Décès de Max Roméo : de quoi est morte la légende du reggae ?
Max Romeo est décédé vendredi à l'âge de 80 ans dans un hôpital en Jamaïque, selon un communiqué de sa famille. Figure emblématique du reggae et considéré comme l'un de ses pionniers, il avait été hospitalisé trois jours plus tôt en raison de problèmes respiratoires qui ont conduit à des complications cardiaques.
L'artiste s'était fait connaître grâce à plusieurs titres marquants, tels que Wet Dream, Chase the Devil ou encore Let the Power Fall on I. Son album emblématique War Ina Babylon, réalisé au mythique Black Ark Studio de Lee "Scratch" Perry, est devenu un classique du reggae jamaïcain. Il a influencé de nombreux musiciens, notamment sur la scène hip-hop américaine, à l'image de Jay-Z.
Né en 1944 à Kingston, capitale de la Jamaïque, sous le nom de Maxwell Livingston Smith, il avait d'abord travaillé dans une plantation de canne à sucre avant de se tourner vers la musique au début des années 1960. Il débute avec le groupe The Emotions, dont les premiers singles, mêlant reggae et ballades sentimentales, rencontrent un certain succès. C'est à cette époque qu'il adopte le nom de scène qui le rendra célèbre : Max Romeo.
Marqué par le mouvement rastafari
Par la suite, son œuvre s'imprègne de thématiques sociales plus marquées. Influencé par le mouvement rastafari, auquel il adhère dans la lignée de Bob Marley, il compose en 1976 War Ina Babylon, considéré comme son chef-d'œuvre. L'influence du mouvement rastafari, tant spirituelle que politique, a profondément transformé l'œuvre de Max Romeo. Sa musique, jusque-là empreinte de sensualité et de romantisme, prend un virage résolument engagé. En 1972, l'un de ses morceaux est même choisi comme chanson de campagne par le Parti national du peuple (PNP), qui accède cette année-là au pouvoir lors des élections législatives en Jamaïque.
En 2023, Max Romeo avait entamé une grande tournée d'adieu, avec encore quelques concerts prévus pour l'été 2025, notamment au festival No Logo BZH à Saint-Malo.