
Ils touchent jusqu'à 530 euros chaque mois : 350 000 Français bientôt "privés" d'une aide de la Caf ?
Un changement dans le versement d'une aide de la Caf pourrait prochainement entrer en vigueur.
Et si la Caf arrêtait de verser de l'argent à des allocataires… pour l'octroyer directement à d'autres bénéficiaires ? C'est le projet envisagé pour l'un des dispositifs phare de la caisse des allocations familiales : le complément de mode libre de garde (CMG), plus connu comme étant l'aide versée pour payer une nounou.
Chaque année, plus de 700 000 Français bénéficient de ce soutien afin de financer la garde de leur enfant de moins de six ans chez une assistante maternelle. Il varie de 100 à 530 euros par mois selon la situation du foyer. C'est ensuite de la poche des ménages qu'est payée la différence. Toutefois, un changement pourrait prochainement entrer en vigueur.
L'idée n'est pas de supprimer cette aide mais de modifier ses modalités de versement. Actuellement, après avoir fait leur déclaration, la moitié des parents perçoit le CMG puis le reverse à l'ass-mat. L'autre moitié ne voit pas transiter l'argent par son compte : celui-ci est directement envoyé à la nounou. Mais seules celles qui sont affiliées à Pajeemploi+ peuvent en bénéficier, soit 51% des professionnelles.
Ce dispositif pourrait bientôt être élargi à l'ensemble des assistantes maternelles. En effet, une partie d'entre elles fait face à des impayés de la part des parents, alors que ceux-ci touchent le CMG. Une absence de revenus les mettant dans une situation particulièrement difficile, à laquelle s'ajoutent les frais pour les démarches judiciaires engagées. Si les adhérents à Pajeemploi+ bénéficient d'une garantie de salaire jusqu'à deux mois d'impayés, les autres se retrouvent sans rien.
Une proposition de loi vise donc à changer les règles : que le CMG soit versé directement à l'assistante maternelle, dans tous les cas, et que l'aide ne passe plus par les parents. "Bien que partiel, ce montant garantirait un revenu de base", ambitionne la quarantaine de députés à l'origine du texte, parmi lesquels l'ex et éphémère ministre de l'Economie, Antoine Armand, mais aussi l'ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux. Le texte devrait arriver à l'Assemblée dans les prochaines semaines.