Jean-Louis Borloo Premier ministre ? "Je répondrai de manière responsable"

Jean-Louis Borloo Premier ministre ? "Je répondrai de manière responsable" Du bloc central jusqu'au Parti socialiste, le profil de l'ex-député du Nord, Jean-louis Borloo, est loué et présenté comme une option crédible pour le poste de Premier ministre. Le principal intéressé s'est expliqué.

Emmanuel Macron en quête d'un nouveau Premier ministre. Ce vendredi soir, l'hôtel de Matignon devrait connaître son ou sa future locataire avec une potentielle surprise à la clé, du moins, une rumeur a pris de l'ampleur ces dernières heures. Face à la piste socialiste - qui tiédit nettement - un profil dont le nom a déjà été cité à l'automne 2024 pour remplacer Gabriel Attal fait parler de lui. Il s'agit du fondateur et président de l'UDI, Jean-Louis Borloo.

Il est "poussé depuis plusieurs semaines par certains interlocuteurs réguliers du chef de l'Etat", assure Politico. Il pourrait "parler à la gauche", "incarner un gouvernement déprésidentialisé", et n'être "pas aussi ouvertement un lieutenant d'Emmanuel Macron" que Sébastien Lecornu, rien que ça, d'après un stratège macroniste auprès du média politique. Sollicité, le principal intéressé a toutefois démenti auprès de l'AFP : "j’ignore absolument tout", assurant n'avoir "aucun contact" avec l'entourage du président de la République. "Epargnez-moi le petit jeu du coup de fil", a-t-il même lancé, en marge de la Convention nationale des intercommunalités, réunie à Toulouse depuis ce mercredi. Le nom du fondateur de l'UDI paraissant pourtant en mesure d'être soutenu de la droite LR jusqu'à la gauche du PS.

Sa position reste toutefois relativement délicate à cerner. S'il était appelé ? "Je répondrai de manière responsable à cette personne", mais "il faut que le projet soit mis en œuvre", a-t-il lancé lors de son passage en Haute-Garonne, comme rappelé par Le Monde. De plus, l'ex-député du Nord "a un programme". Il l’a même présenté "dans un discours de vingt-cinq minutes au ton gouailleur, sans notes mais avec humour, dans un amphithéâtre plein à craquer et acquis à sa cause". Mais ce programme doit s'appliquer très vite : "En quatre ans, on peut avoir complètement redressé le pays", mais "en quatre ans, on peut avoir une dégradation accélérée (...) On peut faire une loi constitutionnelle dans cinq mois", dit-il.

Jean-Louis Borloo est "quelqu'un de très habile"

L'ancien député présente un avantage supplémentaire et non des moindres : il n'a pas d'ambition (du moins à l'instant T) pour 2027, un critère évoqué par Sébastien Lecornu, mercredi, au JT de 20 heures de France 2. Jeudi 9 octobre, l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin trouvait même que l'idée de nommer Jean-Louis Borloo Premier ministre était "une bonne idée". "C'est quelqu'un de très habile qui connait bien les complexités des choses, sait faire travailler les gens ensemble", disait-il au micro de France 2.

"Ce serait un sacré pari (...) mais j'aurais plutôt envie de dire chiche !", a affirmé Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat sur France Info, qu'il voit comme "quelqu'un capable de renverser la table". Avant de rétropédaler quelques heures plus tard au micro de LCI : "C'était une boutade, dans le monde burlesque dans lequel nous vivons (...) Mon choix est clair : il faut être sérieux et je veux un Premier ministre de gauche. Le problème de M. Borloo, c'est qu'il n'est pas de gauche", a-t-il rectifié. A-t-il fait les frais d'un recadrage en interne ? L'avenir nous le dira sûrement.

La piste Jean-Louis Borloo aurait même été testée par le président du groupe "Ensemble pour la République" à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal. À droite comme à gauche, il a soumis l'idée d'un duo Laurent Berger - Jean-Louis Borloo, selon plusieurs sources concordantes auprès des partis politiques, indique le Huff PostConfirmant une information initiale de L'Opinion, un cadre LR "pense qu'il peut être à la fois très social, à sa manière, et en même temps régalien". "C'est le nom, vu de notre fenêtre, qui fonctionne le mieux", surenchérit-il. De son côté, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau, voit Jean-Louis Borloo comme "disruptif", "ni de gauche ni macroniste", condition qu’il a fixée pour participer au prochain gouvernement. En revanche, il n'a pas indiqué s'il était favorable à cette nomination.

Elu local, ministre puis député

Pour rappel, Jean-Louis Borloo a démarré sa carrière en tant qu'avocat. En 1989, il se présente aux élections municipales de Valenciennes et devient maire de la ville jusqu'en 2002. Il est également conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais entre 1993 et 1998. En 2001, il prend la tête de la Communauté d'agglomération de Valenciennes Métropole et cela jusqu'en 2008, où il devient conseiller à la communauté d'agglomération. Sous la présidence de Jacques Chirac, il assure les fonctions de ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine puis est nommé ministre de l'Emploi.

Après l'élection de Nicolas Sarkozy, il est nommé ministre de l'Économie puis ministre de l'Écologie. Suite au remaniement de 2010, il décide de quitter le gouvernement. Jean-Louis Borloo fonde alors le Parti radical et l'Union des démocrates et indépendants en 2012 et devient, la même année, député de la 21e circonscription du Nord.

Mais le 6 avril 2014, après des problèmes de santé liés à une pneumonie, il décide de quitter ses fonctions et d'abandonner tous ses mandats, estimant qu'il n'a "plus l'énergie nécessaire" pour continuer à exercer. Depuis 2015, il préside une fondation pour le développement de l'électrification du continent africain et siège au conseil d'administration du géant chinois Huawei Technologies France jusqu'en 2020. En 2017 et 2022, il soutient publiquement Emmanuel Macron et se voit même confier lors du premier quinquennat Macron, le pilotage de l'élaboration du "plan de bataille" pour la politique de la ville, un projet rapidement enterré après sa publication.

Dernières mises à jour

12:17 - Borloo ne ferme pas la porte à Matignon et "a un programme"

"Je répondrai de manière responsable à cette personne", mais "il faut que le projet soit mis en œuvre", a déclaré Jean-Louis Borloo, depuis Toulouse (Haute-Garonne), alors qu'il était interrogé sur un potentiel appel pour lui proposer le poste de Premier ministre. "Il y a des tas de gaziers vachement bien et de femmes exceptionnelles qui auront beaucoup plus de talent, de brio, de jeunesse que moi", concède-t-il.

Le journal Le Monde rappelle que l'ex-député du Nord "a un programme". Il l’a même présenté "dans un discours de vingt-cinq minutes au ton gouailleur, sans notes mais avec humour, dans un amphithéâtre plein à craquer et acquis à sa cause". Mais ce programme doit s'appliquer très vite : "En quatre ans, on peut avoir complètement redressé le pays", mais "en quatre ans, on peut avoir une dégradation accélérée (...) On peut faire une loi constitutionnelle dans cinq mois", dit-il.

09:39 - "Epargnez-moi le petit jeu du coup de fil", lance Borloo

"Mais non, je ne suis contacté par personne. Le petit jeu, coup de fil, pas coup de fil... Honnêtement : à 40 % de déficit, l'état de la jeunesse de France, l'état des prisons de France, l'état de l'hôpital de France, épargnez-moi le petit jeu du coup de fil", a déclaré le fondateur et président de l'UDI, ce vendredi 10 octobre 2025, en marge de la Convention nationale des intercommunalités, réunie à Toulouse. Il était interrogé par différents médias sur la rumeur qui l'envoie à Matignon depuis hier, notamment, pour remplacer Sébastien Lecornu.