Les 6 galères qui enveniment la vie des handicapés, malgré les fauteuils roulants bientôt gratuits
Ce jeudi 6 février, Emmanuel Macron a annoncé que les fauteuils roulants seront désormais intégralement remboursés par la Sécurité sociale à partir du 1er décembre prochain. "Dès demain, la liste de tous les fauteuils qui seront pris en charge va sortir", a dévoilé le chef de l'État dans une vidéo TikTok ce jeudi. Il a également garanti que cette liste était "très large". Même les fauteuils "plus spécifiques", comme ceux utilisés pour le handisport, sont concernés après une "entente préalable" avec la Sécurité sociale, dans un délai de maximum "deux mois". Une véritable opportunité au vu du prix des fauteuils roulants.
Un fauteuil peut, en effet, coûter jusqu'à 10 000 euros et un électrique jusqu'à 50 000 euros. L'Assurance maladie ne rembourse qu'une partie : jusqu'à 600 euros pour les manuels et jusqu'à 5200 euros pour les électriques. Le reste à charge peut donc rapidement être conséquent, sachant qu'un million de personnes en font usage en France, que ce soit des personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite. Pour garantir des modèles adaptés, l'ordonnance du médecin fera foi des besoins de chaque patient, permettant des compléments si besoin, comme un appuie-tête par exemple, précise RTL.
@emmanuelmacron Oui, vos fauteuils roulants sont trop peu remboursés. On change cela. @Arthur Baucheron @Charlotte son original - Emmanuel Macron
Une réforme attendue mais insuffisante ?
Cette mesure a, cependant, un an de retard : Emmanuel Macron avait tenu une telle promesse en avril 2023 pour une prise en charge effective dès 2024. Les associations se sont tout de même réjouies de cette annonce tant attendue. APF France Handicap a salué dans un communiqué une "réforme très attendue par les personnes en situation de handicap car essentielle à leur autonomie. Il est temps que chaque utilisateur bénéficie du fauteuil roulant qui est lui est adapté afin de garantir sa santé, son bien-être, sa dignité".
Néanmoins, le combat ne s'arrête pas là. Dans quelques jours, ce sera les 20 ans de la loi Handicap du 11 février 2005. "Les personnes en situation de handicap sont encore, au quotidien, empêchées et privées de leurs droits fondamentaux comme se déplacer librement, aller à l'école, travailler, se soigner, avoir un logement, des loisirs, une vie intime, affective et sexuelle", a partagé APF France Handicap qui appelle le 10 février prochain à un rassemblement place de la République à partir de 17h30. Elle revendique notamment que les entreprises agissent sur l'accessibilité et contre la discrimination, que l'Etat respecte "ses engagements en matière de droits humains et cesse de sacrifier ces derniers pour des raisons budgétaires" et que chaque citoyen refuse les stéréotypes.
Le problème d'accessibilité est souvent l'un des points noirs mis en exergue : selon une étude de 2020 de l'association, neuf personnes en situation de handicap sur dix "éprouvent des difficultés d'accessibilité" lors de leurs déplacements. La liste de leurs galères est longue. 6 points noirs font le quotidien des handicapés : trottoirs trop hauts, escaliers impossibles à gravir, ascenseurs trop étroits ou en panne, toilettes cachées et trop petites, places de parking réservées non respectées ou encore transports en commun sans rampe, cela prend de nombreuses formes. En 2023, plusieurs militants du collectif Les Dévalideuses ont bloqué l'entrée d'un métro parisien, dénonçant ainsi le manque d'accès à ce moyen de transport pour les personnes en fauteuil roulant. 93% des stations de métro leur étaient, en effet, inaccessibles.