30 milliards de billets sont imprimés en Europe mais 80% ont été cachés et ne servent jamais
Cela peut surprendre mais plus d'un paiement sur deux est toujours effectué en espèces dans l'Union européenne. Selon la dernière étude de la Banque centrale européenne (BCE), 59% des transactions se font, en moyenne, en cash dans les 27 pays membres. Avec quelques disparités puisque la proportion n'est que de 50% en France, contre 70% en Autriche ou encore 20% au Pays-Bas. L'argent liquide a donc encore de l'avenir. Et les planches à billets vont continuer de défiler dans les 11 imprimeries européennes chargées de créer la véritable monnaie.
Selon les chiffres fournis par la BCE, 29,5 milliards de billets sont en circulation dans l'UE. Des montagnes de 5, 10, 20, 50, 100, 200 et même 500€ qui représentent un total de 1 500 milliards d'euros. En 2022, la France a fabriqué à elle seule 1,05 milliards de billets, ce qui en fait le plus gros producteur de l'Union. Pour autant, tout cet argent ne va pas directement dans les portefeuilles, loin de là. C'est seulement une petite partie qui sert à alimenter le système bancaire au quotidien, quand la majorité des impressions est conservée bien au chaud.
En effet, la Banque centrale européenne indique que seuls 20% de la monnaie crée sert aux transactions. Mais où passe donc le reste de l'argent ? Une partie (entre 30 et 50%) est détenue par des personnes n'étant pas dans la zone Euro et ne pouvant donc utiliser les billets pour faire des achats ; l'autre est… cachée : dans les coffres-forts, sous les matelas, dans les boites à chaussure ou encore enterrés dans les jardins ! Et ce n'est pas une blague ! Là encore, l'institution monétaire européenne estime qu'entre 30 et 50% des billets conçus sont soigneusement conservés comme réserve, tant par les particuliers que par la BCE et les banques centrales de chaque pays, ou encore les banques. "Cette répartition par secteurs n'a pas encore été déterminée", précise la Banque centrale européenne.
L'exercice du suivi des billets produits est périlleux compte-tenu de l'impossibilité de tracer chacun d'entre eux. "Les données collectées se réfèrent uniquement aux flux de billets via les banques centrales et commerciales, de sorte que seule une petite partie du cycle des liquidités est observable", indique l'enquête, convenant qu'"il existe également des zones grises où il est impossible de définir quand un billet est détenu pour des transactions ou comme réserve." Mais les billets ont encore de beaux jours devant eux : leur production ne cesse de croître au fil des ans.