Censure du gouvernement : Lecornu peut tomber à cette date, seul un scénario incertain le sauve

Reconduit à Matignon, Sébastien Lecornu fait face à la menace de la censure, claire et évidente, provenant de plusieurs oppositions. Le Premier ministre est déjà sur la sellette.

L'essentiel :

Sébastien Lecornu a été reconduit au poste de Premier ministre par Emmanuel Macron vendredi soir. Cependant, le Premier ministre n’exclut pas une autre démission si les conditions d’exercice de sa fonction ne sont plus remplies.
Le budget 2026 commence déjà à être dans toutes les têtes. Sébastien Lecornu en fait une priorité et souhaite faire adopter un budget de toute urgence. Mais la menace d'une censure émanant de plusieurs partis politiques s'intensifie ce lundi matin.
Le RN a déposé sa motion de censure avec l'UDR (Ciottistes). "Marine Le Pen et Eric Ciotti ont déposé ce matin la motion de censure commune des groupes RN et UDR", peut-on lire sur X. "Seul le retour au peuple permettra de faire trancher les grands choix politiques nécessaires pour sortir de ses multiples crises", dit le parti à la flamme.
Même chose côté LFI. "Nous avons déposé la motion de censure qui fera tomber le gouvernement Lecornu 2", indique sur X la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot. "Elle est signée par des député·es Ultramarins, communistes, écologistes et l'ensemble du groupe insoumis", précise-t-elle.
Le PS et les Ecologistes, eux, ne souhaitaient pas faire de commentaire à ce stade et devraient attendre la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu pour se décider, elle est programmée pour ce mardi à 15 heures. La décision du PS reste hautement importante : si le parti à la rose décide de ne pas censurer, il pourrait sauver Sébastien Lecornu. Un scénario quasiment improbable, qui pourrait être abordé ce lundi soir dans "C à vous", par le patron des socialistes, Olivier Faure.
Si la moitié des 69 députés socialistes à l'Assemblée nationale se joignent à une motion de censure (en plus de LFI et du RN), le gouvernement tombera, arithmétiquement.
Quarante-huit heures séparent le dépôt de la motion de censure de sa discussion. Celles déposées par le RN et LFI pourraient donc être débattues ce mercredi 15 octobre à l'Assemblée nationale, date à laquelle Sébastien Lecornu pourrait (déjà) tomber.

En direct

18:37 - L'insoumis Manuel Bompard renvoie dans les cordes Jordan Bardella

"Il n'y a que deux partis qui sont très clairs aujourd'hui : c'est LFI et nous", estimait plus tôt ce lundi au micro de LCI Jordan Bardella. Des propos qui font réagir ce soir l'insoumis Manuel Bompard. Sur X, celui-ci estime qu'il n'y a "que La France insoumise qui fait preuve de clarté et de cohérence". Et de pointer : "Sinon, pourquoi le Rassemblement national a-t-il refusé de censurer Bayrou à huit reprises cette année ? Et pourquoi Marine Le Pen a t-elle empêché l'examen de la motion de destitution de Macron ?"

15:54 - Passe d'armes entre le PS et le RN

"Les "magouilles", on les laisse au RN. Pendant que Jordan Bardella défend les milliardaires et prépare une loi d’amnistie de Marine Le Pen, les socialistes se battent en toute transparence pour améliorer la vie des Français. Le RN, les hypocrites de la République", a déclaré sur X le député des Landes et président des députés PS à l'Assemblée, Boris Vallaud, après l'attaque du président du RN à l'égard du parti à la rose, accusé de "magouiller dans les couloirs de Matignon pour essayer de se faire acheter".

15:26 - Le PS répond à Bardella et brandit la menace de la censure

Les propos de Jordan Bardella (RN) sur les "magouilles" du PS pour sauver le gouvernement en place par l'intermédiaire d'une suspension de la réforme des retraites ont fait réagir dans les rangs socialistes. "Il n’y a aucune ambiguïté (...) Les choses sont très claires. Nous sommes dans l’opposition à Emmanuel Macron et nous y resterons. Et si demain, Monsieur Lecornu ne suspend pas de façon immédiate et complète la réforme des retraites, alors nous censurerons le gouvernement", lui répond Pierre Jouvet, secrétaire général du PS, sur le réseau social X.

15:13 - Olivier Faure (PS) s'exprimera ce lundi soir

Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, annonce qu'il sera l'invité de l'émission C à Vous, sur France 5, ce lundi soir à partir de 19 heures. Évoquera-t-il l'épineux sujet de la censure contre le Gouvernement Lecornu ll, une séquence dans laquelle le parti à la rose pourrait faire basculer d'un côté ou de l'autre l'avenir de l'exécutif ? Réponse tout à l'heure. Pour l'heure, les socialistes préfèrent attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre, Sébastien Lecornu, qui pourrait se tenir ce mardi vers 15 heures.

14:55 - Censure ou pas censure ? Bardella met la pression sur le PS

"Sont-ils avec Emmanuel Macron ou sont-ils dans l'opposition? (...) C'est le moment de vérité, un moment qui appelle de chacun de la responsabilité et la vérité", dit Jordan Bardella à propos des socialistes. Selon lui, il existe désormais deux camps, LFI et le RN : "Nous sommes certains de nos positions, on sait où l'on va et on défend des choix de sociétés radicalement opposés (...) tous les autres sont en train de se mélanger, de créer des écrans de fumée et de se mettre en ordre de bataille pour sauver Emmanuel Macron. C'est un moment de clarification très important notamment pour le Parti socialiste", lance le président du parti à la flamme. En effet, le PS a la possibilité de sauver ou non Sébastien Lecornu et son gouvernement en ne votant pas les motions de censure déposées par LFI et le RN. Ils pourraient décider de l'avenir de l'exécutif à court terme.

11:45 - Le RN et l'UDR officialisent leur dépôt de motion de censure

Le RN l'a officialisé sur ses réseaux sociaux. "Marine Le Pen et Eric Ciotti ont déposé ce matin la motion de censure commune des groupes RN et UDR", peut-on lire sur X. "Seul le retour au peuple permettra de faire trancher les grands choix politiques nécessaires pour sortir de ses multiples crises", dit le parti à la flamme.

10:33 - La motion de censure du RN déposée

Au tour du RN de déposer sa motion de censure. Selon un cadre du parti à la flamme, "la motion de censure est déposée", révèle BFMTV.

09:53 - Vers une dissolution en cas de censure du gouvernement ? Macron ne fait "aucun pari"

En déplacement en Égypte en marge de la première étape du plan américain pour le cessez-le-feu à Gaza, Emmanuel Macron s'est exprimé sur une éventuelle dissolution de l'Assemblée si le gouvernement Lecornu ll venait à être rapidement censuré. "Je ne fais aucun pari. Beaucoup de tous ceux qui ont nourri la division et la spéculation n’ont pas été au niveau du moment que vit la France (...) Beaucoup de propos qui n’ont pas été à la hauteur. Je demande à tout le monde de se ressaisir", dit-il.

09:23 - Le PS se ferait "acheter" pour ne pas censurer le gouvernement, fustige Bardella

Pour Jordan Bardella, le PS "magouille dans les couloirs de Matignon pour essayer de se faire acheter" sur la réforme des retraites et ne pas voter la censure d’un gouvernement de "fonds de tiroir". Peut-être "pour quelques subventions aux élections municipales" ou "de peur de se retrouver mangés par La France insoumise dans le cadre d’une dissolution", dit-il. "Une majorité de Français souhaitent la dissolution de l’Assemblée et deux tiers des Français souhaitent également la démission du président de la République, donc commençons par revenir devant les Français en organisant de nouvelles élections", a rappelé le président du RN, ce lundi matin.

09:02 - LR pourrait censurer pour cette raison

"On ne peut pas accepter" une suspension de la réforme des retraites, "il faut tout de suite dire que ça pourra conduire à une censure", a déclaré David Lisnard, maire LR de Cannes sur Europe 1. Pour rappel, cette position n'est pas celle défendue officiellement par la direction des Républicains.

08:52 - La motion de censure de LFI déposée, annonce Mathilde Panot

"Nous avons déposé la motion de censure qui fera tomber le gouvernement Lecornu 2", indique sur X la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot. "Elle est signée par des député·es Ultramarins, communistes, écologistes et l'ensemble du groupe insoumis", précise-t-elle.

08:47 - Les motions de censure examinées dès mercredi ?

Pour rappel, 48 heures séparent le dépôt de la motion de censure de sa discussion. Celles déposées par le RN et LFI pourraient donc être débattues ce mercredi 15 octobre à l'Assemblée nationale. Son dépôt nécessite la signature du dixième des membres. De plus, le règlement de la chambre basse du Parlement précise bien que le débat et le vote ne peuvent avoir lieu plus de trois jours de séance après l’échéance de ces 48 heures (article 153). Cette disposition permet d’éviter que la motion ne soit jamais inscrite à l’ordre du jour.

Pour être adoptée, la motion de censure doit réunir les voix de la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale. Enfin, les députés qui s’abstiennent ou ne prennent pas part au vote sont réputés soutenir le gouvernement.

08:32 - LFI va déposer une motion de censure "dans les prochaines minutes"

Le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, a annoncé que LFI allait déposer une motion de censure "dans les prochaines minutes", portée également par "des députés écologistes et communistes". "La suspension de la réforme des retraites, alors que nous en souhaitons l’abrogation, ne justifie pas de ne pas censurer un gouvernement qui veut mettre les Français à contribution", dit-il, sur France 2, ce lundi 13 octobre.

LFI ne compte pas s'arrêter là. En effet, les insoumis vont aussi déposer une nouvelle motion de destitution du président de la République. "Je ne souhaite pas la dissolution mais la démission. La meilleure façon pour que les Françaises et les Français dénouent le blocage politique est par une élection présidentielle anticipée", conclut-il.

08:30 - "Nous déposerons dans les prochaines heures une motion de censure", assure Bardella (RN)

"Les macronistes ont très largement eu leur chance depuis 2017. Ce gouvernement est un jeu de chaise musicale qui ne changera rien sur le fond (...) Je continue de dire ce matin que tout cela n’est pas sérieux. Nous déposerons dans les prochaines heures une motion de censure", annonce le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella sur TF1. "Nous voterons une motion même si elle émane d’une autre formation politique (...) Je ne suis pas sectaire. Ce qui compte c’est l’intérêt de la France. Et l'intérêt de la France est de faire en sorte que Monsieur Macron soit stoppé dans ses dérives", estime-t-il. "Tout ce qui est mis en œuvre depuis plusieurs jours n’a que pour seul objectif d’empêcher le Rassemblement national d’accéder au pouvoir par l’intermédiaire d’une dissolution de l’Assemblée nationale", estime l'euro-député.