Gerhard Ludwig Müller : opposant numéro un au pape François, qui est ce cardinal allemand qui pourrait lui succéder ?
Le cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller, âgé de 77 ans, figure parmi les favoris pour succéder au pape François, selon les médias italiens. Ce religieux ultra-conservateur avait publié en 2023 un ouvrage dans lequel il fustigeait la gestion du pape François et son style de gouvernance. Il dénonçait l'influence d'une "coterie" entourant le pontife et exprimait ses préoccupations concernant ce qu'il considérait comme une "confusion doctrinale". En 2020 déjà, il s'était opposé au pape, notamment après la polémique déclenchée par son soutien aux unions civiles pour les couples homosexuels. "Le pape n'est pas au-dessus de la parole de Dieu", avait-il affirmé dans une interview au Corriere della Sera.
Gerhard Ludwig Muller, né à la fin de l'année 1947, incarne la tradition de la théologie allemande, formé à Mayence, Munich et Fribourg-en-Brisgau, rappelle Le Pèlerin. Après avoir exercé pendant 24 ans en tant que prêtre et professeur de théologie, il est nommé en 2002 évêque de Ratisbonne par Jean-Paul II. Très lié à celui qui deviendra Benoît XVI, il est un théologien prolifique, intervenant tant dans le domaine de la théologie fondamentale que sur les enjeux œcuméniques.
Il est donc tout à fait logique que sa carrière le mène à Rome. En 2007, il rejoint plusieurs congrégations romaines, avant d'être nommé préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi en 2012, tout en étant élevé à la dignité d'archevêque. Suite à l'élection du pape François, il est créé cardinal en 2014.
Le 1er juillet 2017, le pape François prend la décision de retirer le cardinal Müller de ses fonctions de préfet, une décision que ce dernier a difficilement acceptée. Il garde en lui une amertume tenace envers le pontife argentin, une rancœur qui semble ne pas s'être dissipée. Les raisons précises du remplacement de Müller par le cardinal Luis Ladaria Ferrer, un jésuite proche de François, restent obscures. Cependant, il est probable que la question des positions intégristes ait influencé cette décision.
En 2014, Müller avait accueilli à Rome le supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X pour discuter d'un rapprochement, ce qui, visiblement, n'a pas été bien vu par le pape François. En 2021, ce dernier a révisé une décision de Benoît XVI qui avait facilité la pratique des traditionalistes dans les diocèses. Face à une montée des divisions et dans un souci de poursuivre le projet du concile Vatican II, François a mis fin à l'approche adoptée par son prédécesseur.