Grève SNCF : le trafic à l'arrêt pour le pont du 8 mai ? La menace grandit
La menace d'une grève dans les transports pendant les ponts de mai s'intensifie. La CGT-Cheminots, syndicat majoritaire du secteur, a lancé un appel à la grève à partir du 5 mai pour les contrôleurs et conducteurs. Des sections franciliennes de la CGT ont déjà évoqué une "semaine noire" pour le trafic ferroviaire, jugeant possible une prolongation du mouvement de grève jusqu'au point du 8 mai et les jours suivants.
La menace place déjà sur le pont du 8 mai puisque le syndicat Sud-Rail a appelé, avant la CGT, à une grève des contrôleurs durant trois jours, le 9, le 10 et le 11 mai, et à une grève des conducteurs le 7 mai, veille du jour férié et donc possible date de nombreux départs en week-end. Cet appel à la grève a été soutenu par le Collectif national l'ASCT, un groupe informel de contrôleurs qui a été à l'initiative des grèves très suivies de décembre 2022 et de février 2024, qui a avancé "appuyer les dates de mobilisations" proposées par Sud-Rail. Les mobilisations pourraient donc durer toute la semaine du pont du 8 mai.
La CGT-Cheminots appelle à une augmentation et à une refonte de la prime de "traction" pour les conducteurs et de la prime de travail pour les contrôleurs, des "éléments de rémunération importants". Le syndicat critique également l’utilisation de nouveaux outils pour les contrôleurs qui "participe à la dégradation des relations entre opérateurs et chefs de bord" avec des changements de planning de dernière minute, lesquels ont été très limités selon la direction de la SNCF. Sud-Rail dénonce, de son côté, de trop nombreux changements de planning en dernière minute, qui génère selon lui une organisation mal gérée. Le syndicat réclame une réévaluation des salaires, avec au moins un passage d'échelon tous les trois ans contre quatre aujourd'hui, ainsi qu'une augmentation de 100 euros par mois de la prime de travail. Il souhaite aussi que la prime de "traction" soit maintenue en cas d'arrêt maladie.
Le trafic perturbé toute la semaine du 5 mai ?
La circulation des trains pourrait être perturbée pendant plusieurs jours, si des négociations avec la direction ne permettent pas de lever les préavis de grève. Les perturbations dépendront surtout de l'ampleur de la mobilisation, mais le risque est accentué avec l'appel de la CGT-Cheminots.
La SNCF se dit, pour sa part, "très confiante" sur sa capacité à éviter que les voyageurs se retrouvent impactés. "On a fait des avancées très concrètes sur les congés, les repos, la commande", a déclaré samedi 5 avril le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, sur France Inter. "Je suis très confiant, ça va permettre à tous les Français de voyager en sérénité dans les prochaines semaines", a-t-il assuré. L'arrivée de la concurrence ajoute au fait que la SNCF ne peut pas "se permettre une grève". En recours, elle pourrait notamment faire appel à des agents internes formés pour remplacer les contrôleurs manquants et se concentrer sur les axes les plus fréquentés en cette période.
Des revendications "pas légitimes" pour le ministre des Transports
Le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, a assuré auprès du Parisien prendre "tous les préavis très au sérieux" et "tout faire pour que les Français voyagent normalement". Il se dit "confiant" et estime que "la seule voie possible pour éviter un conflit social, c’est le dialogue social, avec de l’écoute et de la responsabilité du côté de la direction comme des syndicats". Il indiquait quelques jours plus tôt sur franceinfo que "toutes les organisations syndicales ont été reçues, des avancées concrètes ont été faites par la direction".
Selon Le Parisien, la SNCF s'est engagée sur la question des plannings à donner une visibilité de six mois sur les jours de repos ou encore à prévenir ses contrôleurs quand les modifications de leurs horaires de début de journée dépassent trois quarts d'heure. Elle ne compte cependant pas accéder à la demande sur les échelons et ne semble pas vouloir céder sur les revendications salariales. Le PDG a d'ailleurs rappelé les efforts faits par l'entreprise lors de précédentes négociations : "On a fait le job, on a tenu tous nos engagements pris en 2022 sur les demandes légitimes" des contrôleurs et "pour 2025, je rappelle que nous avons négocié en fin d'année dernière une augmentation générale de 2,2 %, plus que l'inflation".
De son côté le ministre des Transports, Philippe Tabarot, considère que les revendications des contrôleurs ne sont "pas légitimes". Ces employés de la SNCF ne sont "pas les plus mal traités au sein de la SNCF", a-t-il déclaré sur Europe 1 le vendredi 18 avril : "Il y a des personnels pour qui la tâche et la pénibilité sont beaucoup plus importantes que pour les contrôleurs qui ne sont pas les moins privilégiés". Des propos qui jettent de l'huile sur le feu pour les syndicats qui exigent l'ouverture de négociations.
13:51 - "Ça commence à bien faire !" : le ministre agacé par les menaces de grèves à la SNCF
Alors que les syndicats Sud-Rail et CGT-Cheminots continuent d'appeler à la grève à partir du 5 mai et autour du pont du 8 mai pour les contrôleurs et les conducteurs, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s'agace. Il estime sur Europe 1/CNews, ce vendredi 18 avril, que certaines revendications "ne sont pas légitimes" et "paraissaient excessives". S'opposant à l'idée d'une grève affectant les trajets à l'approche d'un long week-end, il rappelle sa volonté de limiter le droit de grève sur certaines périodes. "Ça commence à bien faire !" estime-t-il. Mais évoquer cette idée revient à jeter de l'huile sur le feu pour plusieurs syndicats de la SNCF.
15/04/25 - 12:06 - De nombreux voyageurs impactés ?
Lors du premier jour de l'ouverture des ventes pour Pâques et les ponts de mai, 1,15 million de billets avaient été vendus, selon SNCF Connect. Les voyageurs devraient donc être nombreux sur la semaine du 8 mai où les syndicats ont appelé à la grève des conducteurs et contrôleurs SNCF. Sept jours, du 5 au 11 mai, sont donc susceptibles, d'être impactés. Cependant, il faut attendre de voir si les négociations entre la direction et les syndicats évoluent pour connaitre l'ampleur du mouvement. Sud-Rail a précisé que la direction a jusqu'au 4 mai pour "répondre favorablement à ses revendications". Si le mouvement social est maintenu et se retrouve à être important, les billets sont généralement échangeables et/ou remboursables. Cela demande après de pouvoir s'adapter et trouver une autre solution.
14/04/25 - 13:25 - Une "semaine noire" à partir du lundi 5 mai ?
La CGT-Cheminots a appelé, dans un communiqué, à une grève reconductible des conducteurs et contrôleurs SNCF à partir du lundi 5 mai. Sud-Rail en avait fait de même pour le 7, 9, 10 et 11 mai. Le mouvement prend donc de l'ampleur et le trafic pourrait se retrouver perturbé. Les sections franciliennes de la CGT parlent déjà d'une "semaine noire" dans les transports en région parisienne. La direction de SNCF Voyageurs tempère en expliquant que "le temps est au dialogue social". "C’est la seule voie possible", ajoute-t-elle auprès de l'AFP. Les organisations syndicales ont ainsi été reçues ces derniers jours.