Test de Lost Records : Bloom & Rage (Tape 2) : une seconde partie explosive et forte en émotions
Quelques mois après la sortie du premier épisode, Lost Records : Bloom & Rage revient sur nos écrans avec la suite des aventures de Swann, Autumn, Nora et Kat. Les quatre amies de Velvet Cove, toujours plongées dans ce mystérieux été de 1995, proposent-elles un scénario plus entraînant et dynamique ? Vont-elles mettre de côté la lenteur et la contemplation, caractéristiques de l'épisode 1, au profit d'une histoire plus mouvementée ?
Nous avons eu l'occasion de tester la deuxième partie de Lost Records : Bloom & Rage, intitulée "Rage" et avons pu forger notre avis sur le nouveau titre de Don't Nod. Le studio montréalais, reconnu principalement pour sa licence Life Is Strange, tient-il entre ses mains un nouveau bijou vidéoludique ? Réponse au cours de ce test.
|
|
Un scénario qui accélère enfin
Si Lost Records : Bloom & Rage propose un scénario pour le moins original et intrigant, sa première partie sortie en février dernier manquait cruellement de dynamisme. Un défaut majeur que Don't Nod semble avoir voulu éradiquer au cours du second épisode. Finies les discussions légères et frivoles, les balades en forêt insipides et les errements sans but : les longueurs scénaristiques battent enfin en retraite.
Swann, Autumn, Nora et Kat cessent de batifoler et de profiter naïvement de leurs vacances estivales de 1995. La Tape 2 de Lost Records : Bloom & Rage passe la première et donne l'amère impression que les heures de jeu n'étaient, depuis le début, qu'une lente introduction pour présenter les enjeux de l'histoire. Indéniablement, la seconde partie du jeu de Don't Nod accélère et enchaîne les conversations profondes, les péripéties et les moments d'action. Il était temps.
L'ambiance de cette seconde partie de Lost Records : Bloom & Rage tranche radicalement avec la précédente. Le quator d'amies perd sa joie de vivre, sa bonne humeur et son enthousiasme, laissant place à de nouveaux comportements plus adultes et sérieux. Cette nouvelle atmosphère aide à construire des personnages plus aboutis, complexes et appréciables. Les véritables traits de caractère des quatre protagonistes se révèlent à travers leurs réactions et leurs choix, ce que nous avons particulièrement apprécié.
Lost Records : Bloom & Rage, qui apparaissait de prime abord comme un jeu pour adolescents léger et frivole, s'avère plus mature que prévu. Les scènes d'action et de tension s'enchaînent, créant un rythme soutenu on ne peut plus appréciable par rapport à la lenteur du premier épisode. Nous ne pouvons nous empêcher de relever parfois l'absurdité de certaines scènes, qui sont tirées par les cheveux et s'avèrent peu vraisemblables.
Ce nouveau dynamisme intègre autant les aventures du passé que du présent. Les retrouvailles entre copines au bar du Blue Spruce, qui s'avéraient anecdotiques et inutiles lors du premier volet de Lost Records : Bloom & Rage, prennent une toute autre ampleur au cours du second épisode. Le mystérieux paquet reçu par Autumn, source de teasing interminable tout au long de l'aventure, va enfin révéler tous ses secrets. Malgré les attentes que l'on nourrit autour de ce colis, ce dernier ne manque pas de surprendre et d'émouvoir.
La fin des aventures de Swann, Autumn, Nora et Kat est bien ficelée, jouant habilement avec la nostalgie et la mélancolie. Cet étrange été de 1995 se termine sur une note émouvante qui confirme la beauté de Lost Records : Bloom & Rage, dont l'intrigue marque les esprits. Les dernières secondes de la partie 2 s'avèrent pour le moins surprenantes, Don't Nod ayant misé sur un cliffhanger inattendu.
Le studio montréalais mise définitivement sur ce nouvel univers pour y implanter de nouveaux jeux à l'avenir. Un pari que nous accueillons à bras ouverts, certains mystères n'étant toujours pas élucidés par les quatre amies de Velvet Cove. Grâce à son originalité, l'univers de Lost Records : Bloom Records peut proposer de nouvelles aventures et approfondir les mystères de cet été de 1995.
Un gameplay qui se complexifie
Tout comme l'épisode "Bloom", la partie "Rage" repose majoritairement sur des séquences de discussions entre Swann et ses trois amies. Le gameplay de Lost Records : Bloom & Rage vous amène constamment à prendre des choix, lesquels affecteront vos relations avec les autres personnages. Ces derniers se montrent bien plus difficiles et requièrent parfois une certaine rapidité de réflexion.
Contrairement au premier épisode, les divers choix qui s'offrent à vous peuvent transformer radicalement la suite de votre aventure. Les relations que Swann entretient avec son entourage dépendent grandement des options que vous sélectionnerez. De simples copines à petites-amies, les personnages d'Autumn, Nora et Kat n'auront pas la même importance selon vos décisions.
Les passages au présent peuvent eux aussi être bousculés selon vos choix. La fin de Lost Records : Bloom & Rage dépend entièrement de votre capacité à dialoguer et à comprendre vos amies au cours de la soirée au bar du Blue Spruce.
Comme pour la première partie, l'épisode "Rage" de Lost Records : Bloom & Rage repose largement sur la caméra de Swann, que l'on peut utiliser pour filmer tout et n'importe quoi au cours des diverses séquences de l'intrigue. L'idée est toujours aussi bonne et originale.
Lost Records : Bloom & Rage se permet même d'innover dans certains de ses aspects, avec l'introduction d'une scène d'infiltration. Si celle-ci se présente plutôt basique et simpliste, elle aide à éviter la répétitivité et apporte un petit souffle d'air frais sur le gameplay parfois trop axé sur la discussion.
Une direction artistique toujours aussi charmante
Si l'ambiance globale de Lost Records : Bloom & Rage revêt un ton plus sombre, la direction artistique demeure quant à elle tout aussi charmante et agréable. Les graphismes sont doux, travaillés et détaillés. Les visages sont particulièrement réussis, capables de transmettre des émotions sans cet effet "plastique" que l'on retrouve dans la plupart des jeux actuels.
Les décors de jeu sont en grande majorité très immersifs et remplis de détails. Qu'il s'agisse des chambres, des jardins, des rues ou des parcs, les lieux semblent vivants et cachent de nombreux détails très appréciables. L'exploration est de fait amusante, même s'il est clair qu'elle reste accessoire et ne sert pas forcément l'intrigue.
La direction artistique de Lost Records : Bloom & Rage est en définitive très belle et se traduit par de nombreuses images spectaculaires. Les jeux de lumière, de flou, de brume et de reflet s'avèrent particulièrement travaillés. Nous regrettons toutefois les temps de chargement des textures, qui s'appliquent tardivement à chaque changement de plan. Ces "bugs" mettent à mal l'immersion du joueur et n'ont pas manqué de nous surprendre tout au long de notre aventure.

La bande-son est elle aussi source de malentendus au sein de l'épisode 2 de Lost Records : Bloom & Rage. Irréprochable lors des séquences calmes et apaisantes, elle présente quelques failles dans les scènes d'action et de tension. Les transitions entre les diverses musiques sont parfois brutales, si ce n'est inexistantes, provoquant une fois de plus un frein à l'immersion du joueur.
Une durée de vie plutôt courte et une rejouabilité limitée
L'épisode "Rage" de Lost Records : Bloom & Rage s'est montré bien plus court que le premier volet. Alors que la partie "Bloom" nous a occupé près de six heures, "Rage" nous a demandé que trois heures de jeu, soit un temps deux fois plus court. La durée de vie du jeu de Don't Nod se limite ainsi à neuf heures, ce qui entre en contradiction avec les douze heures promises par l'entreprise montréalaise. Nous nous sommes pourtant évertués à fouiller les moindres recoins et à filmer tous les éléments des différents environnements.
Outre ce temps de jeu relativement court, nous avons sans conteste préféré cette deuxième partie, plus intense et forte en émotions. Rien ne sert de s'étirer dans la longueur si le scénario est creux ou sans intérêt.
Les fins de Lost Records : Bloom & Rage étant variées selon vos choix, il vous est possible de recommencer votre aventure pour découvrir les scénarios que vous avez manqué et récupérer les succès que vous n'avez pas débloqué.
Conclusion
Ce deuxième volet de Lost Records : Bloom & Rage apprend de ses erreurs et règle les défauts qui caractérisaient le premier épisode. Avec un ton plus sombre et dramatique, l'histoire se montre plus immersive et dynamique. Les personnages se complexifient et se heurtent à des choix difficiles qui renforcent l'empathie du joueur.
Tandis que "Bloom" se présente comme une longue introduction, "Rage" se définit plutôt comme une grande apothéose. Les conversations, profondes, sont accompagnées de scènes d'action et de séquences angoissantes. Les phénomènes paranormaux, auparavant discrets voire quasi-invisibles, deviennent majeurs dans l'intrigue de cette seconde partie. Les nombreuses interrogations trouvent leurs réponses et les heures de jeu passent plus rapidement que jamais.
Lost Records : Bloom & Rage exploite pleinement son système de choix narratifs et confronte le joueur à certains dilemmes cornéliens. Les décisions prises impactent en profondeur l'intrigue et donne l'impression d'être le véritable maître du jeu de cette aventure de 1995.
La fin de Lost Records : Bloom & Rage, chargée de mélancolie et de nostalgie, continue de hanter notre esprit. La seconde partie du jeu de Don't Nod parvient à mêler toute sorte d'émotions grâce à un scénario intrigant et des personnages attachants. Nous avons hâte de voir ce que le studio montréalais réserve pour son nouvel univers prometteur.