La méduse "oeuf au plat" prolifère en Méditerranée, peut-elle devenir la terreur des plages l'été ?
L'été 2023 est annoncé comme celui des méduses. Les images de centaines de méduses échouées sur les plages de l'Atlantique et de la Méditerranée se partagent déjà sur les réseaux sociaux. Si leur multiplication est naturelle - les méduses se reproduisent en hiver et les bébés grandissent au printemps - les vents pourraient notamment les pousser en masse sur les côtés depuis juin. L'eau, particulièrement chaude sur la côte cette année, pourrait aussi les attirer.
Sur les plages françaises, on peut croiser principalement trois espèces de méduses : la méduse "boussole", de quelques dizaines de centimètres et recouverte motifs bruns en forme de V, la méduse "Aurelia aurita" plus bleutée et transparente et la méduse rhizostome, plus grande et reconnaissable à son ombrelle bordée d'un liseré bleu. Si les deux dernières sont inoffensives, la première peut se révéler très urticante et provoquer démangeaisons voire brûlures.

Mais une nouvelle espèce de méduse prolifère en Méditerranée et pourrait bientôt toucher nos côtes. Il s'agit de la Cotylorhiza tuberculatanus, plus généralement connue sous le nom de "méduse œuf au plat". Un nom qui n'est pas dû au hasard : son ombrelle jaunâtre et bombée ressemble comme deux goûtes d'eau à un œuf cuit sur le plat.
L'animal majestueux, qui peut mesurer jusqu'à 35 centimètres de diamètre, est considéré comme endémique dans le bassin méditerranéen. En Espagne, la presse rapporte qu'elle envahit la Mer Mineure, gigantesque lagune d'eau salée au sud-est de la région de Murcie. On l'a aussi aperçue en Sardaigne et on la retrouve fréquemment en été près des côtes en mer Adriatique. Soit toujours plus au nord et plus proche de nos littoraux.
La méduse "oeuf au plat", un danger ?

Légèrement urticante, la piqure de la méduse œuf au plat est sans danger pour l'homme. Mais elle peut provoquer des brulures sérieuses et des réactions inattendues chez les personnes allergiques. Surtout, son impact sur les écosystèmes inquiète les scientifiques.
Juan Manuel Ruiz, chercheur principal à l'Institut océanographique espagnol (IEO), a expliqué que "cette augmentation du nombre de méduses pourrait être liée à l'activité humaine", qui provoque une surdose de nitrates et un réchauffement des courants propices à leur prolifération. "Ce sont surtout des prédateurs, des omnivores qui attrapent leurs proies [...] et notamment des espèces menacées qui ont un rôle dans le nettoyage de la mer", selon lui.