Purge d'Halloween : des violences à Lyon et près de Paris ce 31 octobre
[Mis à jour le 1er novembre 2018 à 11h39] L'appel à une "purge" des policiers le soir d'Halloween, qui avait été lancé sur les réseaux sociaux depuis une semaine, faisait craindre le pire mercredi 31 octobre. Le ministre de l'Intérieur avait même ordonné aux préfets "une mobilisation renforcée". Au lendemain de ce qui s'annonçait comme une nuit d'affrontements, il semble que le pire a été évité. En effet, seuls quelques incidents ont été rapportés. Les violences ont principalement été constatées à Lyon et dans le département de l'Essonne.
La situation dérape de nouveau rue de la république à #Lyon. Les #émeutiers sont nombreux. #Halloween #Purge pic.twitter.com/XYfqoaHvCB
— Julien Damboise (@JDANDOU) 31 octobre 2018
De jeunes individus derrière les violences urbaines survenues à Lyon et dans l'Essonne
Dans celle qui fut capitale des Gaules un temps, sept personnes ont été arrêtées selon la préfecture du Rhône, qui s'est confiée à l'AFP, et dont Europe 1 se fait l'écho jeudi 1er novembre. Des "bousculades" et "jets de projectiles sur la vitrine d'un fleuriste" auraient été constatés place Bellecour, toujours selon la préfecture, qui a toutefois réfuté l'idée d'une action "organisée". En Essonne, à Montgeron notamment, trois jeunes individus masqués ont attaqué une épicerie vers 19 heures, comme le rapporte Le Parisien.
Si deux suspects auraient été interpellés, les policiers qui poursuivaient un troisième suspect auraient dû faire marche arrière en arrivant dans le quartier de La Forêt où le fugitif s'était enfui. Et pour cause, les forces de l'ordre auraient alors été la cible d'un caillassage. Parmi les projectiles, Le Parisien fait même état d'une bouteille d'acide. Si deux des policiers ont été intoxiqués, aucun blessé ne serait cependant à déplorer. Une jeune fille âgée de 13 printemps aurait toutefois été interpellée. Elle pourrait en effet être impliquée dans le jet de la bouteille d'acide.
Également dans l'Essonne, le magasin Intersport d'Étampes aurait, lui, été victime d'un pillage aux alentours de 19 heures mercredi soir, soit au moment de l'inventaire. Celui-ci aurait été exécuté par une vingtaine de personnes cagoulées. Certains des suspects auraient été interpellés, rapporte encore Le Parisien. Le quotidien note par ailleurs que certains des agents de sécurité du magasin, qui ont tenté d'intervenir, ont reçu des coups. Ils seraient néanmoins parvenus à récupérer une partie des objets volés.
La "purge", une blague qui peut mal tourner ?
Les appels à la purge, inspirés du film américain "The Purge" qui dépeint une société dans laquelle tous les crimes sont autorisés le temps d'une nuit, avaient été recensés pour l'Essonne, l'Oise, le Val-de-Marne, mais aussi Grenoble... L'auteur du message d'origine incitant à la purge contre les policiers le soir d'Halloween, un jeune Grenoblois de 19 ans, ne s'attendait peut-être pas à rencontrer un tel succès. Réalisé samedi via le réseau social Snapchat, ce message a été suivi par d'autres, tous ayant le même objectif : se regrouper pour s'en prendre aux forces de l'ordre, mais aussi se battre et brûler des voitures.
Cest moi qui est lancé cette rumeur de la purge dans les villes de Grenoble, paris, Genève etc ... alors je me doit de vous faire parvenir ce message ! À retweeter en masse que les gens comprennent pic.twitter.com/GpbEEimIhC
— Aissabcl (@AissaAskip) 29 octobre 2018
L'instigateur de la purge s'est rendu lui-même au commissariat, où il a été placé en garde à vue, après avoir diffusé un message sur les réseaux sociaux, dans lequel il parle d'une "énorme blague" et d'une "invention" de sa part. "À la base, c'était une blague, sauf que les gens l'ont trop pris au sérieux", avait-il écrit avant d'être entendu par la police. "Quand on menace de tuer des policiers et des gendarmes, ce n'est pas une blague, ce sont des faits extrêmement graves, et donc j'ai porté plainte", avait quant à lui réagi Christophe Castaner. Plus tôt, le ministre de l'Intérieur avait estimé sur Twitter qu'"appeler à la 'purge' contre nos policiers, c'est appeler au meurtre".