Cette aide pourrait disparaître dans quelques mois, elle profite pourtant à tous les Français

Cette aide pourrait disparaître dans quelques mois, elle profite pourtant à tous les Français Dans le cadre des économies à réaliser sur les finances de l'Etat, une aide pourrait bientôt disparaître.

C'est une petite phrase passée inaperçue mais lourde de sens. Alors que les grandes lignes d'un vaste plan d'économies, devant permettre à l'Etat de dépenser 40 milliards d'euros de moins en 2026, ont été présentées, l'une d'entre elles n'a pas manqué de surprendre. Il faut dire qu'elle était plutôt inattendue de la part du Premier ministre.

Au cours des échanges avec la presse le 15 avril, François Bayrou a lancé : "Je ne veux faire de peine à personne, mais annoncer qu'on va donner une prime pour aller porter ses chaussures chez le cordonnier, il y a de nombreux citoyens qui pensent que ce n'était peut-être pas l'urgence absolue."

Une petite phrase en référence au "bonus réparation", dispositif qui permet à tout Français, qu'importe les revenus, de se rendre chez un réparateur agréé et de bénéficier d'une réduction pour donner une seconde vie à tout un tas d'objets. Parmi lesquels, les vêtements et chaussures. Cette aide a été créée en fin d'année 2022 pour pousser à la réparation d'objets, puis a été élargie aux réparateurs textiles et cordonniers en novembre 2023.

Selon le dernier rapport de l'association de consommateurs CLCV, cette aide (toutes réparations confondues) a été utilisée environ 500 000 fois depuis sa création, permettant de réduire, en moyenne, la facture de 28 euros. Pour l'Etat, cela a représenté un coût d'environ 20 millions d'euros en 2024, selon des estimations établies à partir des dépenses engagées sur les premiers mois de l'année dernière.

20 millions d'euros, cela ne correspond qu'à peine 0,005% des 40 milliards d'euros d'économies que cherche François Bayrou pour 2026. Le poids des seules réparations textiles et de cordonneries est encore moindre. Il n'empêche. L'adage dit qu'il n'y a pas de petites économies et le ton sur lequel le Premier ministre a évoqué le dispositif laisse entendre qu'il pourrait vivre ses derniers jours. "Tout le monde a le sentiment qu'on a annoncé beaucoup de dépenses sans tenir compte de la situation du pays", a-t-il cinglé. Signant l'arrêt de mort de l'aide ? Le couperet devrait tomber au cours de l'été, la date limite des premières propositions étant fixée au 14 juillet prochain.