La taxe Zucman entre les mains des députés : qui est pour, qui est contre ? Et pourquoi ?

La taxe Zucman entre les mains des députés : qui est pour, qui est contre ? Et pourquoi ? Dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée, la taxe Zucman fait couler beaucoup d'encre. Concrètement, qui y est favorable et qui s'y oppose ?

La taxe Zucman, qui vise à imposer les très grandes fortunes, est au cœur des débats. Alors que les députés examinent le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, la taxe Zucman ne semblait, ces derniers jours, pas en capacité de rassembler une majorité de votes pour passer. Dans ce contexte, le Parti socialiste a donc déposé un amendement dit de repli.

Concrètement, la taxe imaginée par l'économiste français Gabriel Zucman prévoyait initialement de taxer avec "un taux plancher de 2% le patrimoine des très grandes fortunes définies comme les foyers fiscaux ayant 100 millions d'euros ou plus de patrimoine", expliquait l'économiste en juin dernier à Public Sénat. Parmi les points de crispation, le fait que la taxe inclut les biens professionnels.

Avec leur amendement de taxe Zucman "light", les députés socialistes souhaitent finalement augmenter le taux de l'impôt minimum sur les hauts patrimoines à 3%. Seraient par ailleurs concernés les foyers fiscaux ayant non plus plus de 100 millions d'euros de patrimoine, mais seulement 10 millions d'euros. À noter que les polémiques biens professionnels restent inclus. Néanmoins, les socialistes prévoient deux exonérations ciblées, qui convaincront, espèrent-ils, certains députés à voter : les biens professionnels familiaux dans le cas où les personnes détiendraient plus de 51% des droits de vote et 51% des titres d'une entreprise, et les "biens professionnels innovants", afin d'éviter de taxer les jeunes entreprises de la tech.

Le bloc central, la droite et l'extrême droite vent debout

Si la gauche soutient la taxe Zucman, le bloc central y est fermement opposé. Mardi 28 octobre encore, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a insisté : "Vous pouvez l'appeler taxe Zucman ou taxe Zucman 'light', à partir du moment où ça touche à l'appareil productif, aux usines ou aux grandes startups qui créent de l'innovation, nous serons contre." Et le Premier ministre Sébastien Lecornu de renchérir à l'occasion d'une réunion de groupe LR à l'Assemblée, dont Le Parisien se fait l'écho : "Pour rien au monde, on ne doit toucher au patrimoine professionnel." Dans le bloc central, le manque d'exemptions sur les biens professionnels est particulièrement montré du doigt.

À droite, comme le relaie Le Parisien, le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (Les Républicains), résume au sujet de la taxe Zucman : "Une pâtisserie allégée reste une pâtisserie." Quant à la cheffe des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, elle estimait mardi matin face à la presse que "la taxe Zucman 'light' est en réalité aggravée, elle touchera encore davantage de personnes" et que, de fait, "la cible n'est plus du tout la même". Pour son clan, "la taxe Zucman, c'est non. Ni 'light', ni 'hard', ni rien du tout."