Grève des médecins : la fin du mouvement ?

Grève des médecins : la fin du mouvement ? Le mouvement de grève des médecins généralistes s'affaiblit. Le collectif "Médecins pour demain" a annoncé certaines mesures pour le mois de janvier.

La grève des médecins généralistes qui a duré plusieurs semaines n'a pas été reconduite. Pourtant, certains médecins restent mobilisés à prévenu "Médecins pour demain" : les grèves pourront continuer le samedi matin mais aussi de la PDSA, à savoir les médecins travaillant durant la permanence des soins donc le soir, la nuit mais aussi les week-ends. 

La fin du mouvement contestataire initié par le collectif "Médecins pour demain" n'est pour autant pas achevé. Sur son site internet est précisé qu'a débuté depuis ce 9 janvier 2023 "l'Opération Anti Burn-Out". Cette opération s'axe sur divers points dont l'équilibre entre la vie professionnelle et les horaires au cabinet, prônant par exemple de ne pas prendre de patient entre deux. Autre mesure valorisée, aucun acte de travail à titre gratuit même pour une ordonnance ne devrait être réalisé. D'autres mesures ont été annoncées tout au long du mois de janvier en plus de la grève des médecins de garde :

  • 9 janvier : "Opération Anti Burn Out"
  • 16 janvier : Non alimentation des espaces santé par les médecins
  • 23 janvier : Contestation de la ROSP 2021 (Rémunération sur objectifs de santé publique)
  • 1 février : Désadhésion des CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé)

La grève dans les hôpitaux ?

La grève des médecins a inspiré les hôpitaux puisque le syndicat FO-Santé a lancé un appel à la "grève illimitée" dans les hôpitaux français dès le mardi 10 janvier. Les revendications diffèrent pas rapport aux médecins libéraux mais le fond des exigences reste le même : une amélioration des conditions de travail et plus de reconnaissance financière.

Pourquoi des médecins libéraux sont-ils en crise ?

Les membres du collectif "Médecins pour demain" réclament une hausse des tarifs des consultations, un allégement de leurs tâches administratives ou encore des mesures incitatives pour diminuer le nombre de déserts médicaux. La première revendication est celle qui cristallise le plus les tensions. Les médecins réclament un doublement du montant de la visite, passant de 25 à 50€.

Difficile de faire entendre pareille réclamation auprès de l'opinion publique dans un contexte de flambée des prix du quotidien et alors que l'accès aux soins n'est pas donné à tous. Mais pour les professionnels, il ne s'agit pas de s'enrichir. "C'est pour avoir de meilleures conditions de travail" indiquait Morgane Migoux, médecin généraliste à Condat-sur-Vienne (Haute-Vienne), à France 3 Nouvelle-Aquitaine, mettant en avant la possibilité, ainsi, de recruter une secrétaire médicale chargée des tâches administratives, "ce qui est impossible si on est un médecin isolé, ou seulement deux dans un cabinet", selon ses dires. Même son de cloche chez son confrère du Tarn-et-Garonne : "On pourrait embaucher, acheter du matériel. Ils pourraient mieux gérer la prise de rendez-vous, faire du conseil de soin de base. Cela nous donnerait les coudées franches pour faire plus de soins."

Ce sujet, ainsi que les autres revendications, qui font l'objet de discussions actuellement entre les médecins libéraux et l'assurance maladie, des négociations en vue de la nouvelle convention entre les deux parties pour les cinq prochaines années étant en cours. Elle doit être signée d'ici mars 2023.

Les annonces du président en matière de santé

Lors de ses vœux aux acteurs de la santé ce 6 janvier, le président de la République a annoncé des mesures pour tenter de combler un secteur en pleine crise. Bien qu'il n'ait pas annoncé la revalorisation de la consultation de 25 euros à 50 euros comme réclamé par certains généralistes, Emmanuel Macron a prévenu que certains médecins seraient mieux rémunérés notamment ceux qui "assurent la permanence des soins et ceux qui prennent en charge de nouveaux patients" et "ceux qui vont être prêts à former des jeunes". Pour soulager les soignants, le chef de l'Etat a prévenu que de nombreux aides-soignants allaient être recrutés : 10 000 d'ici 2024 a-t-il envisagé. 

Ces annonces n'ont pas convaincu une grande partie des médecins libéraux. Ludovic Toro, médecin généraliste a fait part de son mécontentement au micro d'Europe 1 : "La problématique de l'hôpital, qui était le manque de lits et de soignants, Emmanuel Macron n'y apporte aucune solution" a-t-il regretté.