Cigarette VS cigarette électronique : quelle est la plus dangereuse ? Ce qu'on sait aujourd'hui
La première a connu en 2017 une baisse "historique", avec un million de fumeurs de moins sur un an (grâce à la hausse du prix du tabac mais aussi à la démocratisation des produits de substitution comme la cigarette électronique), la seconde, à la fois plus économique et permettant de contourner l'interdiction de fumer dans certains lieux publics (bars, hôtels, cafés, restaurants), est montée en puissance comme "aide" à l'arrêt du tabac en 2014. Les deux, cigarette traditionnelle ou cigarette électronique, présentent la même silhouette élancée... mais la ressemblance s'arrête là : en effet, la cigarette électronique ne renferme pas de tabac, et ne crée ni combustion ni fumée. La vapeur inhalée avec l'e-cigarette se fait via chauffage d'un liquide se composant principalement de propylène glycol, de glycérol, d'arômes et, la plupart du temps, de nicotine.
De surcroît, c'est aujourd'hui prouvé, les e-cigarettes (avec ou sans nicotines) sont moins toxiques que les classiques, bien que la présence de potentiels effets nocifs pour la santé dans les cigarettes électroniques n'ait pas encore été tranchée. Le 20 mai 2016, elles ont toutefois fait toutes les deux l'objet d'un durcissement de la législation les concernant. Le lancement de l'opération "paquets neutres", ou premiers paquets de cigarettes sans publicité par le gouvernement dans les bureaux de tabac, pour les cigarettes traditionnelles, coïncidait alors avec l'entrée en vigueur d'une directive européenne interdisant la publicité pour l'e-cigarette, comme c'est déjà le cas pour la cigarette classique depuis 1991. Depuis le 1er octobre 2017 et l'entrée en vigueur d'une nouvelle réglementation en application du décret de la loi santé du 26 janvier 2016, la cigarette électronique a en outre été bannie de certains lieux publics : les openspaces (espaces de travail collectifs), les salles de réunion, les ateliers ou les cafétérias, mais aussi les établissements scolaires et lieux consacrés à la formation, à l'accueil et à l'hébergement des mineurs, sans oublier les transports en commun. Les lieux publics restant accessibles au vapotage, en vertu de l'exception présente dans l'article R3513-2 du code de la santé publique, sont les bars, hôtels, cafés, restaurants (dans lesquels les salariés peuvent toutefois être interdits de vapoter par le règlement intérieur).
Mais au fond, quels critères font que l'e-cigarette est moins dangereuse pour la santé ? Linternaute.com fait le point sur ce qu'on sait de la nocivité respective des deux "clopes". Pour en savoir plus, cliquez sur l'image ci-dessous :
L'avis (récent) de la ministre de la Santé sur l'e-cigarette
L'actuelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn, encourageait sur Europe 1 le 1er juin 2018 l'usage de la cigarette électronique en tant qu' "outil de sevrage", assurant promouvoir "tout ce qui peut aider à arrêter de fumer". Si les détracteurs de l'e-cigarette pointent une supposée toxicité, la ministre a tenu à préciser : "Nous ne connaissons pas très bien la toxicité de la cigarette électronique à long terme, mais c'est clairement moins toxique que le tabac." Et d'ajouter : "s'il faut en passer par là, nous ne sommes pas opposés bien entendu."
Cela n'a pas empêché Agnès Buzyn de prodiguer une mise en garde aux fumeurs de e-cigarette : "Un des risques que nous remarquons avec la cigarette électronique, c'est que les gens fument moins, mais continuent de fumer un peu. Or, toutes les études montrent aujourd'hui que ce qui est le plus important dans les risques liés au tabac, c'est la durée du tabagisme, plus encore que le nombre de cigarettes fumées". Pour un remboursement par la Sécurité sociale de la cigarette électronique au titre de sevrage tabagique, il faudra par ailleurs attendre les preuves de son efficacité et de sa non-toxicité par les études, a-t-elle précisé.