"Forcer" ou "le laisser partir" : le terrible choix des médecins du pape François dans les derniers mois avant sa mort

"Forcer" ou "le laisser partir" : le terrible choix des médecins du pape François dans les derniers mois avant sa mort Le pape François est mort le jour même du lundi de Pâques, au lendemain d'une ultime bénédiction pascale. Les médecins ont poursuivi les traitements coûte que coûte quand tout semblait perdu.

Affaibli depuis des mois par des problèmes de santé, il aura lutté jusqu'au bout, soutenu par ses médecins et sa foi. Le monde catholique est en deuil depuis l'annonce, ce lundi 21 avril, jour du lundi de Pâques, de la mort du pape François, à l'âge de 88 ans. Une mort qui revêt une dimension symbolique forte chez les croyants, survenant juste après les célébrations de la résurrection du Christ, point culminant de la foi chrétienne.

La santé du souverain pontife était chancelante depuis plusieurs mois. Hospitalisé une première fois en juin 2023 pour une opération du côlon, il avait dû être de nouveau admis en soins intensifs à la mi-février 2025, en raison d'une double pneumonie et d'une insuffisance rénale. Un "tableau clinique complexe" qui aura nécessité plus de 5 semaines d'hospitalisation.

Durant cette période, l'état du pape aura été à plusieurs reprises jugé critique par ses médecins. Le docteur Sergio Alfieri, médecin personnel du Saint-Père, a ainsi confié au Corriere della Sera qu'à plusieurs reprises, la vie de François ne tenait qu'à un fil. Le 18 février, un bulletin médical du Vatican indiquait que "l'infection polymicrobienne, survenue dans un contexte de bronchectasies et de bronchite asthmatique, et qui a nécessité le recours à une antibiothérapie à base de cortisone, rend[ait] le traitement thérapeutique plus complexe".

"Deux fois, la situation a été perdue"

Mais dix jours plus tard, le 28 février, la situation se dégrade. Sergio Alfieri explique que cette nuit-là "fut terrible". Selon ses propos au Corriere della Sera, le pape "savait, comme nous, qu'il ne survivrait peut-être pas à la nuit". "Nous avons vu l'homme qui souffrait", a poursuivi le médecin. Face à ce pronostic sombre, l'équipe médicale s'est retrouvée face à un terrible dilemme, comme l'a encore expliqué le Dr Alfieri : "Nous avons dû choisir entre arrêter, le laisser partir, ou forcer, malgré un risque très élevé d'endommager d'autres organes". Un choix cornélien, tranché par François lui-même qui décidera de poursuivre les traitements coûte que coûte.

Sergio Alfieri indiquera aussi que "deux fois, la situation a été perdue" et que le pape a survécu "comme un miracle". "Pour la première fois, j'ai vu des larmes dans les yeux de certaines personnes autour de lui, s'est aussi souvenu le médecin. "Bien sûr, c'était un patient très coopératif. Il a suivi toutes les thérapies sans jamais se plaindre", a-t-il ajouté, estimant enfin que le "miracle" aura été possible aussi par la prière. "Il existe une publication scientifique selon laquelle les prières donnent de la force aux malades, dans ce cas le monde entier s'est mis à prier", a-t-il aussi déclaré.

Une obstination qui portera ses fruits, puisque l'état du pape finira par se stabiliser, lui permettant de regagner ses appartements du Vatican le 23 mars et de faire encore quelques apparitions, dont cette ultime bénédiction "Urbi et Orbi" pour Pâques. Malgré l'allègement de son agenda, le corps de l'octogénaire, usé par les épreuves, finira par céder. C'est un AVC dû à un problème cardiaque qui aurait causé sa mort.