Cet immeuble de luxe avec piscine à chaque étage était dans tous les livres scolaires, ce qu'il est devenu va vous surprendre
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Cet immeuble de luxe avec piscine à chaque étage était dans tous les livres scolaires, ce qu'il est devenu va vous surprendre

Beaucoup connaissent cet immeuble en raison de sa présence dans de nombreux manuels scolaires.

L'image peut faire rêver, elle est aussi un symbole de démesure. Imaginez un peu : un immeuble de 13 étages, avec seulement un appartement par niveau, de 355m², comprenant une terrasse sur laquelle une piscine est installée. De bas en haut, tout est symétrique et les terrasses arrondies donnent une impression d'escalier grimpant jusqu'à l'excessif duplex du dernier étage et sa vue… sur la misère. C'est en effet en lisière d'une favela que l'édifice a été érigé, devenant le symbole des inégalités.

Une image de ce bâtiment de Sao Paulo, au Brésil, était en effet présente dans de nombreux livres d'histoire-géographie. Les enseignants s'en servaient pour illustrer les inégalités puisque la vue aérienne montrait les luxueuses habitations à deux pas des constructions de fortune des plus démunis. Mais l'iconique photo prise en 2004 a (très) mal vieilli.

© Tuca Vieira

Aujourd'hui, le Penthouse Condominium -aussi appelé Edificio Penthouse- n'est plus le flambant immeuble pour riches. De récentes photos et vidéos montrent un bâtiment en décrépitude, avec des balcons fissurés, des infiltrations à tout va, des parties communes fortement dégradées et certains appartements comme abandonnés. Un gâchis facilement explicable, qui réside sur deux points.

D'abord, à l'époque de sa construction (1984), l'immeuble ne se trouvait pas aux portes de la favela Paraisopolis. Celle-ci était plus éloignée, avant, progressivement, de s'étaler pour venir jusqu'au pied de ces logements. Dès lors, impossible de cohabiter. "C'était devenu intenable. Les voitures mettaient la musique à fond", a raconté un ancien propriétaire au média brésilien Veja Sao Paulo, tandis que la criminalité croissait dans la favela. L'environnement a donc entraîné une dévaluation des biens. Mais ce n'est pas tout.

Certains propriétaires sont aussi mis en cause. Au cours des années 1990, une partie d'entre eux a cessé de payer les charges de copropriété et, très vite, un trou est apparu dans la caisse de l'immeuble. Les batailles judiciaires ont alors commencé. Jamais résorbée, la situation s'est même aggravée depuis 15 ans et des dettes colossales se sont cumulées.

Aujourd'hui, la dégradation avancée et généralisée, symbolisée par les fameuses piscines désormais vides, ainsi que l'état financier de la copropriété, a fait lourdement chuter la valeur des biens. Par rapport aux prix du quartier, les appartements sont affichés trois fois moins chers… Mais les charges de copropriété sont démesurées : environ 800 euros par mois. Pour (presque) un taudis. Comme de l'autre côté de la rue.