Marion Montaigne : "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités"
Pour célébrer les 10 ans de la BD Tu mourras moins bête, son autrice Marion Montaigne et son éditeur Ankama publient une nouvelle édition enrichie d'un chapitre inédit de cet album devenu culte. Retour avec la spécialiste avant-gardiste de la vulgarisation scientifique en bande dessinée.
C'est en 2008 que le Professeur Moustache apparaît sur la toile. Très vite, cet avatar drôle et cynique de Marion Montaigne conquiert le jeune internet francophone. Le concept est simple de prime abord : un professeur émérite répond aux questions scientifiques des lecteurs. Un pont en or pour la talentueuse dessinatrice adepte d'humour noir et absurde. Digne héritière des Monty Python, Franquin mais aussi Claire Bretecher, Reiser et Akira Toriyama, l'autrice s'impose dans l'univers du 9e art.
Sa série Tu mourras moins bête, adaptée en dessin animé et diffusée sur Arte, est aujourd'hui riche de cinq albums tous aussi drôles, mordants et essentiels les uns que les autres. Mais Marion Montaigne ne s'est pas arrêtée là. De 2016 à 2017, elle a accompagné l'astronaute Thomas Pesquet lors de ses phases de préparation et de réadaptation à la vie terrestre, puis publié un album acclamé par la critique: Dans la combi de Thomas Pesquet.
Saluée par le public deux fois au Festival international de la BD d'Angoulême (2013 et 2018), la dessinatrice en préside même le jury en 2020. Que de chemin parcouru depuis son premier post sur un blog en 2008... Retour sur ce qui est devenu un classique de la vulgarisation scientifique avec sa créatrice.
Linternaute.com : racontez-nous la genèse de Tu mourras moins bête.
Je pense que l'événement à l'origine de cette BD est la dissection d'une grenouille au collège. Non seulement on nous laissait pour une fois faire quelque chose en tant qu'adolescent, mais on nous laissait triturer un être vivant. C'était si réel… Pour moi ça n'était pas du pipeau. Impossible qu'un adulte ait pu remplacer l'intérieur de la grenouille, contrairement à la majorité de leur discours aux ados plein de bullshit. J'ai eu une sorte d'épiphanie. Sans aller jusqu'à la psychanalyse : on ouvre, on regarde, c'est de la pureté.
C'est probablement le déclic qui m'a amenée à réaliser Tu mourras moins bête.
On passe de cette expérience très concrète et réelle à un blog, et non un album physique. Pourquoi ?
Je me suis lancée sur un blog non pas par attrait du format numérique, mais pour la liberté absolue qui allait avec ce médium. Je n'avais pas à convaincre un éditeur, je pouvais faire ce que je voulais et expérimenter. Le blog a pris un peu de temps avant de trouver son équilibre, de prendre une tournure correcte. Rétrospectivement, les premiers posts sont assez durs à lire.
C'était aussi un super défouloir. À l'époque, je travaillais dans l'édition jeunesse, et dans ce domaine on a des contraintes de sujet et de forme. On ne peut pas s'offusquer de ce que l'on trouve absurde et, comme vous le savez, je peux être un peu vulgaire, alors souvent je me suis sentie bridée.
Si j'étais passée par le circuit classique, j'aurais dû édulcorer, aseptiser la BD et elle aurait perdu sa force.
Un autre avantage du blog, à l'époque, c'est que vous aviez tout de suite des retours des lecteurs. Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, on a des retours de lecteurs dès la sortie d'un titre mais, avant, il fallait attendre les séances de dédicace. Et même là il y avait une sorte de filtre, car on n'ose pas se lâcher autant dans la réalité que derrière un clavier.
D'un petit blog dans son coin à plusieurs dizaines de milliers de lecteurs... Est-ce que vous ressentez une sorte de responsabilité ?
Tout à fait. C'est une des raisons principales de la baisse de fréquence des mises à jour du blog. Je me mets énormément la pression, je passe plus de temps à me documenter, je fais des notes plus longues pour accompagner les strips et j'ai beaucoup plus d'appréhension qu'au début.
"Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités", comme dans Spider-Man.
On est un peu dans l'inverse du syndrome de l'imposteur: plus on est crédité - scientifiquement parlant -, plus on a peur de se tromper. J'ai encore peur, surtout des petites erreurs, par exemple me tromper dans une conversion d'unité. Je sais que je ne vais pas raconter d'aberration scientifique comme "la terre est plate" mais j'ai besoin de tout relire et vérifier plusieurs fois.
Aujourd'hui, il m'arrive souvent de passer un mois à me documenter sur un sujet.
En parlant de documentation, vous y consacrez combien de temps ?
Au début, quand je faisais des posts de blog très régulièrement, je pouvais en faire un par semaine. Mais je me suis dit que pour éviter les répétitions et mieux appréhender mes sujets, il fallait prendre un peu plus de temps. Aujourd'hui, il m'arrive souvent de passer un mois à me documenter sur un sujet, couvrir plusieurs angles possibles, m'assurer d'avoir tout compris. Je fais ensuite un storyboard grossier et puis une version finale ancrée assez rapidement. Mais la documentation prend 90% de mon temps.
Dernièrement, je m'essaye à Instagram, du coup j'ai un gabarit d'histoire en dix cases, c'est un rythme différent. Je sélectionne des recherches qui ont un sujet commun, je traite l'une d'elle en dix cases et je pense qu'après je regrouperai ces recherches en un seul long post. C'est intéressant de jongler avec ce type de nouvelles contraintes.
En parlant de storyboard, quelle est votre approche ?
J'ai une méthode très simple: je m'imagine en train de raconter le sujet de la planche à quelqu'un. Comme si j'écrivais une lettre à un ou une amie. Le fond est ce que je traite en premier, les gags arrivent par la suite. Ils s'imposent un peu d'eux-mêmes. Quand je parle d'un sujet, je me dis "et si je poussais le raisonnement jusqu'à l'absurde?" et ça génère une situation cocasse. Parfois les gags naissent d'une comparaison et je m'efforce de mettre en scène tout ceci. Il en résulte des gags avec plusieurs niveaux de lecture : le texte, le dessin, le jeu de mot, le contexte.
J'aime bien aussi fermer une boucle avec un gag qui fait écho à une explication arrivée plus tôt dans la planche. C'est une gymnastique qui m'est devenue assez familière avec le temps.
Pourquoi cet esprit trash et cet humour noir ?
Je pense que le trash vient peut-être de ma mère qui aurait voulu être médecin et que le médical ne dégoûte pas trop. L'humour vient lui aussi de la famille, c'est un moyen d'exprimer un peu l'agressivité, le reproche ou juste le drôle. Un lubrifiant social en quelque sorte.
J'ai une autre hypothèse: mélanger les deux permet de rire de ce qui fait très peur. Le trash, c'est flippant. Comme le dit Mary Roach, une autrice que j'aime beaucoup, "le début et la fin de la vie sont très trash, entre les deux on fait tout pour ne pas y penser".
Est-ce que votre notoriété a un effet positif ? Un accès plus facile aux chercheurs ?
La difficulté, c'est plus de trouver les gens qui connaissent le sujet qui m'intéresse à un moment T. Je peux dorénavant poster des annonces ou contacter des chercheurs pour avoir des recommandations sur une problématique précise mais l'accès aux chercheurs était déjà facile. J'ai d'ailleurs tendance à contacter des jeunes chercheurs, donner la parole à une personne qui ne fait pas déjà le tour des plateaux. Pas pour mettre en doute sa valeur mais pour avoir un échange plus sincère, moins rôdé aux discours.
D'où vous est venue cette idée des cartes postales sur votre blog ?
Cela vient des images que j'avais d'une émission télévisée qui passait quand j'étais enfant. J'ai l'image d'une présentatrice plongeant sa main dans une énorme boule et qui en tirait des cartes postales. Je ne sais plus si c'était le Club Dorothée ou Croc'Vacances (rires). La présentatrice montrait alors la carte postale à la caméra puis lisait ce qui était écrit dessus. C'est une image qui m'est revenue dans la tête au moment où j'ai commencé à travailler sur Tu mourras moins bête, comme si quelqu'un écrivait à un professeur.
Pour la version BD, les cartes postales ont été redessinées par des auteurs amis :
Tout à fait. Sur le blog, je prenais des images de-ci de-là en essayant de donner les crédits les plus fiables mais, en version papier, impossible de faire ça, donc les copains sont venus à ma rescousse.
Quel est l'auteur que vous rêviez de solliciter ?
Alors au risque de passer pour une rabat-joie, je ne suis pas très du genre "fan de". Je préférerais rencontrer un médecin légiste, des aquascapers ou une bonne généticienne qu'un autreur-rice de BD. J'en fais toute la journée de la BD, alors à côté, ce sont d'autres gens d'un autre milieu que j'aime rencontrer.
Difficile de parler de blog scientifique sans songer à XKCD ou Piled Higher and Deeper… Était-ce une source d'inspiration quelconque ?
J'ai découvert ces blogs après. Mais quand je lis XKCD je me dis "wahou, lui c'est un vrai scientifique", il peut vraiment faire des formules mathématiques, il peut traiter toutes les questions. Ma méthode à moi, c'est de traiter les questions avec humour, lui sa méthode est beaucoup plus rigoureuse scientifiquement parlant. Et en plus c'est la démonstration qu'un dessin simple, minimaliste, peut être très efficace.
Mais j'ai ressenti le syndrome de l'imposteur assez fortement quand je les ai découverts.
Certains items de la pop culture sont devenus des idiomes ou des références quasi mythologiques.
Est-ce que Les Carnets de Monsieur Manhattan ont été aussi une source d'inspiration ?
C'est tout à fait possible qu'inconsciemment cette série m'ait inspirée.
Il m'est arrivé de proposer un carnet à un éditeur qui m'a alors demandé si j'avais lu untel étant enfant. Et, en effet, non seulement je l'avais lu mais j'avais sans le vouloir réutilisé la même pose, le même design.
Si on y réfléchit, l'image de Poelvoorde dans Les Carnets de Monsieur Manhattan vient probablement du méchant de James Bond qui tourne son siège et explique son plan machiavélique. Certains items de la pop culture sont devenus des idiomes ou des références quasi mythologiques. J'ai aussi été très influencée par la série Léonard de Turk et Bob de Groot, que je dévorais enfant. Nathanaël à l'instar du disciple se fait malmener au fil des épisodes. Cette relation maître-élève est un ressort classique bien au-delà du monde de la BD.
Les décideurs, principalement politiques, qui n'ont pas su garder ni gagner la confiance des gens.
Au début des années 2000, on assiste à un âge d'or de la science avec l'avènement des Experts à la télévision. Aujourd'hui, on ressent une sorte de défiance vis-à-vis de la science. Pourquoi à votre avis ?
J'en discute de temps en temps avec des chercheurs qui ne comprennent pas cette image du scientifique qui œuvre pour détruire le monde. La grande majorité des scientifiques veulent tout simplement que la science améliore le quotidien de tous.
Il y a forcément de nombreuses raisons, mais je pense qu'il y a eu ces dernières années une grosse défiance envers les décideurs, principalement politiques, qui n'ont pas su garder ni gagner la confiance des gens.
Il y a aussi une lassitude d'un certain rapport de classe, on n'a plus envie d'être une masse qui écoute béatement des instruits, qui les place sur un piédestal. Cette défiance va d'ailleurs au-delà du monde scientifique. Cette scission ignorant-sachant agace et génère de la frustration, à n'en pas douter.
Quels albums dévoriez (ou dévorez encore) enfant ?
On avait les grands classiques à la maison (Astérix, Tintin, Spirou) et on avait le droit d'emprunter des BD à la bibliothèque. J'adorais Yakari et Les Schtroumpfs. Mais mon frère, mes sœurs et moi avions bizarrement accès à des BD pour adultes (Rhâ-Gnagna de Gotlib, du Reiser et du Bretecher ou même Lauzier) , je ne comprenais pas trop les blagues mais j'ai pas mal observé leurs dessins.
J'ai eu une obsession ado pour Akira de Katsuhiro Otomo et que j'ai beaucoup recopié au Rotring (même si ça se voit pas dans mon dessin), puis j'ai lu beaucoup de Dr Slump en même temps que je lisais les romans sérieux du lycée. Donc je pouvais aussi bien lire du Akira Toriyama à 18h et La Condition humaine d'André Malraux à 21h (je dis ça pour ceux qui pensent que les lecteurs de manga sont des débiles qui ne connaissent rien à la littérature ; on peut faire les deux, contrairement aux critiques qui, visiblement, n'ont jamais ouvert un manga).
J'écrivais beaucoup de courriers à mes copines, avant internet.
Est-ce ces lectures qui vous ont aidé à trouver votre trait ? Comment en êtes-vous arrivé à ce style ?
En ne le cherchant pas. En fait je dessine un peu comme j'écris, en alternant parole et dessin. Je dessine presque aussi vite que je parle d'ailleurs. Cela vient peut-être de l'époque où j'écrivais beaucoup de courriers à mes copines, avant internet. Je déménageais souvent donc j'écrivais de longues lettres complétées de dessins. Comme j'avais une prose volumineuse, je ne passais pas 4h sur un dessin, c'était un truc rapide pour compléter le texte, donc c'est un peu l'état d'esprit qui est resté, une sorte de précipitation à vouloir raconter et synthétiser plein de choses.
Avec le recul, quel est le sujet que vous avez vulgarisé dont vous êtes la plus fière ?
Ce sont les sujets où tout se goupille bien, les gags, les chutes et les explications. Mais je pense que je suis fière de celui sur les astronautes, qui m'a valu en 2015 un commentaire de Thomas Pesquet. Je pense que cette note l'a convaincu que je pourrais parler de son métier d'une manière un peu décalée et pas, pour une fois, ébahie d'admiration. Car de fait, dans cette note, les astronautes en prenaient pour leur grade. Ça prouve aussi l'humour de l'intéressé.
Et inversement, celui que vous aimeriez reprendre ?
Ceux que je trouve trop mal dessinés, du début, ou ceux qui mériteraient une révision parce qu'entre-temps la science a changé d'avis ou a prouvé l'inverse. J'avais fait une note sur le corps calleux, d'après un livre qui désormais est très critiqué par les spécialistes, ce que j'ignorais à l'époque.
Tu mourras moins bête a été adaptée en dessin animé. Qu'avez-vous ressenti quand l'adaptation a été décidée ?
En fait, elle s'est faite en deux temps. Au début, le producteur voulait le proposer avant que le blog ne soit publié en album et moi je voulais me concentrer sur la version éditée. Puis on a retenté notre chance lors d'un appel d'offre d'Arte. Après, je suis naturellement une "anxieuse de la joie". C'est à dire qu'à chaque bonne nouvelle, au lieu de me réjouir, je stresse sur le résultat, je me dis: "bon, va falloir pas déconner, faut que ça soit tout aussi trash que la BD, hors de question que les chaînes minimisent les gags". Voilà, je pense concret et angoissé.
Formée aux Gobelins, avez-vous été tentée de participer au projet d'animation ?
En fait j'y ai participé mais je ne me suis pas octroyée le titre de co-réalisatrice parce que ce n'était pas le cas, au mieux j'avais un retour artistique à chaque étape. En revanche, l'avantage d'avoir fait les Gobelins et de vivre avec un réalisateur, c'est que je sais à quelle étape je peux demander quoi comme correction. On ne va pas changer le storyboard à l'étape du montage par exemple, c'est trop tard.
François Morel en Professeur Moustache, est-ce votre choix ? Qu'en pensez-vous ?
La question de la voix est assez complexe. Moi j'ai en tête une sorte de voix interne assez grave, même si féminine. Chaque lecteur a je pense sa petite voix interne. On avait testé des voix androgynes mais pas concluantes puis un des producteurs a eu la possibilité de faire passer un test à Morel. Et Arte voulait quelqu'un de connu. Personnellement, je m'y suis fait très vite.
Les Bogdanov sont un peu les BHL de la science.
Tintin, Mireille Mathieu, les frères Bogdanov, nombreux sont les "invités" dans votre BD. Qui est votre guest préféré ?
Je me rends compte que beaucoup de guests du tome 1 sont morts depuis... Mais j'ai un faible pour les Bogdanov. Je suis d'une génération qui les a vus à la télé, et 30 ans après ils sont encore là, comme les nombreux vieux indécrottables de ce média. À mon avis, ce sont un peu les BHL de la science, donc j'aime bien un peu me moquer d'eux. C'est de bonne guerre: ils ont squatté notre enfance et sont encore là comme de vieux fantômes.
Est-ce qu'un de vos guests vous a contacté un jour ? (pour rire ou se plaindre? )
Non mais les Bogdanov ont dédicacé un livre au Prof Moustache. Ils ne le connaissent pas mais mon mari l'a fait dédicacer lors d'un salon du livre où je signais moi aussi. Mais je n'ai pas lu le livre…
Sinon j'ai recontacté Pesquet après avoir appris qu'il m'avait laissé un commentaire donc, quelque part, il avait ouvert une porte pour la suite.
Qui d'autre aimeriez vous croquer ?
Je pense qu'il faut que je fasse gaffe aux références parce que ça date un peu les notes. Sauf avec des personnages vraiment emblématiques. Jon Snow, je pense que je peux y aller, c'est une référence assez costaude. Mais sinon, ben je pense que le/la prochain/e président/e en prendra pour son grade, comme les autres.
En parlant de président(e), vous-même avez été présidente du jury de la 47e édition du Festival d'Angoulême: vous imaginiez ça il y a dix ans ?
Pas du tout. Je ne suis pas une maboule de BD. Je n'ai pas de rêve particulier en BD, je veux juste faire de bons livres, et le reste, c'est du bonus. Mais si ça n'arrive pas, ça n'est pas grave. Cependant, j'ai pris ce titre comme un honneur, alors j'ai accepté.
C'est quoi le prochain défi de Marion Montaigne ?
Bonne question. J'y travaille.
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