Go Sport : sursis accordé, mais des magasins en danger
[Mise à jour le 21 décembre à 16h00] Sursis de quelques jours pour les magasins Go Sport et les salariés du groupe. Alors que l'entreprise fait face à d'importantes difficultés financières, faisant planer le spectre d'une cessation de l'activité, la marque va pouvoir continuer à vendre ses produits encore jusqu'à la mi-janvier, au moins. La chaîne ne va pas mettre la clé sous la porte tout de suite, même si sa situation est particulièrement fragile. Mercredi 21 décembre 2022, le tribunal de commerce de Grenoble (Isère), où est implantée historiquement le groupe, a décidé de nommer un juge qui devra faire un état des lieux précis des comptes de la marque, qui comprend Go Sport et Go Sport France. Un travail qui doit se dérouler en moins d'un mois puisque, mi-janvier, l'avenir de la chaîne de produits de sport sera tranché. Le 16 janvier 2023, ce même tribunal de commerce décidera de l'ouverture ou non d'une procédure de redressement judiciaire.
Une dette de 36 millions d'euros ?
Go Sport fait face à d'importantes difficultés financières ces derniers temps et la juridiction doit trancher sur la viabilité ou non de la marque. A en croire les commissaires aux comptes, l'entreprise aurait une dette de 36 millions d'euros. De quoi faire craindre le placement de Go Sport en cessation de paiement, alors que "aujourd'hui, les magasins sont vides", selon Géraldine Rey, déléguée CGT Go Sport Grande Place, auprès de Franceinfo. Le média affirme par ailleurs que les fournisseurs ne sont plus payés, expliquant la situation dans les boutiques. Selon un rapport des commissaires aux comptes et d'un expert indépendant, l'entreprise est cessation de paiement depuis octobre-novembre. La direction, elle, s'est voulue rassurante et a présenté des éléments affirmant que l'entreprise allait se relever et n'était pas dans une situation aussi alarmiste.
234 magasins pour 2600 salariés
Au total, Go Sport représente 234 magasins partout en France et compte 2160 employés. Ainsi, compte-tenu de l'ampleur de la situation, le tribunal de commerce a estimé qu'il y avait "un caractère d'urgence et qu'il fallait agir vite" afin de tenter d'éviter la même situation que pour Camaïeu qui, fin septembre, avait dû disparaître, entraînant une perte d'emploi pour 2600 personnes. Derrière ces deux situations, un seul et même homme : Michel Ohayon.
Si la cessation de paiement venait à être caractérisée par le tribunal de commerce de Grenoble, une procédure de redressement judiciaire serait alors ouverte. Avec un plan social à venir afin de redresser les finances de la chaîne ? C'est ce que craignent les représentants du personnel. Le gouvernement sera "attentif" à la décision et "quoi qu'il advienne, sera aux côtés des salariés si jamais une décision difficile était prise afin de leur permettre de se repositionner et de retrouver du boulot", a promis Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, sur Franceinfo.
Des licenciements inéluctables ?
La cessation de paiement est la situation dans laquelle une entreprise ne plus régler ses dettes avec les actifs dont elle dispose, c'est-à-dire les liquidités financières, les stocks de produits à la vente ou encore ses locaux et matériels. Dans l'éventualité où la cessation de paiement est prononcée, il existe alors deux options : soit le déclenchement d'une procédure de redressement judiciaire, soit d'une liquidation judiciaire.
Dans le cas d'un redressement judiciaire, une période d'observation est définie afin, à son issue, d'établir un plan de redressement. Il s'agit d'un projet de restructuration qui, généralement, s'accompagne d'un plan de licenciements. Pour l'heure, rien n'est acté chez Go Sport puisque la procédure du redressement judiciaire n'est même pas entamée. Mais il apparaît peu probable que la chaîne maintienne ses effectifs au niveau actuel et laisse ouvert l'ensemble de ses magasins.