Ce virus courant augmente le risque de maladies cardiaques, 8 personnes sur 10 y sont exposées dans leur vie

Ce virus courant augmente le risque de maladies cardiaques, 8 personnes sur 10 y sont exposées dans leur vie Des chercheurs ont récemment découvert un lien jusqu'alors méconnu entre ce virus et certaines maladies cardiovasculaires.

Les maladies cardiovasculaires sont la deuxième cause de mortalité en France, et même la première chez les femmes. Elles ont tué 140 000 Français en 2022, soit 1 décès sur 5, selon Santé publique France. Si de nombreux facteurs de risque sont déjà établis - tabagisme, alimentation déséquilibrée, manque d'activité physique, obésité, diabète... - de récentes recherches ont suggéré qu'un virus pourrait également augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. 

Une étude qui sera présentée lors du congrès annuel de l'American College of Cardiology a analysé plusieurs recherches, sur un total de près de 250 000 patients avec un suivi entre 3 et 17 ans. Cette étude a conclu que les personnes qui avaient été diagnostiquées avec un papillomavirus (HPV) avaient un risque significativement plus élevé de souffrir d'une maladie cardiovasculaire. Une découverte importante quand on sait que 70 à 80% des hommes et des femmes sont exposés au virus au moins une fois dans leur vie.

Plus précisément, les patients qui avaient un papillomavirus avaient 40% de risque en plus d'avoir une maladie cardiovasculaire, et un risque deux fois plus élevé d'avoir une maladie coronarienne, par rapport aux personnes qui n'avaient pas le papillomavirus.

"Notre étude montre qu'il existe clairement une association entre le HPV et les maladies cardiovasculaires. Le mécanisme biologique n'a pas été déterminé, mais on suppose qu'il est lié à l'inflammation chronique", a expliqué le Dr Stephen Akinfenwa, auteur principal de l'étude, dans un communiqué.

Ces résultats "renforcent les preuves de l'existence d'un lien significatif et justifient que les chercheurs, les cliniciens et les patients s'y intéressent de plus près", ont déclaré les auteurs de l'étude dans le communiqué. Une précédente étude, publiée en 2024 dans l'European Heart Journal, avait déjà conclu que les personnes qui avaient un papillomavirus à haut risque avaient 4 fois plus de risque de mourir d'une maladie cardiaque.

Le papillomavirus ne provoquerait ainsi pas que des cancers du col de l'utérus, de la bouche, de la gorge ou encore de l'anus. La vaccination contre les papillomavirus, recommandée en France aux filles et garçons entre 11 et 14 ans (voire jusque 19 ans en rattrapage), pourrait donc réduire aussi le risque de maladies cardiovasculaires. D'autres recherches devront être menées pour confirmer et préciser ce lien entre le papillomavirus et les maladies cardiovasculaires, et évaluer l'effet de la vaccination, qui est récente, sur ce risque.