Obsèques du pape François : date, déroulé, sécurité... Ce que l'on sait de la cérémonie
Un rite codifié mais un protocole largement simplifié par le pape François lui-même. En effet, les obsèques du jésuite argentin vont casser les codes de la tradition. Le souverain pontife avait prévu de son vivant un rite unique et plus rapide ainsi qu'un enterrement dans un cercueil simple. De plus, les funérailles se tiendront dans la basilique Saint-Pierre mais il sera inhumé dans la basilique Sainte-Marie Majeure de Rome et non au Vatican. Une première depuis plus de trois siècles. Très attaché au culte de la Vierge Marie, le souverain argentin avait l'habitude de se recueillir dans cette basilique qui fait officiellement partie du territoire du Vatican.
"Je demande que ma tombe soit préparée dans la niche située dans la nef latérale entre la chapelle Paolina (chapelle du Salus Populi Romani) et la chapelle Sforza de la basilique papale susmentionnée", avait aussi précisé le souverain pontife dans son testament. L'Argentin avait notamment pour habitude d'y venir après chacun de ses voyages à l'étranger. "C’est ma grande dévotion. Je veux être enterré à Sainte-Marie-Majeure. L’endroit est prêt", déclarait-il auprès de la télévision mexicaine NMás.
Samedi 26 avril 2025, 10 heures
Après une réunion avec des cardinaux, le Vatican a annoncé le mardi 22 avril que les funérailles du pape François auront lieu le samedi 26 avril 2025 à 10 heures (heure de Paris). Par la suite, les 135 cardinaux-électeurs devront ensuite se réunir en Conclave pour désigner le successeur du pape François, ici, la date n'est pas encore connue. Comme le veut la constitution du Vatican, les obsèques doivent se tenir entre le 4e et le 6e jour après le décès. "Le sépulture doit être en terre, simple, sans décoration particulière et avec la seule inscription : Franciscus", a écrit le pape François en juin 2022 dans un court testament publié par le Vatican ce lundi. Mais alors, à quoi les obsèques du pape François vont-elles bien ressembler, notamment avec les quelques changements dont ce dernier avait fait part de son vivant ?
Un rite funéraire précis en trois étapes
Traditionnellement, le rite funéraire pontifical est marqué par trois étapes distinctes. D'abord, les rites dans le Palais apostolique. Ici, le corps du pape est revêtu des habits pontificaux : la mitre, l'aube, la chasuble, le pallium et l'étole. Selon les dernières directrices, le corps sera - pour le pape François - placé directement dans un cercueil en bois, sans l'utilisation du catafalque (estrade habituellement utilisée lors des obsèques d'un pape). Ensuite, débuteront les rites dans la basilique Saint-Pierre. Le cercueil sera installé près de l'autel principal pour la cérémonie d'"À-Dieu".
En revanche, contrairement aux pratiques antérieures, aucun objet symbolique (monnaies, biographie du pape) ne sera placé à l'intérieur du cercueil. Les funérailles seront présidées par le doyen du Collège des cardinaux ou un autre prélat désigné. Enfin : les rites d'inhumation. La pratique des trois cercueils ayant été abandonnée par le souverain pontife décédé ce lundi, un cercueil unique en bois et zinc sera utilisé. Le pape sera enfin enterré dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, à Rome et non inhumé dans la crypte de la basilique Saint-Pierre comme la tradition le veut.
Bazookas, brouillage... un impressionnant dispositif de sécurité
Mardi soir, le dispositif de sécurité autour des funérailles du pape François a été finalisé lors du Comité national pour l'ordre public et la sécurité présidé par le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi. La zone d'exclusion aérienne a été réaffirmée dans toute la ville de Rome, avec une attention particulière aux drones et aux petits avions. Des unités antiterroristes et anti-sabotage sont déjà en action, peut-on lire dans le Corriere Della Sera.
"Il n'y a pas de raison de s'inquiéter de l'affaire en soi, ce qui est sûr, c'est qu'ils ajoutent un engagement supplémentaire auquel nous devrons faire face", souligne le responsable du Viminal. Les deux processions des Anti entre Garbatella, Ostiense et Porta San Paolo, le dépôt d'une gerbe à la Pyramide par la communauté juive au petit matin et les initiatives des mouvements d'extrême droite seront par exemple scrutées de près.
"Les bazookas" sont prêts à neutraliser les drones précise le média italien. "La technologie la plus avancée combinée à des contrôles au sol et à des systèmes informatiques et de brouillage pour perturber les fréquences et les communications téléphoniques à risque garantit que l'adieu final au pontife décédé lundi matin se déroule dans une sécurité maximale", précise-t-on. Tous les jours, plus de 2 000 membres des forces de l'ordre sont présents autour de la basilique Saint-Pierre et ce, jusqu'à la fin du conclave qui devrait commencer le 5 mai prochain et se terminer la même semaine. A partir de samedi 26, soit le jour des obsèques de François, le Vatican observera neuf jours de deuil, ou "novemdiales", avec chaque jour des célébrations solennelles à la basilique Saint-Pierre.
23:52 - Au moins 200 000 fidèles attendus samedi pour les obsèques
Les autorités italiennes attendent pas moins de 200 000 personnes samedi aux obsèques du pape François, décédé lundi. Avec un tel événement - le pape étant le chef spirituel de plus de 1,4 milliards de catholiques -, le pays met en place un plan de sécurité draconien, rapporte Le Dauphiné : portiques, dispositifs anti-drones, etc. Des unités antiterroristes et anti-sabotage sont déjà en action.
23:25 - Quels monarques aux obsèques du pape ?
Depuis l'annonce de la mort du pape François, plusieurs membres de monarchies ont annoncé se rendre aux obsèques du pontife décédé. Le prince William représentera notamment la couronne anglaise. Le roi Felipe VI d'Espagne et la reine Letizia se rendront également à Rome samedi, tout comme le roi des Belges Philippe et la reine Mathilde. On comptera également le roi Carl XVI Gustav de Suède et la reine Silvia, le prince Albert II de Monaco et son épouse Charlène, le prince Haakon de Norvège et la princesse Mette-Marit.
22:52 - Un représentant israélien sera présent aux obsèques du pape samedi
Israël va bien envoyer un représentant du pays aux obsèques du pape François, qui auront lieu samedi. L'incertitude demeurait alors que le pape défunt était très critique de la responsabilité de l'Etat hébreu dans la crise humanitaire à Gaza depuis la guerre. L'ancien ambassadeur israélien en Italie, Dror Eydar, a estimé que le pape était "en grand partie responsable de la hausse de l'antisémitisme dans le monde depuis le 7-Octobre". Israël a finalement confirmé mercredi envoyer son ambassadeur au Vatican, Yaron Sideman, aux funérailles.
21:21 - Macron et de nombreux chefs d'Etat présents aux obsèques, pas Poutine
De nombreux chefs d'Etat et de gouvernement ont annoncé qu'ils seront présents aux obsèques du pape François ce samedi 26 avril. Le président de la République Emmanuel Macron s'y rendra, de même que son homologue américain Donald Trump. Ce dernier a pourtant souvent été critiqué par le Saint-Père, notamment pour sa politique anti-migrants. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera également présent aux obsèques du pape qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens". Le président russe Vladimir Poutine a pour sa part salué "un défenseur de l'humanisme et de la justice", mais a indiqué qu'il ne se rendra pas aux obsèques. Rappelons que Vladimir Poutine est sous le coup d'un mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale qui reconnaît l'instance juridique et devrait arrêter le chef d'Etat s'il posait le pied dans le pays. Le Kremlin a annoncé que le dirigeant russe serait tout de même représenté par sa ministre de la Culture, Olga Lyubimova.
20:06 - 9 jours de deuil suivront les obsèques de François
Le Vatican a annoncé que neuf jours de deuil seront observé à partir des obsèques du pape François, qui auront lieu samedi 26. Des célébrations auront lieu chaque jour de ces "novemdiales" à la basilique Saint-Pierre, jusqu'au dimanche 4 mai.
19:51 - Une tradition vieille de plusieurs siècle déjà mise en œuvre après la mort de François
Lorsqu'un pape est élu, une chevalière lui est remise : l'"anneau du pêcheur" à l'effigie de Saint-Pierre, premier pape selon la tradition catholique. Cette bague est remise à chaque souverain pontife depuis le XIIIe siècle, symbole du pouvoir papal. Elle servait auparavant de tampon pour sceller les documents officiels du Vatican, mais n'avait plus cet usage depuis le XIXe siècle. En 2013, le pape François avait demandé à ce qu'elle soit forgée en argent doré, non en or, par "souci d'humilité".
Symbole du rôle éphémère que détient le pape, la bague est détruite à sa mort. Traditionnellement, la chevalière est détruite publiquement pour marquer la fin du règne papal, et éviter les contrefaçons de signatures - la bague servant de tampon à sceau. Depuis 2013, elle n'est plus totalement brisée. Durant un rituel plus discret, le camerlingue entaille la bague d'une croix profonde, rituel qui a déjà eu lieu dans le cas de la mort du pape François.
19:31 - Qui dirige le Vatican en l'absence d'un pape ?
Après la mort du pape François, de son vrai nom Jorge Bergoglio, il faut nommer son successeur. Mais cette tâche n'aura pas lieu avant plusieurs semaines. En attendant, qui gère les affaires de l'Eglise et du Vatican ? Il s'agit du cardinal Kevin Farrell, nommé camerlingue en 2019. Né en 1947, ce Dublinois a officié au Mexique et aux Etats-Unis, où il a été nommé évêque de Dallas en 2007.
C'est lui qui a la charge des affaires courantes du Vatican jusqu'à l'élection d'un nouveau pontife. C'est également lui qui a annoncé la mort du pape lundi. Il fixe aussi la date du conclave, réunion pour élire le successeur de François. Il ne peut toutefois pas empiéter sur les prérogatives papales : il ne peut pas nommer de nouveaux cardinaux, par exemple.
19:02 - Un enterrement sobre qui rompt avec la tradition
Le pape François a inscrit dans son testament toute la marche à suivre pour son enterrement. Au lieu des trois cercueils habituels (en cyprès, en plomb, en chêne), le pape sera inhumé dans un seul cercueil, fait de bois et de zinc. Abandonné aussi le catafalque (estrade habituellement utilisée lors des obsèques d'un pape) : la dépouille du pape sera déposée directement sur le bois. Aucun objet symbolique ne sera placé auprès du défunt, alors qu'il est d'usage de mettre dans le cercueil des monnaies ainsi qu'une biographie du pape décédé.
16:06 - Une circulation perturbée pour un "moment unique"
"Nous ne pouvons pas espérer une circulation normale alors que nous avons 170 délégations étrangères et des centaines de milliers de personnes pour les funérailles", a déclaré le maire de Rome, Roberto Gualtieri, auprès du Corriere Della Sera au sujet des funérailles du pape François programmées ce samedi. En effet, le système de circulation sera bousculé autour du Vatican, et de nombreux travaux ont déjà été réalisés pour cette année de jubilé comme l'allongement du passage souterrain et la piétonnisation de la Piazza Pia. "Ce sera un moment unique (...) les Romains le savent et je pense qu'il n'y aura pas de protestations concernant les désagréments, car il est juste qu'une personnalité comme le pape François ait des funérailles auxquelles chacun puisse participer", poursuit-il auprès du journal italien, ce mercredi 23 avril.
15:32 - Le président de la Communauté juive de Rome sera présent aux obsèques
Après l'adhésion du rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, le président de la Communauté juive de Rome, Victor Fadlun, sera également présent aux obsèques du pape François samedi matin, dans le respect des règles du Shabbat, d'après les informations du Corriere Della Sera. "Di Segni arrivera à la place Saint-Pierre à pied, en évitant la voiture car pour la religion juive le Shabbat est le septième jour de la semaine consacré au repos, aux prières et à la famille et implique l'abstention de travail et de nombreuses autres activités : pas de cuisine, pas de conduite et, entre autres et pas d'écriture.
14:18 - Jordan Bardella présent aux funérailles du pape François
Le président du Rassemblement national prendra la direction de Rome en fin de semaine pour se recueillir devant la dépouille du pape à la basilique Saint-Pierre, puis assister à ses obsèques, indique son entourage. De son côté, le vice-président du parti Sébastien Chenu a estimé que le pape François avait "cherché à culpabiliser l'Occident sur le fait de ne pas accueillir les migrants" et "fermé les yeux sur l'islamisme".