Les personnes qui ont un TDAH ont plus de risque de souffrir de cette maladie en vieillissant
Au moins deux millions de Français souffrent de TDAH (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité). Ce trouble provoque divers symptômes comme un manque d'attention et de concentration, une impulsivité, et dans certains cas de l'hyperactivité. Mais il semblerait qu'il pourrait également augmenter le risque de souffrir d'une autre maladie plus tard dans la vie.
Depuis plusieurs années, des études ont suggéré "l'existence d'un lien significatif entre le TDAH et le risque de démence", écrivaient les auteurs d'une recherche publiée en 2023 dans le renommé JAMA. Une autre étude plus récente, menée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l'Université de Genève, a justement apporté plus d'éclairages sur ce lien.

Les chercheurs suisses ont en effet observé - grâce à des tests sanguins des imageries cérébrales - et comparé des cerveaux de personnes ayant un TDAH et de personnes qui n'en souffraient pas. Ils se sont rendu compte que les personnes qui avaient eu un diagnostic de TDAH avaient deux particularités : ils avaient plus de fer dans leur cerveau, et des taux sanguins plus élevés de neurofilaments, qui sont un signe de lésions des neurones.
Ces deux indicateurs sont d'ailleurs "deux marqueurs précurseurs des démences liées à l'âge, comme la maladie d'Alzheimer", ont expliqué les chercheurs dans un communiqué. Les modifications observées dans les cerveaux des personnes atteintes de TDAH sont ainsi "similaires à celles observées chez les personnes souffrant de démence". Cette recherche "confirme que le TDAH pourrait être lié à un risque accru de développer une démence plus tard dans la vie et en identifie le mécanisme neurologique pour la première fois", ont déclaré les auteurs de l'étude publiée dans la revue Psychiatry and Clinical Neurosciences.
Cette étude constitue une "avancée d'importance", estiment leurs auteurs, mais aussi un espoir. Selon le Pr Paul Unschuld, un des auteurs, les résultats apportés "permettront de développer des stratégies de prévention ciblées pour réduire le risque de démence chez les personnes atteintes de TDAH. Des études supplémentaires sont nécessaires afin de déterminer si la diminution du taux de fer dans le cerveau est une piste de traitement potentiel pour prévenir la démence à un âge avancé chez les personnes avec un TDAH", a-t-il espéré dans le communiqué.