Ils dévoilent comment est fait le pain dans une boulangerie industrielle, les photos font réagir

Ils dévoilent comment est fait le pain dans une boulangerie industrielle, les photos font réagir Dans cette boulangerie industrielle monumentale, on fabrique du pain par dizaines de milliers de tonnes. Un reportage montre comment ça marche, photos à l'appui.

Pain tranché, à cuire soi-même, brioche et surtout pain de mie... Le pain industriel est présent partout, même si les boulangeries artisanales font de la résistance en France, le pays de la baguette. Des usines parfois gigantesques viennent alimenter les leaders du secteur que sont Harrys, Jacquet et les marques des distributeurs.

Et la boulangerie industrielle a encore un bel avenir. Les Français consomment 58 kg de pain par an en moyenne. Alors que la baguette blanche s'est approchée dangereusement du prix plafond de 1 euro cette année avec l'inflation, la baguette tradition, elle, avoisine désormais 1,30 euro en moyenne en boulangerie. Des prix qui peuvent être bien plus bas sur des produits industriels.

En France, le numéro 1 du secteur, Harrys, possède une usine à Châteauroux qui produit environ 300 000 paquets de pain de mie par jour en plus de la production réalisée à Lyon, Talmont St Hilaire (Vendée) et Valenciennes (Nord). Mais le leader européen du secteur est la marque allemande Harry-Brot, un géant au chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros en 2021.

Harry-Brot possède aussi des usines gigantesques dont une en Allemagne, à côté de Hambourg, où les journalistes du journal Spiegel ont pu réaliser un reportage. L'entreprise y produit et y transforme chaque jour des centaines de tonnes de pâtes très variées, qui terminent en pain blanc, noir ou grillé, avant d'atterrir dans les rayons de milliers de supermarchés.

L'article publié ce week-end dans le journal Allemand Der Spiegel : "C'est ainsi qu'on fait le pain dans une grande boulangerie !" © Der Spiegel

Dans le reportage, tout est détaillé : le défilé quotidien des camions qui livrent les matières premières, l'acheminement dans d'énormes silos via de longs tuyaux, puis la phase de production.

Farine, eau, sel, sucre, levure, graines... Après le dosage des ingrédients réalisé par un ordinateur, une pâte a priori peu appétissante est obtenue par pétrissage mécanique. Une machine va ensuite la façonner en longues bûches qui vont défiler par centaines sur un tapis interminable, où elles seront préparées pour la cuisson.

Celle-ci se fait dans des fours tout aussi monumentaux (60 mètres environ) et pilotés à distance, avant le tri, l'envoi dans des chambres de refroidissement, puis la découpe et l'ensachage.

Plusieurs vérifications sont effectuées pendant le processus, dont une dernière par scanner à rayons X pour détecter les défauts, mais aussi d'éventuels corps étrangers comme des morceaux de verre, de plastique ou de métal. Un pain défectueux sera sorti de l'emballage, haché et remélangé au prochain lot de pâte. Le reste sera livré du jour au lendemain dans les supermarchés par camion. 

Un spectacle qui n'a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. Quand beaucoup ont pointé la concurrence néfaste aux "boulangeries de village", d'autres ont exprimé leur dégoût pour "un pur produit de masse, composé essentiellement de produits synthétiques !". "Mon conseil, n'y touchez pas, on ne peut pas faire pire dans la fabrication du pain que dans cette usine chimique", a  notamment écrit un lecteur sur MSN.

Précision : cet article a été modifié le 7 novembre 2023 car il amenait à une confusion entre la marque française Harrys (propriété du groupe Barilla) et la marque allemande Harry-Brot. Harrys fait savoir que "les deux marques n'ont absolument aucun lien et la marque Harrys, française et née à Châteauroux, dispose de 4 usines réparties uniquement sur le territoire français".