Les dates de péremption bientôt supprimées ? Elles ne servent à rien sur tous ces produits

Les dates de péremption bientôt supprimées ? Elles ne servent à rien sur tous ces produits Tous ces produits sont encore bons et ne devraient pas être jetés selon cette nouvelle proposition.

Un Français jette en moyenne 24 kilos de nourriture encore consommable par an, dont sept kilos de produits toujours emballés ! Au total, 4 millions de tonnes de produits alimentaires terminent leur vie à la poubelle chaque année, révèle le ministère de la Transition écologique. Pour lutter contre le gaspillage, des États Généraux viennent de débuter à l'Assemblée Nationale. Ils pourraient mener à la suppression pure et simple des dates de péremption sur certains produits.

C'est Guillaume Garot, député du Parti Socialiste et auteur de la première loi sur le gaspillage alimentaire, qui propose de mettre fin à cette obligation d'afficher la date de durabilité minimale (DDM) sur plusieurs produits. "Ces dates n'ont aucune utilité sanitaire", affirme-t-il au micro de RMC Story. Selon lui, elles ne servent qu'à inquiéter les consommateurs et les poussent à jeter des aliments encore parfaitement comestibles.

Les dates de durabilité minimale existent depuis 1984. Elles indiquent jusqu'à quand les produits secs sont considérés de meilleure qualité.  Après cette date, ils peuvent perdre en saveur ou en texture, mais ils ne représentent pas de danger pour la santé ! Il n'est donc pas nécessaire de les jeter le jour de dépassement de la date. Il ne faut toutefois pas les confondre avec les dates limites de consommation (DLC) introduites en Europe la même année. Elles indiquent la durée de vie des produits frais. Une fois cette date dépassée, ces derniers peuvent présenter un risque pour la santé et doivent, eux, être mis à la poubelle. Guillaume Garot propose donc de supprimer l'obligation d'afficher les DDM sur les produits à durée de vie longue comme les pâtes, le riz ainsi que les céréales à l'échelle européenne, sans toucher aux DLC. 

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© Adobe Stock

Selon une enquête réalisée par l'entreprise anti-gaspillage Comerso, plus d'un tiers des supermarchés français continue à détruire des invendus alimentaires plusieurs fois par semaine alors qu'ils sont toujours bons. Pourtant, la loi Garot promulguée en 2016 visait, entre autres, à interdire cette pratique. Guillaume Garot estime donc que la fin des dates de durabilité minimale ne sera pas suffisante et qu'il est impératif que les industriels redoublent d'efforts pour améliorer la situation.

Une chercheuse de l'Université de Nantes rappelle en revanche qu'il est indispensable de suivre à la lettre les dates de péremption matérialisées par un logo en forme de petit pot ouvert sur les crèmes, le maquillage et les autres produits appliqués sur la peau. Un produit périmé peut provoquer "de l'acné, de l'eczéma" explique Laurence Coiffard chez RMC Conso. S'il s'est oxydé, il peut également entraîner "une allergie" ou "un risque infectieux".