Clip d'Indochine : "College Boy", clip trop violent ou outil de prévention ?

Clip d'Indochine : "College Boy", clip trop violent ou outil de prévention ? Le groupe français fait le buzz cette semaine avec un clip choc qui entend dénoncer la violence dont sont victimes les enfants et adolescents harcelés à l'école.

Le groupe Indochine a sorti ce jeudi 2 mai un clip pour marquer les esprits. Les images choc d'un adolescent torturé par ses camarades de classe. Des boulettes de papier lancées, un casier vandalisé, des insultes. Jusqu'aux actes les plus graves : humiliations, crachats, coups. Les tortionnaires urinent sur l'élève martyre. Et finalement l'adolescent martyre meurt, cloué sur la croix, visé par les balles. Les autres élèves, tout autour dans la cour de récréation, ont des bandeaux sur les yeux. Ils ne veulent rien voir. On l'aura compris, ce clip, dévoilé en exclusivité sur leparisien.fr et lesoir.be, entend dénoncer le harcèlement à l'école.

Ledit court-métrage de près de 6 minutes en noir et blanc, réalisé par Xavier Dolan, est donc violent. Trop violent aux yeux du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ? Dès ce 2 mai, Françoise Laborde, membre de cette institution et présidente du groupe de protection du jeune public a expliqué sur France Info que "[son] sentiment personnel est que cette vidéo n'a pas sa place dans des programmes de journée". Tout en précisant que l'organisation allait "regarder très attentivement évidemment de quelle heure ça relève (...) De mon point de vue encore une fois, après 22h30, et si le Conseil le juge utile, ça peut être même classifié en moins de 18 ans, auquel cas ce sera difficile de le diffuser avant minuit". L'organisme, comme certains parents, craint ainsi que "College Boy" ne puisse choquer le jeune public. Et peut-être inspirer certains adolescents ?

Nicola Sirkis, leader du groupe Indochine, défend le caractère éducatif de ces images : "Il n'y a aucun débat à ouvrir, on préfère qu'il soit clos. On constate juste que la violence est présente à l'école. Seulement, aujourd'hui, continuera-t-on à voir, dans les médias, des scènes atroces qui se passent à l'école, sans réagir ? Je trouve que ce clip a un caractère éducatif. L'indifférence et l'intolérance sont à combattre", a-t-il expliqué au quotidien belge Le Soir. Le chanteur précise en outre sur le site officiel de son groupe que ce clip est trop violent pour être visionné par des enfants "jeunes et sensibles".

La réalité de la violence

Le groupe affirme ne pas chercher le scandale. Et pointe surtout que la violence existe dans la réalité : "certains gamins se suicident parce qu'ils sont harcelés par d'autres élèves. C'est un point de vue sur une réalité qui existe. Alors oui, la fin est difficilement soutenable. Ma fille de 11 ans l'a vue et n'a pas pu aller jusqu'au bout. Mais moi il m'arrive aussi d'éteindre la télé pendant le journal télévisé parce que des images sont insoutenables", a ainsi développé Nicola Sirkis face au Parisien. Il explique également qu'il "comprendrait très bien que le clip ne passe pas en journée à la télé". Le chanteur d'Indochine avoue qu'à un moment, il a même été "envisagé de projeter le clip dans des collèges et des lycées". 

Un rapport alarmant

En mars 2011, l'Unicef avait dévoilé un rapport choc sur la violence à l'école. L'organisation qui œuvre pour la protection des enfants pointait alors ce chiffre édifiant : 17 % des enfants disaient avoir été frappés souvent ou très souvent par d'autres enfants dans leur établissement scolaire. Sans oublier les violences à connotation sexuelle : "20 % des élèves disent avoir été regardés aux toilettes, 14 % forcés de se déshabiller et 20 % forcés d'embrasser un autre élève", expliquait ainsi l'Unicef dans son enquête de victimation.

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