Carrefour en grève : quelle mobilisation samedi ? Les magasins impactés
[Mis à jour le 31 mars 2018 à 18h21] Les salariés de Carrefour ont décidé de frapper fort en choisissant comme date de grève le samedi 31 mars 2018. Et pour cause, le week-end de Pâques est l'un des plus importants de l'année pour les commerçants. Alors que la grève s'annonçait très suivie en fin de semaine, qu'en est-il ce samedi ? Pour rappel, les salariés ont décidé de se mobiliser après que le PDG de Carrefour a annoncé fin janvier la suppression de 2 400 postes et la baisse de la prime de participation via son plan de transformation.
50% de grévistes et 300 magasins concernés ?
À première vue, il semblerait que la participation ait été au rendez-vous ce samedi 31 mars. La CGT a en effet confié à franceinfo qu'"environ 450 magasins" étaient touchés par le mouvement de grève à la mi-journée, et précisait que 20 000 salariés étaient mobilisés parmi les 115 000. Dans le détail, la totalité des hypermarchés et des entrepôts étaient en grève. Les magasins dits de proximité et autres Carrefour Market étaient pour leur part également concernés par le mouvement de grève. Selon le délégué de la CGT, Philippe Allard, contacté par franceinfo, moins de la moitié de leurs salariés protestaient.
De son côté, la CFDT, dont Le Monde se fait l'écho, a estimé que la moitié des salariés étaient grévistes ce samedi matin. La mobilisation aurait impacté 300 magasins, selon le syndicat à l'origine du mouvement avec FO. Sylvain Macé de la CFDT, dont Le Monde rapporte les propos, a déclaré que le taux de grévistes avoisinait donc dans la matinée les 50%, "avec 170 hypermarchés mobilisés sur 220 et 130 supermarchés sur environ 470". Si pour certains magasins, la grève chez Carrefour s'est traduite par un simple filtrage, à Antibes, Ollioules, Toulon Grand Var, Nice Lingostière ou Port-de-Bouc, Vénissieux, Chambéry, Toulouse-Labège ou encore Saint-Malo, les hypermarchés se sont complètement retrouvés bloqués ont assuré les syndicats CFDT, FO et CGT.
"Une trentaine" d'hypermarchés bloqués pour la direction de Carrefour
La direction en revanche a, elle, assuré que les chiffres étaient nettement moins encourageants : "une trentaine" d'hypermarchés bloqués en milieu de matinée ce samedi sur les quelques 220, rapporte Le Monde. Par ailleurs "aucun supermarché, aucun magasin de proximité ni aucun entrepôt n'étaient bloqués", a estimé, toujours en milieu de matinée, la direction de Carrefour précisant qu'à midi, 80% des hypermarchés étaient ouverts, tout comme la totalité des supermarchés. Sur franceinfo, le directeur général de Carrefour France a également évoqué "30 à 40 magasins", soit près de "18% de salariés grévistes" à la mi-journée. Toujours au micro de franceinfo, Pascal Clouzard a estimé que "le dialogue n'est pas rompu, il existe de manière permanente, pratiquement quotidiennement". Comme preuve notamment : "le plan de départs est en voie de finalisation, de négociation", a-t-il assuré.
Grève dans les entrepôts, 130 hypermarchés Carrefour touchés
Selon le syndicat FO, cité par Le Figaro, entre 130 et 135 sur 200 hypermarchés Carrefour de France devaient être concernés par les blocages et cette journée d'action. Le syndicaliste secrétaire général de FGTA-FO, Dejan Terglav, précise au journal : "D'après les remontées que j'ai, nous n'aurons pas un magasin qui descendra en dessous de 50% de mobilisation". Vendredi 30 mars, le mouvement de grève a été constaté dans 22 des 24 entrepôts de Carrefour, de quoi créer des perturbations très importantes de samedi, voire jusqu'à lundi prochain. Car l'objectif de la grève dans ces plateformes est de limiter le nombre d'articles en arrivage dans les magasins, même dans ceux qui ouvriront aux horaires habituels.
La colère monte chez Carrefour
Si les salariés du groupe devraient être très nombreux à se mettre en grève, c'est que la colère est réelle. Les décisions de la direction - confrontée à une perte nette en 2017 de 531 millions d'euros - ont généré des réactions d'incompréhension et de grande déception auprès des salariés. La prime de participation, de 610 euros en moyenne l'an passé pour chaque salarié, avait été revue à la baisse, à 57 euros. Face aux premières réactions, la direction a décidé de la remonter à 407 euros. Dans un communiqué commun de la CFDT et FO, les syndicats s'indignent : "Dans un contexte où l'entreprise vient de décider de verser 45 % de ses résultats (356 millions d'euros) sous forme de dividendes aux actionnaires, les salariés doivent se mobiliser et rappeler que les efforts doivent être partagés", peut-on lire.
Les syndicats craignent par ailleurs le passage "en location gérance" de plusieurs hypermarchés du groupe, mais aussi la réduction des effectifs et le développement de l'offre Internet. Le vaste plan de transformation rendu public par Alexandre Bompard, le patron du groupe, prévoit aussi la fermeture ou la cession de 273 magasins anciennement Dia.