C'est officiel : tous les retraités seront privés d'augmentation en 2026, les complémentaires sont gelées
Après le gel des pensions de retraite annoncé dans le budget 2026, une autre mauvaise nouvelle est arrivée pour les finances des retraites.
Double peine en vue pour les retraités. L'annonce du projet de budget 2026 présenté par Sébastien Lecornu avait eu une première conséquence très palpable pour les retraités français : en gelant le barème, le gouvernement a décidé de ne pas indexer mécaniquement sur l'inflation les pensions de retraite. Si ce budget 2026 est bien voté par le Parlement ces prochaines semaines, la pension de retraite de base restera donc identique ces prochains mois, là où elle avait connu différentes augmentations successives ces dernières années au fil de l'inflation galopante.
Si les fonctionnaires devraient aussi connaître une année blanche, de nombreux retraités escomptaient un tout autre coup de pouce, celui de la retraite complémentaire via la fédération Agirc-Arcco qui regroupe les retraités du secteur privé. Patatras ! La réunion tenue comme prévu vendredi 17 octobre, lors du conseil d'administration, a accouché d'une souris. Les syndicats et représentants du patronat n'ont pas trouvé d'accord sur le montant de la revalorisation. Alors que les syndicats espéraient une hausse de 0,6% (inférieure à l'inflation estimée par l'Insee à 1%) avant le gel annoncé dans le budget 2026, ils ont finalement demandé 1%, révèle Le Parisien.
Les syndicats comptaient ainsi s'appuyer sur le contexte de gel des pensions prévues par le projet de loi de Finances de la Sécurité sociale pour obtenir un coup de pouce plus important. Une sorte de compensation... Le patronat n'a pas bougé des 0,2% proposés dans la matinée. Lors du dernier tour de table dans l'après-midi, les syndicats ont finalement proposé 0,8%, essuyant un nouveau refus des représentants patronaux. Cette absence de compromis et d'accord final a une conséquence très concrète : 0% d'augmentation actée à la fin de la journée. Les pensions complémentaires de l'Agirc-Arcco ne bougeront donc pas d'un iota en 2026, comme fin 2025. La revalorisation éventuelle devait en effet être mise en place sur les pensions versées dès le 3 novembre 2025 et ne peut pas être décalée. Il n y aura pas d'autres négociations.
Pour Michel Picon président de l'U2P, l'organisation patronale qui regroupe les petites entreprises, la position était claire : "Notre caisse risque de fondre assez rapidement avec la suspension de la réforme Borne. Il n'est pas question de cramer la caisse", juge-t-il dans des propos rapportés par Le Parisien. "On ne peut pas revenir sur cette réforme et continuer de revaloriser les retraites. Ce n'est pas raisonnable. Il faut bien que quelqu'un, dans l'avion, prenne ses responsabilités. Si le gouvernement n'y arrive pas, les partenaires sociaux y parviendront", selon lui, rappelant avoir proposé 0,2% initialement. Au final, après une journée de négociations ponctuée par un échec patent, les retraités du secteur privé devront donc se passer de toute augmentation en 2026 : sur leur retraite générale (si le budget tel qu'il a été présenté est voté), comme sur la complémentaire Agirc-Arcco. De quoi grincer des dents...