Avec "Second Tour", Albert Dupontel "partage notre désarroi commun" selon Cécile de France (Interview)
Après les succès d'Au revoir là-haut et Adieu les cons, Albert Dupontel est de retour ce mercredi 25 octobre derrière (et devant) la caméra pour son huitième long-métrage, Second tour. Dans cette comédie noire, les spectateurs suivent l'enquête journalistique de Mlle Pove (Cécile de France) et Gus (Nicolas Marié), déterminés à découvrir le secret que cache le candidat favori de l'élection présidentielle, incarné par Dupontel lui-même.
En interview auprès de L'internaute, Cécile de France s'est dit "chanceuse" du personnage qu'on a pu lui offrir, celui d'une journaliste déterminée qui est "une vraie héroïne de BD qui fait preuve de beaucoup de sang-froid, de courage, qui est mue par sa colère, son indignation, qui a un grand sens de son métier et qui a décidé de se libérer des questions imposées par sa chaîne".
"Il y a un énorme mur qui approche"
Car au cours de cette fable loufoque et pleine de rebondissements, le réalisateur en profite pour alerter sur les dérives de notre société, notamment du milieu politique et médiatique aveugle face à l'urgence environnementale. Le réalisateur "partage notre désarroi commun" face à la situation du monde en critiquant sérieusement le monde médiatique, selon les mots de Cécile de France.
L'acteur Nicolas Marié, qui incarne ici le caméraman Gus, estime de son côté que Second tour "n'est pas militant" et "ne fait pas la morale" mais il "alerte" et "parle d'un sujet grave qui nous concerne tous". "Il y a un énorme mur qui approche et personne ne bouge. Il faut faire quelque chose. Tout est figé, rien ne bouge. Si jamais vous ne bougez pas, le mur approche, approche, et le temps se réduit de plus en plus".
"Albert Dupontel dit les choses sans filtre" pour Nicolas Marié
Albert Dupontel œuvrait déjà à souligner l'absurdité de certains aspects de notre société dans ses précédents films. Nicolas Marié a joué à ses côtés dans plusieurs de ses films, et a obtenu le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2023 pour Adieu les cons. Le comédien estime cependant que le réalisateur "se dévoile davantage" dans Second Tour. "Il dit des choses sans filtre, toujours avec le prétexte de la fable qui donne un côté à la fois poétique et mystérieux. Peut-être qu'il y a plus de maturité dans ce film-là qu'il y a dans les autres."
Sans vous en dire plus, si Albert Dupontel critique vertement le système médiatique et politique de notre société française, le film est porteur d'espoir, notamment sur la fin du film. "On se reconnaît dans ce film dans notre dysfonctionnement collectif. Mais on se reconnaît aussi, je trouve, dans notre capacité d'être humain : ce besoin d'accéder à notre plein potentiel, à réfléchir sur la raison d'être de l'humanité, à s'améliorer, à grandir", commente Cécile de France. "Quoi qu'il arrive, il faut être optimiste", conclut de son côté Nicolas Marié.