La réforme des retraites suspendue ? Lecornu a posé une condition à Macron et a été très clair
Avec la nomination surprise de Sébastien Lecornu, la réforme des retraites a bel et bien été remise sur la table... Deux années après son adoption par le 49.3, la réforme des retraites est redevenue le point de blocage sur lequel se fixe une partie des débats politiques du moment en France. Alors démissionnaire, Sébastien Lecornu avait défendu auprès du chef de l'État qu'un débat puisse être mené sur ce sujet, plus particulièrement, comme le rapporte le HuffPost. Reconduit depuis hier, ce sera bien à Sébastien Lecornu en personne de mener le chantier.
Par ailleurs, le Premier ministre a accepté de reprendre les rênes du gouvernement à la condition que cette réforme des retraites de 2023 soit débattue, à nouveau, au parlement. Emmanuel Macron n'a d'ailleurs pas tardé à concéder cette condition à son Premier ministre. Avant même la nomination de ce dernier, le chef de l'État avait évoqué "la proposition de la CFDT d'un décalage de l'âge légal à 2027" après la réunion qui a eu lieu hier dans l'après-midi à l'Élysée.
Toujours selon le Huffpost, la proposition était apparue après l'échec du conclave et avait été évoquée par Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, sur le plateau de BFM Business le 9 octobre dernier. À "62 ans et 9 mois, on arrête le compteur du décalage progressif de l'âge légal. Ça va concerner plusieurs centaines de milliers de personnes", avait-elle proposé.
"Tous les débats sont possibles", estime Lecornu
Dans un article datant de ce jour, BFMTV rapporte que le Premier ministre est à nouveau revenu sur cette question lors d'un déplacement dans un commissariat de L'Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne ce samedi 11 octobre. Sébastien Lecornu s'est dit ouvert à la remise en chantier de la réforme des retraites entrée en vigueur en 2023. "Tous les débats sont possibles, dès lors qu'ils sont dans un cadre réel et réaliste, y compris sur les questions budgétaires", a-t-il expliqué à la presse. Il précise également qu'il avait déjà, par le passé, fait remarquer que "la réforme Borne n'était pas achevée. Personne ne l'a relevé. J'avais déjà dit des choses.".
Après sa démission surprise lundi dernier, l'une des ministres de son gouvernement démissionnaire avait pris la parole. Élisabeth Borne avait créé la surprise, dans les colonnes du Parisien, en appelant à suspendre partiellement la réforme, qu'elle avait pourtant portée en tant que Première ministre et fait passer en force en recourant à l'article 49.3 de la Constitution. Elle avait aussi affirmé sur le plateau de BFMTV que c'était la seule "voie pour sortir de la crise actuelle".