connaissent pas bien les risques associés. L'enquête de l'ANSM a en effet révélé que plus d'un consommateur de benzodiazépines sur trois "considère qu'il ne prend pas de risques avec ce traitement". Les jeunes sont de moins de 30 ans sont les plus concernés par ce manque de connaissance, puisque un quart des consommateurs de cette tranche d'âge n'est pas au courant du risque de dépendance ou pour la conduite. Or les benzodiazépines ne sont qu'un pansement temporaire : elles ne traitent que les symptômes, pas les causes de l'anxiété et des insomnies.