Cette île est la plus dangereuse du monde et ses habitants font froid dans le dos
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Cette île est la plus dangereuse du monde et ses habitants font froid dans le dos

Les rares visiteurs qui se rendent sur cette île sont prévenus : mieux vaut être vigilant...

C'est une petite île tropicale à l'apparence tranquille. Elle a même sa petite plage mais les personnes qui y débarquent ne sont pas prêtes d'y voir le moindre touriste. Ici pas de foule, pas de buvettes ou de serviettes... La raison est simple : il est interdit de la visiter !  Située à environ 45 kilomètres au large de côte de São Paulo au Brésil, l'Ilha da Queimada Grande reste vierge. Seuls les militaires, des scientifiques et les responsables de cet espace protégé peuvent y débarquer. Le phare, seule construction humaine visible, est également vide. Son gardien a été remplacé par un système automatisé.

Le surnom de l'Ilha da Queimada Grande donne un indice sur le caractère inhospitalier de l'endroit : l'île aux serpents. L'île est effectivement infestée d'espèces de serpents extrêmement venimeux. Ces serpents sont si redoutables que leur morsure peut tuer une personne en moins d'une heure. Les bouleversement géologiques de la Terre ont peu à peu isolé cette île et les animaux qui y vivaient. Ces reptiles ont évolué pour devenir une espèce distincte unique au monde, les Bothrops insularis, avec des adaptations spécifiques à leur environnement insulaire.

Leur isolement sur cette île a conduit à une évolution principale : leur venin est jusqu'à cinq fois plus puissant que celui de leurs congénères continentaux. Ce venin peut causer une nécrose des tissus musculaires, une insuffisance rénale, une hémorragie cérébrale et des saignements intestinaux. Une morsure peut fondre la chair humaine, rendant la survie difficile même avec un traitement médical.

Historiquement, l'île était habitée par quelques gardiens de phare de 1909 aux années 1920, mais une légende locale raconte que le gardien et sa famille furent tués par les serpents qui envahirent leur maison. Plus vraisemblablement, la technologie a peu à peu remplacé l'homme. Il n'empêche que l'île est inhabitée et les visites sont strictement contrôlées par le gouvernement brésilien, nécessitant la présence d'un médecin pour tout déplacement autorisé. Pour les rares visiteurs autorisés, principalement des scientifiques, une vigilance extrême et des mesures de sécurité strictes sont ainsi impératives

Ces serpents mesurent en moyenne un mètre de long et vivent principalement dans les arbres. Leur population est estimée entre 2 000 et 4 000 individus sur l'île, ce qui représente environ 45 serpents par hectare, faisant de l'île l'un des endroits avec la plus haute densité de serpents au monde ! Le nom "Queimada Grande" ou "Île du Grand Feu" provient également de cette particularité. La légende raconte que les visiteurs et explorateurs chassaient le serpent (ou tentaient de les éloigner) en allumant des incendies.

Malgré leur dangerosité, ces serpents sont aujourd'hui menacés d'extinction. L'île est une zone protégée, mais les vipères sont toujours victimes de biopiratage, avec des spécimens vendus jusqu'à 30 000 Reales (environ 5 700 euros) sur le marché noir. Les feux provoqués par des pêcheurs cherchant à débarquer sur l'île ajoutent également à cette menace.

Les scientifiques étudient cette espèce unique depuis plus d'un siècle, attirés par son venin potentiellement utile pour la médecine et ses adaptations évolutives remarquables. En effet, la jararaca-ilhoa se nourrit principalement d'oiseaux, une rareté chez les serpents, et son venin est particulièrement efficace contre ces proies. Malgré les dangers évidents pour quiconque oserait s'aventurer sur l'île, les chercheurs soulignent l'importance de protéger cette espèce. Les phénomènes évolutifs observés sur l'Île aux Serpents fournissent des informations précieuses sur la biodiversité et l'adaptation des espèces en conditions extrêmes.