Ces départements où le nombre de médecins va encore baisser
Où sont passés les médecins généralistes ? Le manque de médecins à proximité de chez eux touche des millions de Français, habitants de véritables "déserts médicaux". A l'échelle du pays, le nombre de généralistes a chuté de près de 101 500 à moins de 100 000 entre 2012 et 2022. Pendant ce laps de temps, la population française a continué d'augmenter. De quoi descendre de 1,55 à 1,47 médecin pour 1000 habitants.
Si la situation peut être variable au sein d'un même territoire, certains habitants sont obligés d'avaler des dizaines de kilomètres pour accéder à un docteur. Et comme l'a souligné le ministre de la Santé François Braun sur France Inter, début mai, la pénurie, grandissante cette dernière décennie, ne s'inversera pas de sitôt : "On n'aura pas plus de médecins avant dix ans".
Des médecins de plus en plus âgés dans ces 8 départements
D'après les données de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques sur la densité de médecins (DREES), les prochaines années s'annoncent particulièrement délicates dans certains départements. Le souci, c'est que cela concerne aussi les départements qui comptent déjà peu de médecins à la base : déjà peu favorable au départ, la tendance s'y retrouve donc aggravée.
Certains départements cumulent même deux problématiques : de moins en moins de médecins, et des praticiens de plus en plus âgés. Huit départements sont plus particulièrement concernés, dans lesquels plus de 6 généralistes sur 10 sont âgés d'au moins 55 ans : la Creuse, l'Yonne, le Lot, l'Orne, les Alpes de Haute-Provence, le Cher, l'Indre et l'Eure-et-Loir. La part de jeunes médecins (moins de 40 ans) plafonne par ailleurs sous les 20% dans la majorité des départements suivants : l'Eure-et-Loir, le Lot, le Cher, la Creuse, l'Indre et l'Yonne.
A l'échelle nationale, la situation est plus encourageante : la part de médecins généralistes âgés d'au moins 55 ans stagne depuis 5 ans et la part des généralistes de moins de 40 ans est en augmentation. En dix ans, le nombre de jeunes généralistes dans l'Hexagone est ainsi passé de près de 16 000 à quasiment 28 000.
Note d'espoir supplémentaire : dans la nuit du 16 au 17 juin, une proposition de loi a été adoptée à l'Assemblée nationale (avant examen au Sénat). Le texte prévoit notamment un meilleur accès aux soins, sans pour autant intégrer de coercition concernant l'installation des médecins.