Personne n'en veut : ces voitures sont devenues presque invendables en occasion. Les propriétaires obligés de les brader
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Personne n'en veut : ces voitures sont devenues presque invendables en occasion. Les propriétaires obligés de les brader

La réputation de ces moteurs commence à se faire savoir. Résultat, les propriétaires de ces véhicules ont du mal à les revendre... ou doivent accepter de rogner sérieusement sur le prix.

Ils ont longtemps été les best-sellers du marché automobile français. Mais aujourd'hui, les propriétaires de Peugeot 208, 308 ou 2008, Citroën C3 et C4, DS3, ou encore Opel Corsa et Astra des années 2014 à 2020 équipées du moteur 1.2 PureTech déchantent. La réputation de manque de fiabilité de ce bloc essence trois cylindres, décliné en 110 et 130 ch, commence à sévèrement plomber leur valeur de revente en occasion.

En cause : les défauts de conception de ce moteur 3 cylindres turbo décliné en 110 et 130 ch, notamment sa courroie de distribution qui s'use prématurément au contact de l'huile moteur, pouvant conduire à une casse moteur. Malgré les rappels de Stellantis, l'extension de garantie promise, le nouveau plan d'entretien adopté en concessions ou encore la plateforme en ligne d'indemnisation mise en place, la confiance peine à revenir.

Echaudés, la plupart des professionnels de la revente refusent désormais de reprendre ces modèles, sauf à les brader. "Nous ne reprenons aucun PureTech, sauf s'il est encore garanti", confirme Yoni Dayan de Simplicicar, interrogé par le magazine Challenges dans le cadre d'une vaste enquête. "Sinon le risque est trop élevé, l'assurance serait trop chère". Une position adoptée par d'autres revendeurs selon le magazine. "Beaucoup d'indépendants refusent de reprendre les PureTech, ou alors à un tarif extrêmement bas qui leur permet de provisionner un remplacement moteur", confirme ainsi Michaël Ledoux, PDG de Transakauto qui propose toujours ces modèles, mais avec une décote moyenne de 25%.

Un constat confirmé par les études : les PureTech décrochent face à la concurrence sur les petites annonces en ligne. Selon Caradisiac qui avait effectué des relevés en décembre 2024, une Peugeot 208 de 2015 en 82 chevaux accuse 61% de décote par rapport à son prix en neuf de l'époque contre 48% pour une Volkswagen Polo similaire. Une 208 de 2018 en version 110 chevaux perd 57% en moyenne de décote contre 34% pour la Polo. Les Citroën C3 chutent de 65% sur un modèle 2015 ! Même récente et non estampillée PureTech, une Opel Corsa de 2020 perd 31% contre 20% pour une Polo.

Si les acheteurs d'occasion prêts à prendre un risque peuvent réaliser de bonnes affaires sur ces modèles bradés, leurs propriétaires actuels sont contraints à de douloureux rabais s'ils veulent s'en séparer. La décote peut atteindre 65% chez Peugeot ou Citroën. Dans le réseau Spoticar, filiale du groupe Stellantis, les modèles d'occasion PureTech "profitent" d'une extension de garantie jusqu'à 175 000 kilomètres.

La chute des valeurs d'occasions oblige le groupe Stellantis à réagir pour ne pas voir l'attrait pour ses modèles neufs s'éroder également. Récemment, la garantie a été portée à 8 ans ou 160 000 km et des primes à la reprise ciblées sont instaurées comme les 700€ offerts par Peugeot pour l'achat d'un modèle neuf à la place. Quant au nom "PureTech" devenu un boulet, il a disparu ces derniers mois sur les brochures des modèles neufs. Seules la puissance du moteur et son hybridation potentielle sont désormais indiquées.