Procès de Gérard Depardieu : l'acteur devra attendre pour connaître le verdict, combien de temps ?
- La décision a été "mise en délibéré" par le président. Il faudra attendre le 13 mai pour en connaître les conséquences.
- Le procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles s'est achevé ce jeudi 27 mars 2025. En début d'après-midi, le procureur a requis 18 mois de prison avec sursis probatoire de 3 ans et le paiement d'une peine de 20 000 euros d'amende.
- Gérard Depardieu a démenti toutes les accusations contre lui et assure qu'il n'est "ni un toucheur ni un violeur". Deux femmes, l'une troisième assistante réalisatrice (Sarah), l'autre décoratrice ensemblière (Amélie), accusent l'acteur de les avoir agressées sexuellement lors du tournage du film Les Volets verts de Jean Becker, en 2021. La première raconte que le septuagénaire lui aurait "plusieurs fois touché les fesses et la poitrine". La seconde accuse Gérard Depardieu de lui avoir tenu des propos "graveleux" avant de lui avoir "pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu'à ses seins. Il assure avoir "attrapé les hanches" de l'une des plaignantes pour se stabiliser lors d'une dispute, mais pas dans une intention sexuelle. Il nie également les accusations de Sarah, mais confirme pouvoir dire des "grossièretés", déplorant appartenir à "l'ancien monde" et que "son temps est révolu".
- Plusieurs soutiens à l'acteur ont fait le déplacement depuis l'ouverture du procès. Parmi eux, des proches comme sa fille Roxane Depardieu, sa compagne Magda Vavrusova ou son ex-compagne Karine Silla et son mari, l'acteur Vincent Pérez (Cyrano de Bergerac). Fanny Ardant a également témoigné à la barre, se disant "amie" de Gérard Depardieu et assurant ne l'avoir jamais vu faire quelque chose qu'elle aurait pu qualifier de "choquant". Du côté des plaignantes, Charlotte Arnould et Anouk Grinberg ont fait le déplacement.
- Tensions lors du procès. Depuis l'ouverture des débats le 24 mars, l'ambiance est électrique entre les deux camps. Mercredi, le ton est monté à plusieurs reprises entre les avocats des différentes parties. L'une des plaignantes a fini par quitter la salle en emportant ses affaires. Mardi, déjà, Me Jérémie Assous, avocat de l'acteur, s'était emporté contre la partie civile lors de l'interrogatoire de son client : "Arrêtez de le cuisiner pendant une heure ! C'est tellement abject ! Ça n'a pas de sens, c'est stupide", rapporte l'AFP. Toujours selon l'agence, il s'était également moqué de la voix de Me Carine Durrieu-Diebolt : "C'est insupportable de [l']entendre." Les avocates des parties civiles ne manquent pas non plus de protester. Ces échanges ont entraîné un rappel à l'ordre du président. Lundi, l'actrice Anouk Grinberg a, elle, été expulsée de l'audience après avoir eu une vive réaction aux propos de Me Assous.
22:31 - En quoi consiste l’obligation de soins psychologiques requis par le procureur ?
Si la condamnation de Gérald Depardieu suit les réquisitions du procureur, il sera obligé de recevoir des soins psychologiques. Ces derniers sont institués par la loi Guigou du 17 juin 1998 et sont essentiels pour limiter le risque de récidives des personnes condamnées pour des abus sexuels. Leur discours est analysé par des experts, qui tentent de déterminer l’origine de cette violence. Comme ça a été le cas dans l’affaire Pélicot, la plupart des agresseurs ont eux-mêmes été victimes de ce type de violences et les reproduisent pour masquer leur propre souffrance. Il est alors question de permettre aux auteurs de sortir du déni des éventuelles agressions passées, et de redonner une place plus humaine à leur(s) victime(s) en faisant preuve d’empathie.
21:28 - Que va-t-il se passer jusqu’au 13 mai ?
Il va falloir attendre plus de 7 semaines pour connaître le délibéré dans cette affaire. En attendant, étant donné que Gérard Depardieu a comparu libre devant la cour, il le restera jusqu’à l’énoncé du jugement. De plus, de la prison avec sursis a été requise par le procureur, donc l’acteur arrivera libre à l’audience, et en repartira libre, peu importe la condamnation. En attendant, les juges vont continuer de délibérer.
20:26 - Qu’est-ce qu’une décision "mise en délibéré" ?
On ne saura pas ce soir si Gérald Depardieu sera bien condamné, à 18 mois de prison avec sursis, comme l’a requis le procureur, pour agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film "les Volets verts" en 2021. En effet, après 3 jours de procès et les plaidoiries des avocats, le président a annoncé que la décision avait été "mise en délibéré", ce qui signifie que les juge vont prendre le temps de réexaminer les arguments, les éventuelles preuves, la loi, et rendre leur verdict plus tard. La date a été donnée : ce sera le 13 mai, à 10 heures.
19:12 - Depardieu s’exprime après la décision de délibéré
Depardieu s’est exprimé après la décision du président face à l’assemblée. Il a continué à se placer en victime, tout en assurant que ce procès lui aura appris… non pas sur les agressions sexuelles, mais sur le travail des avocats pour un éventuel prochain rôle : "Je souhaite dire que j'ai été très impressionné. Je voulais vraiment assister à ce procès. Ça fait trois ans que l'on me traine dans la boue par des calomnies, des mensonges, qui me rongent mon sang, mon désir et ma communication avec des êtres de tous âges", a-t-il expliqué, avant d’ajouter : "Tout ce que vous écoutez, supportez aussi, la bagarre... Des choses que j'ai vues, insensées. Peut-être que je m'en servirai un jour pour un personnage, c'est très riche comme enseignement pour un acteur". "Je vous remercie de tout mon cœur, Monsieur le président et mesdames les asseseuses. J'ai pris une très belle leçon et je remercie Me Assous et les autres avocates qui, elles aussi, m'ont donné des leçons si un jour, je veux interpréter un avocat. Merci", a-t-il conclu.
19:03 - La décision a été mise en délibéré
Le président a fait savoir que "la décision" a été "mise en délibéré au 13 mai 2025 à 10 heures devant cette chambre".
18:59 - Me Assous s’en prend aux soutiens des parties civiles
Lors de sa plaidoirie, l’avocat de Gérard Depardieu s’en est pris aux personnes venues soutenir les parties civiles. Il assure qu’il s’agit de "féministes (…) décérébrés" qui sont venues manifester lundi dernier sur le parvis du tribunal, avec Amélie et Sarah.
Il s’en est également pris à Charlotte Arnould, une autre victime présumée de l’acteur, qui l’accuse de viol et dont l’affaire n’est pas traitée lors de ce procès. Elle est venue en soutien à Sarah et Amélie. Me Assous a dit d’elle : "Arnould la mythomane qui a accusé son propre père de pédophilie !" Il a ensuite repris les éléments de cette affaire, avec notamment des SMS échangés. Une envolée sans rapport avec l’affaire actuellement en cours de jugement et dont Me Durieu Diebolt (avocate d'une des parties civiles) ne comprend pas qu’on laisse son confrère continuer.
18:38 - La plaidoirie de Me Assous continue
Lors de sa longue plaidoirie, l’avocat de Gérard Depardieu s’attelle à décrédibiliser les arguments adverses. Des témoins ont assisté à une des agressions ? Il tente de mimer que ce n’est pas possible. Amélie ne se souvient plus exactement combien de personnes l’ont "extirpé" des "griffes" de Gérard Depardieu ? Il se moque d’elle, arguant qu’elle n’avait pas subi de violences physiques. Les commentaires graveleux de l’acteur ? Il assure que ce n’est qu’un vocabulaire qui ne fait pas de lui un agresseur. Amélie parle à la presse ? Il juge qu’elle "aime plaire". Amélie a parlé avec Gérard Depardieu après l’agression présumée ? Le conseil estime qu’il n’y a pas eu agression puisqu’"une victime ne retourne pas voir son violeur" …
17:40 - Plaidoirie de la défense
Cela va faire deux heures que la défense a débuté sa plaidoirie. "Je veux que le cauchemar, que l'enfer dans lequel Gérard Depardieu est jeté, se termine", a commencé l'avocat. Au cours de sa plaidoirie, Me Assous ne manque pas de tenter de démontrer que ce que les plaignantes ont raconté est "totalement faux" et que ce sont des mensonges. Il dénonce un "dossier fabriqué". Il avait déjà annoncé qu'il comptait plaider la relaxe dans cette affaire.
14:30 - L'avocat de Gérard Depardieu réagit aux réquisitions
L'audience est suspendue jusqu'à 15h30. A la sortie de la salle, au micro de la presse dont BFM TV, l'avocat de Gérard Depardieu, Me Assous, a réagi aux réquisitions, qu'il qualifie comme "du vent, un grand courant d'air, de grandes généralités, aucune précision". Rappelons que le procureur a requis 18 mois de prison avec un sursis probatoire de 3 ans et une peine de 20 000 euros d'amende.
14:20 - 18 mois de prison avec sursis requis contre Depardieu
Le procureur a présenté ses réquisitions au tribunal correctionnel de Paris. Il demande 18 mois d'emprisonnement assorti d'un sursis probatoire de 3 ans et une peine de 20 000 euros d'amende, ceci assorti de soins psychologiques et d'une indemnisation pour les parties civiles.
12:17 - Demande de dommages et intérêts pour Sarah
Au tour ensuite de Me Claude Vincent, avocate de Sarah, de plaider pour sa cliente, "comme une femme, en tant que femme, pour une femme". Elle cite les trois femmes venues la veille et qui ont dénoncé elles aussi des agressions sexuelles. Elle demande 10 000 euros de dommages et intérêts mais aussi 10 000 euros au titre de la victimisation secondaire.
11:26 - Amélie demande 22 000 euros de dommages et intérêts
L'avocate d'Amélie, Me Durrieu Diebolt, a plaidé pour sa cliente. Elle assure que la décoratrice ensemblière n'a "rien à gagner, aucune gloire à tirer" du fait d'avoir porté plainte contre un "géant du cinéma". "Si certains (présents sur le tournage) n'ont rien vu, ce n'est pas que ça n'a pas eu lieu, c'est qu'ils ne regardaient pas à ce moment-là Monsieur Depardieu". Pour sa cliente, Me Durrieu Diebolt demande 22 000 euros "pour le préjudice moral et professionnel", ainsi que 15 000 euros compte tenu de la durée du procès et du travail nécessité par ce dossier.