Punaises de lit : quelles solutions sont proposées par l'État ?

Punaises de lit : quelles solutions sont proposées par l'État ? Le gouvernement a assuré qu'il suivait la situation des punaises de lit en France "de très près". Quelques établissements scolaires ont fermé après des signalements.

[Mis à jour le 8 octobre à 10h41] Après une réunion interministérielle au sujet des punaises de lit, vendredi 6 octobre, le gouvernement a assuré que "tous les ministères" étaient "au travail et mobilisés sur ce sujet", rapporte Le Parisien. L'État a indiqué suivre la situation de "très près" pour établir un état des lieux. En effet, la recrudescence des interventions inquiète. Ainsi, selon les chiffres de la Chambre syndicale de dératisation, désinsectisation et désinfection, publiés par France info, les interventions de désinfection ont augmenté de 65% entre l'été 2022 et l'été 2023. Le nombre de cas progresse depuis trois ans, avec 889 000 interventions en 2020,  977 900 en 2021 et 1 095 000 en 2022.

Des punaises de lit ont été retrouvées dans plusieurs établissements scolaires. Ainsi, vendredi 6 octobre, Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, invité de C à vous, a fait savoir qu'une cellule nationale de suivi sur les punaises de lit avait été activée. À cette date, des punaises de lit ont été détectées dans 17 établissements et sept ont été fermés. Plus tôt dans la journée, le ministère de l'Éducation avait précisé que "cinq écoles ou établissements scolarisant 1500 élèves ont été fermés à cause de la présence de punaises". Ils sont situés à Marseille, au Pontet (Vaucluse), à Louhans (Saône-et-Loire), à Villefranche-sur-Saône (Rhône) et à Saint-Dié (Vosges), rapporte BFM TV.

Au lycée Elisa Lemonnier à Paris, les professeurs ont fait valoir leur droit de retrait après la découverte de punaises de lit. La désinfection de ce lycée a lieu dimanche 8 octobre, fait savoir France 3 Paris. Dans cet établissement, 14 classes ont été infectées en plus du CDI et de la salle des profs. Selon la région Île-de-France, "la désinfection est du ressort du chef d'établissement et [...] les lycées disposent de dotations pour ce type de situation". Elle a cependant précisé qu'elle prendrait en charge les dépenses supplémentaires si nécessaire.

Il est d'autant plus important d'agir contre l'invasion des punaises de lit que le phénomène fait une mauvaise publicité à l'Hexagone à moins d'un an des Jeux olympiques 2024. La presse étrangère, et notamment américaine, adopte un ton alarmiste. Pourtant, le ministre des Transports, Clément Beaune, a tenu à relativiser le problème. Il s'est exprimé sur CNN, vendredi 6 octobre, assurant qu'il n'y avait "pas d'invasion". "Tous les cas qui sont signalés dans les transports publics sont vérifiés", a-t-il détaillé. Selon lui, sur la dizaine de cas signalés durant les dernières semaines à la RATP, aucun n'était avéré. De même, à la SNCF, aucun des trente-sept cas signalés n'a été avéré. 

Des mesures de surveillance essentiellement et de meilleures désinfestations ?

Le ministre des Transport a été le premier à annoncer des mesures pour rassurer les Français inquiets face aux possibles invasions des punaises de lit. Des mesures toutefois modérées et pouvant se résumer au renforcement des protocoles de nettoyage et de désinsectisation en plus de la poursuite des vérifications systématiques après chaque signalement. Clément Beaune a d'ailleurs assuré que sur les 37 cas de punaises de lit signalés à la SNCF, aucun n'était avéré. Il a notamment promis la diffusion tous les trois mois d'un bilan des opérateurs de transports "sur les cas signalés et recensés et sur les cas avérés" pour rassurer les voyageurs.

Comme pour répondre aux craintes internationales à l'approche des JO 2024, le ministre a assuré sur France 5 qu'on "fera un grand nettoyage de printemps. On fera une opération pour vérifier et nettoyer encore plus. Je ne voudrais pas qu'il y ait une sorte de panique bienveillante ou malveillante à l'égard de notre pays".

Outre l'identification, ce sont les mesures de désinfestation qui doivent être améliorées, qu'il s'agisse de leur efficacité en passant par des professionnels reconnus ou par leurs tarifs parfois trop chers pour être accessibles. Le gouvernement pourrait également rappeler l'obligation des propriétaires et des bailleurs de logement à intervenir lorsque la présence de punaises de lit est signalée.

Des propositions de loi dans les tuyaux

Les députés de plusieurs camps semblent prêts à s'emparer du "fléau" des punaises de lit. Une proposition de loi, qui vise à en faire "une question de santé publique", a été annoncée par le président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard. Le texte présenté comme une "priorité" devrait être examiné début décembre lors de la niche parlementaire du parti présidentiel. Les contours de la proposition ne sont pas encore connus, mais pourraient intégrer les différentes idées évoquées par les députés Bruno Studer et Robin Reda.

Une proposition de loi devait aussi être déposée par les socialistes, relaie notamment Le Monde. Elle a pour vocation d'imposer "dans l'ensemble des contrats d'assurance obligatoire d'habitation une garantie contre les risques résultant d'une infestation aux punaises de lit", bon nombre de victimes renonçant à des traitements efficaces face au coût que cela représente. Mais les députés socialistes envisagent un texte transpartisan et ont proposé, via leur porte-parole, Arthur Delaporte, un travail commun avec "les groupes de l'arc républicain [...] autour d'une table pour mettre à plat toutes les propositions qui ont pu être faites".

À gauche, la présidente du groupe des députés insoumis Mathilde Panot a aussi fait part de son projet concernant une proposition de résolution pour la création d'un plan d'urgence de prévention et de lutte contre ces nuisibles. Une proposition déjà faite en 2019 et comprenant entre autres "la création d'un service public de la désinsectisation".