Lidl compte faire évoluer son fonctionnement pour attirer encore plus de clients. Une annonce qui passe mal auprès des employés.
Bien que très populaire auprès des consommateurs, la marque Lidl a connu une année 2024 en dents de scie. Affectés par l'inflation, les clients ont réduit leurs dépenses dans tous les domaines, ce qui a fortement affecté les recettes de l'enseigne. Selon le magazine LSA, la filiale française affiche même une perte de 157 millions d'euros à fin octobre 2024, tandis que son chiffre d'affaires est passé de 16,83 milliards d'euros en 2023 à 11,2 milliards en 2024.
Pour relancer les ventes en 2025, la direction des magasins allemands a donc annoncé qu'elle réfléchissait à ouvrir tous ses magasins français le dimanche matin. Une demande appuyée par les consommateurs depuis plusieurs années. Aujourd'hui, seulement la moitié de ses 1 600 établissements ouvrent le dimanche entre 9 h et 13 h. Les 750 concernés sont essentiellement situés dans les grandes villes. Mais, contrairement à Auchan, Casino ou Carrefour, Lidl ne compte pas s'appuyer que sur ses caisses automatiques. Pour permettre une ouverture 7j/7, l'enseigne s'appuierait sur le volontariat de ses employés, dont la rémunération augmenterait de 30 % à 40 %.
Mais ce projet d'ouverture dominicale n'a pas plu aux syndicats. En réponse, la CFTC, la CGT, la CFDT, la FO-FGTA et la SNCDD CFE-CGC ont appelé à une "grève illimitée à partir du vendredi 7 février". Cette mobilisation serait aussi l'occasion pour les employés de protester contre les salaires qu'ils jugent insuffisamment revalorisés et les dégradations de leurs conditions de travail. Des magasins Lidl pourraient donc voir leurs fonctionnement être perturbés ces prochaines heures, voire des supermarchés ne pas ouvrir avant le week-end. De son côté, Lidl se défend en avançant que de nombreux étudiants, – entre 6 000 et 7 000 sur les 46 000 salariés français – seraient intéressés pour travailler le dimanche.
Plus tempéré, l'UNSA, syndicat majoritaire de Lidl, précise qu'il préfère miser sur le dialogue, estimant que la négociation reste à privilégier pour le moment. Il rappelle par ailleurs que le chiffre d'affaires moyen par magasin le dimanche matin atteint 9 000 euros. L'ouverture de 750 magasins supplémentaires pourrait ainsi générer 6,75 millions d'euros de recettes chaque dimanche.
Si un accord finit par être trouvé avec les syndicats, les 1 600 magasins Lidl français pourront ouvrir sur tout le territoire français à partir du mois de juin. Partout, sauf en Alsace-Moselle. Dans les départements du Bas-Rhin du Haut-Rhin mais aussi en Moselle, l'ouverture le dimanche est tout simplement interdite pour les commerces alimentaires sauf ceux d'une surface de vente inférieure ou égale à 200 m²... et jusqu'à 13 heures seulement.