Procès Antitrust de Google : la fin de Chrome est-elle en approche ?
Rien ne va plus pour Google. Accusé l'été dernier d'avoir eu recours à des pratiques illégales pour asseoir son hégémonie dans la recherche en ligne, le géant de la tech entame ce 21 avril la deuxième partie de son procès antitrust. L'audience, prévue pour durer plusieurs semaines, définira quelles sanctions seront appliquées au géant de la tech.
Le ministère de la Justice américain a d'ores et déjà demandé au juge fédéral Amit Mehta d'ordonner à Google la vente de son moteur de recherche Chrome, lequel représente près de 90% du marché mondial de la recherche en ligne. "Aujourd'hui s'ouvre le dernier chapitre de ce procès historique," a prononcé Gail Slater, responsable du département antitrust du ministère américain de la Justice. "C'est l'avenir de l'Internet qui est en jeu".
En plus de se séparer de Chrome, les autorités antitrust requièrent la fin des accords entre Google et les fabricants de smartphones comme Samsung et Apple. Ce "procès historique" annonce-t-il la fin définitive de Chrome ?
Une affaire qui remonte à 2020
Le procès ouvert ce 21 avril 2025 apparaît comme le point culminant de cinq ans de procédures judiciaires. C'est en 2020 que le ministère de la Justice américain accuse Google d'avoir outrepassé les règles de la concurrence, en signant des accords avec les fabricants de smartphones (notamment Apple et Samsung). En échange d'une certaine somme d'argent, ces derniers ont accepté de proposer Google comme moteur de recherche par défaut, empêchant ainsi les concurrents d'émerger dans le paysage numérique.
Le procès ouvert ce lundi 21 avril recevra à la barre plusieurs témoins, dont Sundar Pichai, directeur général de Google. Interviendront également les représentants de certaines entreprises d'intelligence artificielle, comme OpenAI ou encore Perplexity. Le ministère de la Justice veut empêcher la firme américaine de créer un nouveau monopole dans le monde de l'IA, avec son outil Gemini. De plus en plus, Google intègre l'IA générative pour répondre aux interrogations des internautes.
Une liste de sanctions jugée "radicale"
Afin de contrer les volontés hégémoniques et anticoncurrentielles de Google, le procès ouvert ce 21 avril pourrait bien avoir recours à des sentences historiques dans le monde du numérique. Parmi toutes les sanctions mises sur la table trône le potentiel démantèlement de Chrome. Le ministère de la Justice américain n'a pas manqué de demander à Amit Mehta, juge fédéral de Washington, d'ordonner à Google la vente de son moteur de recherche.
En plus de cette vente, le ministère de la Justice a demandé la résiliation des accords entre Google et les constructeurs de smartphones comme Samsung et Apple. Chrome ne serait donc plus pré-installé sur les appareils : une décision jugée radicale par la firme américaine, qui a soumis une alternative aux autorités antitrust. Celle-ci consiste à proposer aux fabricants de smartphones et tablettes la possibilité de pré-installer des moteurs de recherche concurrents à Google, comme Yahoo ou Bing.
Enfin, le ministère de la Justice réclame l'obligation pour Google de partager certaines données stratégiques à ses concurrents, comme les requêtes ou encore les clics. L'avocat de la défense, John Schmidtlein, a appelé le tribunal à davantage de souplesse dans ses sanctions. D'après ses propos, de telles condamnations ne stimuleraient pas la concurrence mais chercheraient à récompenser, injustemment, les concurrents moins performants que Google.
Google prévoit d'ores et déjà de faire appel, affirmant avoir "conquis sa place sur le marché de manière honnête et équitable". Si démantèlement de Chrome il y a, celui-ci ne sera sûrement pas opéré avant plusieurs années.