Les Carnets de l'apothicaire : "Un des charmes de ce manga : savoir que les femmes qui sont tout en bas de l'échelle peuvent s'en sortir"

Les Carnets de l'apothicaire : "Un des charmes de ce manga : savoir que les femmes qui sont tout en bas de l'échelle peuvent s'en sortir" Adapté d'un light novel, l'excellent manga Les Carnets de l'apothicaire est le fruit du travail de trois personnes. Linternaute.com a rencontré deux d'entre elles, Itsuki Nanao, story-boardeuse et dialoguiste, et Nekokurage, dessinatrice.

Les Carnets de l'Apothicaire, manga se déroulant dans la Chine ancestrale, a conquis le lectorat japonais et francophone. Son intrigue, parfait équilibre entre enquête, romance et tranches de vie, met en scène Mao Mao, une jeune fille de 17 ans qui officie en tant que servante dans le quartier des femmes, au sein du palais impérial. Ses connaissances en herboristerie et surtout en poison vont l'amener à travailler pour Jinshi, un haut fonctionnaire à la beauté fatale…

L'éditeur Ki-oon publie 12 nouveautés par an et il donne sa chance à chacune d'entre elles en mettant en place un plan de com et marketing complet. Les budgets varient selon les attentes pour chacun de ces titres, et bien sûr l'investissement est plus important pour un titre à très fort enjeu. Les Carnets de l'apothicaire était l'enjeu majeur de 2021 pour l'éditeur, et il ne s'est pas trompé tant le succès fut au rendez-vous. Le manga se place en troisième position des ventes du catalogue de Ki-oon en 2022, juste derrière les mastodontes Jujutsu Kaisen et My Hero Academia. L'accueil du public est au niveau attendu pour ce titre, dont une adaptation en dessin animé vient d'être annoncée.

C'est à Fukuoka, grâce à l'éditeur japonais Square-Enix et aux éditions Ki-oon, que nous avons l'opportunité de nous entretenir avec mesdemoiselles Itsuki Nanao, en charge du story-board et des dialogues, et Nekokurage, en charge du dessin, en présence de leur tantô venu de Tokyo pour l'occasion.

Linternaute.com : À quel moment et comment avez-vous décidé de devenir mangaka ?

Itsuki Nanao : Quand j'étais jeune, beaucoup de choses m'intéressaient et, au moment de choisir un métier, je me suis rendu compte que c'était le dessin qui m'intéressait le plus. Au sein des métiers qui gravitent autour du dessin, celui qui me correspondait le mieux en termes de personnalité et de compétence, c'était mangaka.

Nekokurage : Je n'avais pas vraiment de volonté de devenir mangaka au départ. Je me suis un peu laissée porter par les choses. Ma volonté était de travailler depuis chez moi. Je suis allée dans une école spécialisée dans le dessin mais je pensais que n'importe quel métier en rapport avec le dessin me conviendrait, pas spécialement le manga.

©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

Madame Nanao, vous vous occupiez des dessins pour The Wandering Witch (éditions Kurokawa) mais, pour Les Carnets de l'apothicaire, vous êtes en charge du story-board. Qu'est-ce que vous préférez ?

Itsuki Nanao : Je trouve du plaisir dans les deux exercices alors je n'ai pas de préférence. Je me suis retrouvée à m'occuper du story-board sur ce manga après un concours organisé par Square-Enix, pour savoir qui pourrait au mieux mettre en valeur le travail de madame Nekokurage . 

Aviez-vous déjà lu le light novel avant d'être sélectionnée pour travailler sur son adaptation ?

Itsuki Nanao : Bien sûr, je dévore chaque nouveau tome.

Nekokurage : Moi aussi, j'étais fan du roman.

©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

Est-ce que vous pouvez nous raconter comment vous travaillez ensemble ?

Itsuki Nanao : La première étape consiste à relire le manuscrit original. Ensuite je choisis le contenu et ce qu'on adapte ou pas, ce que l'on garde. Je demande à l'éditeur de vérifier le synopsis, puis je réalise le story-board. On demande l'autorisation à l'auteur et enfin avant une ultime validation en amont du travail de Nekokurage-sensei.

Éditeur : En effet, le travail sur le choix du contenu à adapter est une étape cruciale qui nécessite de nombreuses discussions entre madame Nanao et moi-même.

Combien de temps prennent ces échanges ?

Itsuki Nanao : Il me faut un à deux jours pour décider de la partie du scénario que je vais adapter et coucher les clés de l'intrigue par écrit. Ensuite, pour le story-board, il me faut une grosse semaine de travail a minima.

Et pour dessiner un chapitre ?

Nekokurage : La durée de réalisation d'un chapitre est très variable. Bien sûr, cela dépend du contenu, de la taille du chapitre et de la complexité des planches, mais aussi s'il faut que j'effectue un travail de recherche en amont. Par exemple, s'il y a un nouveau lieu à illustrer, je vais chercher des références, et essayer de trouver la manière la plus juste de les dessiner. Une fois que j'ai réalisé les premières esquisses, il me faut 3-4 jours pour finaliser un chapitre de 26 pages. En moyenne, je dirais une dizaine de jours, préparation comprise, pour réaliser un chapitre.

Éditeur : Mademoiselle Nekokurage est extrêmement rapide.

Comment faites-vous vos recherches ?

Nekokurage : Je commence par chercher sur internet, je rassemble des photos, j'envoie à mes assistants tout ce que je trouve d'intéressant. Les dramas chinois sont une très bonne source de matériel de qualité.

Éditeur : Une fois que ce travail de documentation est réalisé, il faut créer la version du manga, ce lieu fictif et original qui doit tenir au sein du cadre de l'histoire. C'est très important de garder de la cohérence globale.

Est-ce que vous travaillez en atelier? Ou bien chacun chez soi ?

Itsuki Nanao : Nous travaillons chacune chez nous.

©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

Vous êtes basée dans en province mais votre tantô est à Tokyo. Comment se passent les échanges ?

Itsuki Nanao : J'envoie mes différents documents – script et story-board – par mail et nous nous appelons au téléphone pour faire une revue de ces derniers.

Quand on adapte en manga un roman, il faut faire des choix. Le rythme de lecture n'est pas le même, le support de l'image permet d'éviter des descriptions, etc. Comment choisissez-vous ce qu'il faut garder, couper et changer ?

Itsuki Nanao : Avant tout, nous sommes au service de l'histoire. Il est impératif que chaque décision serve cette dernière, qu'il y ait un début et une fin à chaque chapitre, que la narration soit claire, limpide. Il faut plus d'unité de lieux dans un manga que dans un roman. On ne peut pas transporter le lecteur aussi facilement que dans un livre. Enfin, il faut garder une cohérence globale avec les personnages, aussi bien au niveau de leurs caractères propres que de leurs intéractions. 

Comment est-ce que vous décidez de la taille que va prendre une sous-intrigue au sein du manga ?

Itsuki Nanao : Comme j'ai de l'expérience en adaptation, lorsque je vois une page de l'histoire, je peux estimer combien de pages cela donnera en manga. Ainsi, je peux visualiser facilement le nombre de pages d'un arc narratif et le découper en chapitres de manière optimale.

Est-ce que vous prenez en compte les feedbacks des lecteurs du light novel? Par exemple sur une préférence vis-à-vis d'un personnage ?

Itsuki Nanao : Il faut rester fidèle à l'histoire. Nous ne prenons pas en compte les réactions des lecteurs à proprement parler, mais nous créons des scènes qui mettent en valeur les personnages. Par exemple, si nous avons une scène où nous souhaitons mettre particulièrement en avant le personnage de Jinshi, nous allons arranger la séquence afin qu'il en soit le protagoniste. C'est cette vision par les personnages qui est le moteur de notre adaptation.

Éditeur: Des bons personnages et une bonne histoire sont les deux piliers principaux dont dépendra la qualité d'une œuvre. Et, juste après, l'identité de l'univers est aussi un facteur à ne pas négliger.

Itsuki Nanao : En règle générale, les lecteurs disent "j'aime tel personnage" mais du point de vue de l'auteur, l'histoire est aussi importante que les personnages qui la composent.

©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

Comment avez-vous appréhendé le travail sur un manga avec un design préétabli par Touco Shino, l'illustratrice du Light Novel ? Comment gère-t-on ce type de contrainte ?

Nekokurage : J'ai essayé, pour tous les personnages qui ont été illustrés, de m'imprégner au mieux de leurs identités graphiques pour les retranscrire les plus fidèlement possible avec mon trait.

Vous avez aussi participé à des anthologies hommage comme Gekkan Shôjo Nozaki-kun ou Kakumeiki Valrave. Comment jonglez-vous avec autant de styles ?

NekoKurage :  Ah bon? J'ai réussi à avoir plusieurs styles? Je suis contente que vous me disiez cela. Quand je dessine, c'est avec l'esprit de quelqu'un qui fait du fan-art. C'est dans l'idée de respecter l'œuvre de départ et de lui rendre hommage.

Mao Mao, Gyokuyo… Il y a beaucoup de femmes fortes dans ce manga. Pourquoi est-ce important de représenter ce type de personnages ?

Itsuki Nanao :  En tant qu'autrices, c'est un sujet qui nous tient fortement à cœur. Dans l'œuvre de départ, c'est un monde, une période, où il y a une hiérarchie très forte entre hommes et femmes. Mais on retrouve aussi cette pyramide sociale au sein du groupe des femmes. Il y a le statut social, mais aussi la beauté, la couleur de la peau… Un des charmes de ce manga, c'est de savoir que les femmes qui sont tout en bas de l'échelle peuvent s'en sortir sans se faire écraser par les autres.

Lutter contre une société pyramidale en quelque sorte ?

Itsuki Nanao : La forme pyramidale de la société vient d'une forme de loi du plus fort, héritée de différences biologiques indues. Aujourd'hui, cet héritage de force est différent. Mais en tant qu'être humain, on doit essayer de se battre ensemble pour améliorer les choses. Si on est tout seul, on ne peut rien faire, donc il faut essayer de se mettre ensemble pour aplanir cette société et avoir un peu plus d'égalité.

©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

Quel est le personnage le plus facile à travailler ?

Nekokurage :  Dans les personnages qui sont faciles à dessiner, il y a Mao Mao, le médecin de seconde zone et le fils de Gyokuyo. Parmi les difficiles, il y a Jinshi, parce qu'il est très beau.

Itsuki Nanao :  Il faut qu'il soit convaincant comme beau mec mais il faut aussi qu'il ait un élément féminin et c'est très difficile à faire. Décidément, les ikemen ("beaux gosses", NDLR) nous causent bien des soucis (rires).

Éditeur: Au départ, Nekokurage aimait beaucoup les personnages avec une frange très marquée.

NekoKurage : Je suis une fétichiste de la frange (rires).

À vous entendre parler ainsi de beaux gosses, est-ce que vous visez un lectorat principalement féminin ?

Itsuki Nanao : Au départ, quand j'ai lu l'œuvre originale, je me suis dit que c'était une histoire qui pouvait plaire à n'importe qui, aussi bien en termes de genre que d'âge. Notre travail consiste uniquement à adapter ce roman en manga donc je ne cherche pas à ajouter des éléments pour plaire à un certain public. Je ne me pose pas ce genre de questions.

Nekokurage :  Oui, on travaille sans réfléchir (rires).

Mao Mao s'ajoute des taches de rousseur artificielles pour se rendre moins attrayante. Mais en tant que fan des taches de rousseur je m'offusque (rires). Pourquoi ce choix ?

Itsuki Nanao :  Dans l'univers du roman, la beauté est un critère important dans la hiérarchie sociale et la pureté de la peau qui ne doit avoir aucune marque fait partie de ces critères. Cela s'inspire de l'époque où cela était le cas. Mao Mao se rajoute ces taches car c'est dangereux d'être belle dans le quartier des plaisirs où elle vit. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes d'accord. Pour nous, c'est un élément de charme, mais là c'est une question des valeurs dans l'univers de l'histoire.

Nekokurage :  J'aime aussi beaucoup les taches de rousseur.

Il y a énormément de personnages et d'intrigues… Comment vous y retrouvez-vous ? Avez-vous un guidebook ?

Nekokurage : Je n'ai pas de dossier de références, je me souviens de tout, des personnages, des lieux. Je peux tout dessiner de mémoire.

Comment équilibrer les différentes phases narratives: romance, trame de fond, enquêtes ?

Itsuki Nanao : L'histoire au départ est très bien faite. L'univers et les personnages sont d'une richesse et d'une profondeur incroyable. Ce qui fait que même si on change d'ambiance entre deux scènes, ce sera toujours palpitant.

©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

Vous alternez les dessins réalistes et parfois des scènes avec des personnages en SD (Super Deformed, style représentant les personnages avec des petits corps et des grosses têtes). Pourquoi ?

Nekokurage : La distinction entre le dessin réaliste et déformé se fait en pensant au rythme de l'histoire. C'est déjà souvent décidé au niveau du story-board. Dans les scènes sérieuses, on garde le dessin sérieux, et dans les scènes où on pense à une pause un peu comique, c'est à cet endroit-là qu'on va mettre ce type de dessin. C'est pour avoir une succession qui permette aux lecteurs de respirer, de faire une petite pause entre deux scènes dramatiques.

Itsuki Nanao : Les personnages "toonesques" sont un des points forts de Nekokurage. Ces derniers accompagnent très bien le manga, même au-delà des postfaces ou du sommaire et ils font, pour moi, partie de l'identité de l'œuvre.

En parlant des postfaces, Madame Nekokurage, vous avez déclaré de temps en temps changer le découpage du story-board proposé par Madame Nanao, quand vous dessinez une scène. Comment cela se passe-t-il ?

Éditeur : Au niveau du story-board, il arrive qu'il y ait des changements qui soient demandés par mademoiselle Nekokurage: grossir une partie, ou passer une case en vertical. Il y a toujours un échange lors de ces changements, mais sans forcément impliquer mademoiselle Nanao.

Storyboard à gauche, version encrée et finalisée à droite. ©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

La mise en scène est très théâtrale, avec beaucoup de gros plans sur les visages très expressifs des protagonistes, des plans larges, des coupes superposées. Comment travaillez-vous ce découpage si particulier ?

Itsuki Nanao : En ce qui concerne la mise en scène, il y a une approche théorique qui est largement partagée: si l'on voit une scène de loin, c'est plus pour les parties comiques, alors qu'un plan rapproché provoquera une tension dramatique. Je suis cette théorie assez naturellement. Une fois que j'ai donné le story-board, il arrive que mademoiselle Nekokurage me fasse des remarques, en particulier sur le rythme. Il arrive alors qu'elle suggère d'ajouter une case ou de changer quelque chose tout en gardant la dynamique de l'histoire.

La relation entre Gaoshun et Jinshi dépasse le cadre d'un rapport maître-employé. Elle amène beaucoup d'humour. Comment travaillez-vous ce duo ?

Itsuki Nanao : Il y a à la fois une relation hiérarchique mais aussi un aspect presque familial entre ces deux personnages. Je cherche toujours à maintenir un équilibre, une sorte de tension entre ces deux positionnement de Gaoshun vis-à-vis de Jinshin. Par exemple, utiliser l'immunité de Gaoshun au charme de Jinshi permet de dynamiser des situations.

©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

Est-ce que vous avez demandé à mademoiselle Hyuuga (NdlR: l'autrice du Light Novel) si Mao Mao et Jinshi finissaient ensemble? Le peuple veut savoir (rires).

Itsuki Nanao : Non, on veut garder le secret jusqu'à la fin, c'est l'attraction principal de ce roman. On veut garder le plaisir de voir évoluer leur relation au fil des pages.

Nekokurage : Mais en tant que lectrice j'espère qu'ils finiront en couple.

Mao Mao a une faiblesse, son addiction aux poisons. Et vous, quelle est votre faiblesse ?

Itsuki Nanao : Les animés et les mangas. Si on me retirait ça, je ne pourrais pas vivre.

Éditeur : Pour se détendre, mademoiselle Nanao écrit des mangas. Même si elle a dit que story-boarder lui plaisait autant que réaliser un manga, elle a principalement travaillé sur des adaptations. Elle n'a pas encore publié de manga dont le scénario était le sien. Mais imaginer des personnages et les faire vivre est quelque chose qui lui a toujours plu.

Nekokurage : Moi aussi, il m'arrive, alors que je suis en train de dessiner le manga, de me dire "ah, j'ai envie de gribouiller, sans me rendre compte que je suis déjà en train de dessiner". Mes faiblesses principales sont les chats et les idoles, j'adore les Morning Musume.

Quel manga emporteriez-vous sur une île déserte ?

Nekokurage : Un manga de survival, ce serait plus pratique. (rires)

©  Natsu Hyuuga / Shufunotomo Infos Co., Ltd. © Nekokurage, Itsuki Nanao / SQUARE ENIX

Si vous vous réveillez demain dans le monde de Mao Mao, quel serait votre poste au palais ?

Nekokurage : Une servante de bas étage, assurément.

Itsuki Nanao : C'est évident que si on se retrouvait dans ce monde-là, personne ne voudrait nous embaucher.  Si on imagine le contraire, on serait tout en bas de la hiérarchie à faire la lessive et à faire des dessins avec un bout de bois dans le sable (rires).

Nekokurage : On ne serait pas employées, donc on ne serait pas dans la cour mais dans la ville, à vendre nos dessins, peut-être dans la misère (rires).

Ce manga est très didactique, en particulier sur l'usage des plantes, des champignons et des herbes. Qu'est-ce qui vous a le plus surpris ?

Itsuki Nanao : Je n'y connais rien dans ce domaine, alors chaque découverte est une réelle surprise.

Nekokurage :  Pour moi, la plus grande surprise, c'est qu'on peut faire exploser quelque chose avec de la farine. Mais apparemment, cela est très connu et ça apparaît même dans d'autres mangas mais je n'étais pas au courant. Alors ça m'a vraiment surprise.

Vous étiez fan de l'histoire avant de travailler dessus. Comment réagiriez-vous si une catastrophe mortelle frappait Jinshi ou Mao Mao ? 

Itsuki Nanao : Si cela arrivait, je ne refuserais pas mais je serais déprimée et je demanderais une semaine de congés.(rires).

Avez-vous été surprise du succès à l'international et en particulier en France ?

Itsuki Nanao : Je me demande ce qui a plu en France. Est-ce que c'est le fait que ce soit une intrigue dans un palais de la Chine ancestrale? Est-ce l'aspect romantique? Les intrigues, l'aura de mystère qui entoure des personnages féminins forts? J'aimerais savoir quel est l'aspect déterminant dans ce succès.

Nekokurage : Peut être l'équilibre des duos dans l'histoire ?

Avez-vous un message pour vos lecteurs en France ?

Itsuki Nanao : Je suis très heureuse de constater que, dans l'édition française, il y a énormément de goodies. On a vu ce qui avait été mis en place pour un grand festival (le stand Ki-oon à Japan Expo avait mis très en valeur la licence, NDLR). Ce sont des choses que l'on ne voit pas sur les autres éditions. C'est toujours un plaisir de voir l'enthousiasme des lecteurs français.

Les Carnets de l'apothicaire, de Itsuki Nanao, Nekokurage et Natsu Hyuuga, publié aux éditions Ki-oon, 7,95€

Illustrations du Light Novel par Tôko Shino

Merci à Blanche et Kana pour l'interprétariat.