Ils ont trouvé comment ne pas payer le stationnement de leur véhicule sans risquer une amende
Le nombre de FPS, comprenez forfait de post-stationnement, a explosé en France l'année dernière. Plus de 16,3 millions d'amendes ont été dressées, par la police municipale ou via les voitures à PV, soit une augmentation de 20 % en un an, pour une recette globale de 430 millions d'euros. La hausse des tarifs de stationnement, notamment dans les grandes villes, n'a évidemment pas été bien accueillie par les automobilistes. A Paris par exemple, garer sa voiture pendant une heure coûte pas moins de 6 euros dans un arrondissement sur deux, et le double si vous avez le malheur de posséder un SUV. De quoi alourdir un petit peu plus les dépenses affectées à la voiture qui représentent déjà une part importante dans le budget des ménages.
De plus en plus cher, difficile à contourner du fait du nombre grandissant des "sulfateuses à PV" dans les agglomérations - ces voitures munies de caméras pour scanner les plaques d'immatriculation - le stationnement est un sujet qui hérisse le poil de nombreux automobilistes, notamment ceux qui doivent utiliser leur auto quotidiennement. C'est d'autant plus le cas dans certaines villes du pays où la règle n'est étrangement pas la même pour tout le monde.

Près de nos frontières, certains conducteurs ont trouvé la parade pour se garer sans payer, et surtout sans risquer une sanction. Dans un reportage de France Info, effectué dans la commune d'Audun-le-Tiche, frontalière avec le Luxembourg, on apprend que sur les 1 400 contraventions distribuées l'an dernier, plus de la moitié n'ont jamais été réglées. Une sacrée perte à gagner pour la municipalité, laquelle déplore que la plupart des travailleurs venus du pays voisin s'affranchissent de régler leurs frais de stationnement, pourtant payant et limité à deux heures maximum pour les non résidents.
Pourquoi ces habitants du Grand Duché qui travaillent en France ont-ils un tel sentiment d'impunité ? "Les conventions qui existent actuellement ne prévoient pas le passage de ces amendes de stationnement d'un État à un autre", regrette Claude Mathelin, le chef de service de la police municipale d'Audun-le-Tiche. Les voitures immatriculées au Luxembourg inondent ainsi les rues de cette petite ville de 7 500 habitants. Une pratique qui suscite de la colère parmi les riverains car elle crée un sentiment d'injustice. Alors que les habitants français reçoivent des contraventions qu'ils doivent régler, les Luxembourgeois ne sont jamais sanctionnés.
"Ils ne voient pas l'utilité de payer une vignette de stationnement à 90 euros dans la mesure où, de toute façon, ils ne recevront pas l'amende", renchérit Claude Mathelin. "Nous, on paye des PV et eux ne les règlent pas. Ce n'est pas juste", entend-on dans les rues. Face à ce vide légal, les élus réclament une révision des accords bilatéraux pour inclure les infractions de stationnement.
En attendant, la ville recourt à des mesures dissuasives : installation de sabots pour immobiliser les voitures ou mise en fourrière quand elles restent trop longtemps stationnées. De quoi rétablir, peut-être, une certaine équité entre les conducteurs qui stationnent leur véhicule dans la petite commune de Moselle.