La résidence : notre avis sur la nouvelle comédie policière à 100 à l'heure de Netflix
Shonda Rhimes est surnommée la "reine de la tv", à raison. Créatrice de Grey's Anatomy et Scandal, productrice de How to Get Away with Murder, elle fonde ensuite sa société Shondaland à l'origine d'immenses succès de Netflix, comme La Chronique des Bridgerton ou Inventing Anna. C'est dire que la nouvelle série de sa société pour la plateforme de streaming est attendue.
La résidence est sortie sur Netflix ce jeudi 20 mars 2025. Il s'agit cette fois d'une comédie policière en pleine Maison-Blanche. Lors d'un dîner d'Etat, organisé par le président américain, l'huissier en chef de la demeure est retrouvé mort. Pour percer le mystère de ce décès, la police fait appel à Cordelia Cupp, une enquêtrice aux méthodes singulières connue pour avoir déjà résolu un crime impossible.
Au casting, les abonnés de Netflix reconnaîtront plusieurs visages connus : Uzo Aduba (Orange is the New Black) incarne l'enquêtrice aux côtés de Randall Park (Always be my maybe). Au sein de la Maison-Blanche, Giancarlo Esposito (Breaking Bad) ou Susan Kelechi Watson (This Is Us) mènent la danse face à des guests de luxe, comme Kylie Minogue ou Julian McMahon (Charmed, Nip/Tuck). La série est composée de huit épisodes, d'une cinquantaine de minutes chacun.
Notre critique de La résidence
La série de Paul Williams Davies, qui adapte le livre de Kate Andersen Bower, assume son affiliation avec À couteaux tirés, Only murders in the building ou The Afterparty. On retrouve les codes des whodunit : une enquêtrice aux méthodes peu conventionnelles et au caractère déroutant (elle est obsédée par les oiseaux), des personnages caricaturaux incarnés par des stars, des énigmes imbriquées les unes dans les autres, une critique sociétale... Les fans du genre retrouveront tous les codes, multipliés par mille.
La résidence est un Cluedo géant et titanesque : 132 pièces, 157 suspects et deux temporalités. Les abonnés de Netflix suivent ainsi l'enquête le jour de la découverte du cadavre, et celle menée par des sénateurs sur la manière dont les investigations ont été faites, quelques mois plus tard. C'est son intérêt sur le papier, mais aussi son gros défaut au visionnage : son ampleur. Ça crie, ça s'interrompt, ça se contredit toutes les secondes à coup de réaction shot et de flashbacks intempestifs. Avec cette galerie de personnages hauts en couleur, ses allers-retours constants entre passé et présent, une enquête qui fait parfois du sur place et un montage épileptique pour maintenir le rythme et l'attention du public, il est facile de se perdre face à la masse d'informations. Difficile de rester concentré sur l'enquête par moment.
La résidence aurait gagné à être plus simple et resserrée, tant dans son fond que dans sa forme. C'est d'ailleurs dans les moments où la série ralentit le rythme (au début de l'épisode 4, lorsque Cordelia Cupp revient sur sa première enquête par exemple) qu'elle gagne en souffle et en intensité. Il serait toutefois faux de dire que la série n'a aucun intérêt. La résidence reste un divertissement efficace qu'on prend plaisir à regarder. Son atout principal reste l'humour, avec un comique de répétition qui fonctionne à merveille. Ce qui est certain, c'est qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer !