La prime d'activité va baisser le 5 mai, ceux qui la touchent n'ont pas été prévenus
Tous les mois, 4,5 millions de Français la touchent. La prime d'activité est devenue un véritablement complément financier pour les salariés et fonctionnaires les plus modestes. Celles et ceux dont le salaire n'est pas très élevé peuvent percevoir ce supplément d'une grosse centaine d'euros, principalement versé par la Caisse des allocations familiales. Pour cela, il faut déclarer, tous les mois, ses revenus à l'administration.
Mais à partir du mois de mois de mai, le virement effectué par la Caf pourrait réserver une surprise. En effet, la somme perçue risque d'être différente par rapport à celle d'avril pour une partie des allocataires. En cause : le très discret changement d'un paramètre de calcul, passé inaperçu, au début du mois.
Le calcul de la prime d'activité est le résultat d'une complexe formule. Si l'administration diffuse l'équation qui lui permet d'obtenir les résultats, elle n'est pas transparente sur tous les paramètres pris en compte, ce qui rend les simulations quasi-impossibles, sauf à utiliser le simulateur officiel.
Jusqu'ici, pour calculer les revenus d'un allocataire, elle ne prenait en compte que 61% de ses revenus afin de tenir compte de ses charges. Désormais, la règle a changé : seuls 59,85% des revenus sont pris en compte. Pas forcément une bonne nouvelle car va réduire le montant de la prime pour certains allocataires.
Début avril, Mme Martin, célibataire touchant 1500 euros net par mois et n'ayant pas d'APL, a touché 219€ de prime d'activité. Le 5 mai, lors du prochain versement, elle ne touchera plus que 215 euros, en raison du nouveau mode de calcul. S'il n'avait pas changé, elle aurait touché 232 euros (en prenant en compte la modification du calcul lié à l'inflation) !
Sollicitée par Linternaute, la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) -chargée du dossier- explique que ce changement a pour objectif de "limiter l'extension de la prime d'activité au-delà de son 'cœur de cible' initial, à savoir les 50% de foyers français les plus modestes" et qu'il y aura donc des perdants.
"La mesure a ainsi mécaniquement des effets principalement sur les revenus d'activité les plus hauts parmi les bénéficiaires de la prime d'activité", confirme-t-elle. L'administration assure toutefois "une quasi-absence d'effet pour les plus modestes." Ceux qui gagnent le plus parmi les bénéficiaires de la prime d'activité vont donc être pénalisés. Et ce, alors qu'aucune communication sur ce nouveau mode de calcul n'a été faite.
Pour l'Etat, cela va représenter une économie de 400 millions d'euros sur l'année, ajoute la DGCS. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Economie, les bénéficiaires de la prime d'activité touchaient, en moyenne, 190 euros par mois.